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Si l’année 2018 a été marquée par la mise en place des dispositions émanant des ordonnances Macron, l’une des problématiques majeures pour Safran en 2019 sera le renouvellement générationnel, explique Jean-Luc Bérard, DRH du groupe industriel et technologique français, à l’occasion d’un point presse, lundi 6 mai 2019. Le groupe ouvrira en septembre prochain une école baptisée "CampusFab" à Bondoufle en Île-de-France, dans le but de former aux métiers de l’industrie du futur.
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Safran prépare l'évolution de ses métiers, en formant ses salariés aux outils de "l'usine du futur" © Laurent Pascal / Capa / Safran
"En 2018, nous avons surtout veillé à mettre en place les dispositions des ordonnances Macron, avec notamment la mise en place du CSE. L’un des défis pour le groupe reste en 2019 le renouvellement générationnel", explique Jean-Luc Bérard, DRH du groupe Safran, à l’occasion d’un point sur l’actualité RH de la firme industrielle et technologique, lundi 6 mai 2019. "Nous avons toujours connu des pics et des creux en matière de besoins de recrutement. Dans les années 1970-1980, nous avons procédé à de nombreuses embauches. Ces salariés, qui sont restés fidèles à l’entreprise, vont nous quitter pour partir à la retraite."
DE FORTS BESOINS DE RECRUTEMENT
Parallèlement, le groupe voit son activité croître, avec "20 000 avions en service dans le monde aujourd’hui et 47 000 prévus en 2020", annonce le DRH. Il est donc crucial pour l’avenir de recruter de nouveaux collaborateurs et de veiller à l’adaptation des compétences au vu d’une évolution importante des métiers due aux changements technologiques. Le groupe a déjà recruté plus de 13 000 collaborateurs dans le monde en 2018 dont plus de 3 000 en France. D'ici 2022, 6 700 départs à la retraite d’ouvriers et techniciens sont attendus. En 2019, le groupe s’est donc fixé pour objectif d’embaucher 10 000 personnes dont 2 500 en France, pays où la proportion d’ingénieurs et cadres représente environ 50 % des effectifs. 2 500 alternants seront également embauchés, ainsi que 3 000 stagiaires.
"L’industrie ne bénéficie pas forcément d’une bonne image auprès des jeunes, même si nous restons bien notés par les étudiants et les demandeurs d’emploi, surtout dans la branche aéronautique. Nous devons donc les convaincre qu’ils peuvent envisager une carrière chez nous, d’où l’importance de ces stages et de l’alternance. Aujourd’hui, nous arrivons à garder 40 % des alternants après leur formation. Pour ceux qui nous quittent, ils choisissent généralement de poursuivre leurs études, ou simplement de changer de voie", souligne Jean-Luc Bérard.
Accompagner la transformation des métiers
Architectes systèmes, ingénieurs électroniques de puissance, data management sont les métiers où le groupe peine encore à recruter. "Les métiers de production pure vont également beaucoup se transformer. Les postes comme ceux de tourneurs ou de chaudronniers vont évoluer vers des fonctions de gestionnaires de machines, formés à la programmation industrielle. Nous sommes aujourd’hui dans une phase intermédiaire entre les anciens métiers et la transformation de ces derniers par le biais des nouveaux moyens technologiques. Nous allons donc travailler afin d’adapter au mieux les compétences à ces changements", soutient le DRH.
En septembre 2019, le groupe ouvrira en collaboration avec des acteurs de l’emploi et de la formation (Afpa, Dassault Systèmes, Adecco…) un centre de formation baptisé le "CampusFab" (lire sur AEF info). Basée à Bondoufle, en Île-de-France, cette école permettra de former aux métiers de l’industrie du futur "grâce à une concentration d’automatisme, de cobotique et de supervision, et à la continuité des données de la conception du produit à sa réalisation", indique Safran.
But de l’ouverture de cet établissement : accompagner des équipes dirigeantes des PME/ETI dans leur transformation numérique pour augmenter leur compétitivité ; former une centaine d’alternants par an pour répondre aux problématiques de recrutement de la filière aéronautique et spatiale et de la maintenance industrielle, notamment en raison de la pyramide des âges ; former 300 collaborateurs en poste par an pour acquérir les compétences complémentaires nécessaires, ou encore organiser des visites pour des collégiens et lycéens, leurs enseignants et leurs parents pour leur donner envie de s’orienter vers des métiers industriels. "Nous sommes en train de former les formateurs de ce futur campus", ajoute Jean-Luc Bérard.
UN DIALOGUE SOCIAL RICHE EN 2018 EN FRANCE
Alors que 52 % des effectifs de Safran se trouvent hors France, seuls une trentaine d’accords sociaux ont été signés à l’étranger, contre 170 en France en 2018, indique le DRH. "L’un des sujets de négociation important est celui de la mise en place des CSE. Tout n’est pas encore négocié chez nous, mais nous mettrons en place les différents CSE dans le courant de l’année 2019. Nous sommes partis du contenu des ordonnances. Il y avait une demande de représentants de proximité, qui auront généralement pour rôle de gérer la santé, la sécurité et l’environnement", précise Jean-Luc Bérard. "La question posée aujourd’hui est également, pour les IRP, celle du renouvellement générationnel. Il y a moins de motivation chez les jeunes pour devenir représentant syndical. Pour y remédier, nous avons organisé des séances de présentation des organisations syndicales."
À l’étranger, si les accords sont peu nombreux et portent souvent sur des thématiques comme les benefits, Safran a tout de même conclu quelques accords européens, notamment sur l’intégration des jeunes. Quant au "niveau monde, les accords sont encore difficiles à mettre en place, au vu des différences existantes dans les pays, notamment dans la nature des relations syndicales, ou encore dans la définition de concepts communs", conclut Jean-Luc Bérard.
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Evelyne Orman,
journaliste