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Axa présente mercredi 27 novembre 2019, lors de son événement "Axa Climate Impact Day" organisé avec le programme des Nations unies pour l’assurance responsable, une nouvelle étape de sa politique climat. Pour couvrir ses activités d’investisseur et d’assureur, la stratégie du groupe repose sur cinq annonces : Axa entend aligner ses portefeuilles avec l’accord de Paris ; doubler ses investissements verts pour atteindre 24 Md€ d’ici à 2023 ; lancer des "transition bonds" ; sortir totalement du charbon; et créer un nouveau service d’assistance paramétrique pour les catastrophes naturelles.
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Agence Axa rue Gambetta à Paris © Laurent Grassin - Flickr CC
"Axa a été un pionnier en adoptant une stratégie ambitieuse de lutte contre le changement climatique", déclare Thomas Buberl, directeur général d’Axa, en clôture de la conférence "Axa Climate Impact Day" ce mercredi. "Nous avons lancé les premiers désinvestissements du charbon dès 2015. En 2017, nous avons renforcé ces critères et les avons étendus aux sables bitumineux. En 2018, nous avons appliqué ces critères à XL, une filière que nous venions d’acquérir, très exposée au secteur énergétique en raison de ses activités", détaille la directrice de la RSE du groupe Axa, Céline Soubranne (lire sur AEF info).
Aligner les investissements d’Axa avec l’accord de Paris
Ces trois dernières années, désinvestir du charbon et investir dans les énergies vertes étaient des mesures "ciblées", reconnaît Axa. Cette première phase était "nécessaire" mais elle "ne permet pas d’être dans le bon rythme de lutte contre le changement climatique", selon Céline Soubranne. Il faut adopter une "approche plus holistique, en mobilisant tous les acteurs". "Nous avons besoin du secteur financier mais aussi des industriels, car dans cette étape, si nous nous engageons à réorienter les flux financiers vers la transition, tous les acteurs doivent porter des projets de décarbonation." Axa travaille ainsi avec le Crédit agricole, Total, Schneider Electric ou encore EDF.
"Grâce à nos métriques, nous savons que la température de nos portefeuilles est de 3,1 °C, bien en dessous du benchmark du secteur, mais bien au-dessus de la trajectoire 1,5 °C requis par l’accord de Paris." La première annonce d’Axa porte donc sur l’alignement de ses portefeuilles en comptes propres sur une trajectoire 1,5 d’ici à 2050. "Nous réinvestirons 50 milliards chaque année pour progressivement réorienter les flux."
24 Md€ d’investissements verts d’ici à 2023
Le deuxième engagement d’Axa touche également à sa politique d’investissements. Le groupe visait 12 milliards d’euros d’investissements verts en 2020, sous la forme de green bonds, d’immobilier vert ou responsable, ou encore d’infrastructures vertes. Ce montant étant déjà atteint, il annonce doubler son objectif pour arriver à 24 milliards d’euros d’ici à 2023.
"Aujourd’hui, il nous manque de nouveaux véhicules financiers, une classe d’actifs qui permettent de porter les projets de transition avec les industriels", explique Céline Soubranne pour introduire la troisième annonce, la création de "transition bonds". Les green bonds permettent d’investir dans l’émergence d’une nouvelle énergie verte, ex nihilo. Mais comment investir dans une activité qualifiée de "brown" en train d’évoluer ? C’est l’objectif des transition bonds, une "innovation" Axa, menée en partenariat avec le Crédit agricole.
Axa émettra ses premiers transition bonds pour un montant de 100 millions d’euros. "Typiquement, il s’agit de sites de production énergétique au Chili ou en Indonésie, essentiels à la vie du pays, mais qui doivent passer d’une technologie charbon à une technologie gaz pour réduire de 60 % les émissions carbone", illustre la directrice RSE d’Axa. Le transport maritime, et ses bateaux passant du diesel au gaz naturel pour réduire les émissions carbone de 25 %, peut aussi faire l’objet de transition bonds.
Sortie "totale" du charbon
Après une période de désengagement par seuils des entreprises carbonées, Axa affirme être en mesure de sortir totalement du charbon, en 2030 sur les pays de l’OCDE et en 2040 pour les autres pays. C’est la quatrième annonce. Entre-temps, Axa va durcir les critères de sa politique de désinvestissement (notamment baisser le seuil de 3 GW à 300 MW). Concernant la politique charbon de l’activité assurances, Axa avait une approche projet par projet. Désormais, "nous allons remonter au niveau du client dans son ensemble". Si un énergéticien a plus de 30 % de charbon dans son mix énergétique, il ne sera plus assuré par Axa, dans son intégralité.
Toujours en tant qu’assureur, Axa a son "rôle à jouer" pour agir sur les effets du changement climatique. Le groupe va lancer en décembre FastCat, un nouveau service d’assistance paramétrique. Ce produit proposera des alertes météorologiques et une évaluation des risques en temps réel, grâce à l’imagerie satellitaire et aux drones, pour aider les collectivités et les entreprises confrontées à des catastrophes naturelles, comme les inondations, les tremblements de terre, les cyclones et les incendies de forêt.
"Nous avons beaucoup de connaissances sur les modélisations des risques, des connaissances que nous voulons mettre à disposition des pouvoirs publics", met en avant par ailleurs Céline Soubranne. Axa et le C40 publieront un rapport pour améliorer la résilience des grandes mégalopoles urbaines face aux effets du changement climatique.
Mi-novembre, les Amis de la terre, avec BankTrack et Unfriend Coal, ont publié un rapport "Sortie du charbon : la finance française en ordre de marche ?". Les ONG y soulignent que "beaucoup d’acteurs rechignent à adopter les mesures indispensables pour sortir du charbon dans les temps impartis pour limiter le réchauffement à 1,5 °C maximum. C’est notamment le cas de BNP Paribas et Axa qui suivent une direction radicalement opposée en continuant de financer ou d’assurer des entreprises qui développent de nouveaux projets charbon". Les ONG précisent qu’Axa "n’assure plus directement de nouveaux projets charbon mais peut toujours délivrer des couvertures d’assurance, y compris dommages, aux expansionnistes du secteur du charbon".
"Les ONG sont dans leur rôle, en voulant que nous allions toujours plus loin, plus vite", répond Céline Soubranne. "Bien sûr que l’on peut trouver un projet où il y a encore le nom d’Axa. Nous sommes dans une transition progressive, avec des seuils à appliquer, un rythme à donner. Il y avait un désengagement fort mais il n’y avait pas de sortie totale" du charbon, tel qu’annoncé ce mercredi.
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Ioana Doklean,
journaliste