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Les politiques publiques mises en œuvre dans les quartiers prioritaires contribuent "réellement au rééquilibrage des chances", explique Jean-François Cordet, président de l’Observatoire national de la politique de la ville, dans le rapport annuel 2018, consacré au développement économique et à l’emploi. Toutefois, "l’effort n’est sans doute pas suffisant si l’on veut accélérer le processus vertueux de changement que semblent constater nos chercheurs et auteurs", précise-t-il. Le rapport compile différentes études, notamment sur les jeunes, Pôle emploi ou les missions locales.
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L’accès à l’emploi est plus difficile pour les habitants des quartiers prioritaires, notamment les jeunes. Fickr - Memoire2cités
"Si les politiques publiques mises en œuvre contribuent réellement au rééquilibrage des chances dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, elles ne suffisent pas pour autant à faire disparaître les difficultés importantes rencontrées par les habitants ou les entreprises désireuses de s’y installer", estime Jean-François Cordet, président de l’Observatoire national de la politique de la ville. L’ONPV publie son rapport annuel, mercredi 27 mars 2019, avec pour thème le développement économique et l’emploi. Le rapport comprend 10 études approfondies et 14 fiches thématiques.
difficultés "liées à la nature même de ces quartiers"
Les raisons de ces difficultés sont "le plus souvent liées à la nature même de ces quartiers" : une partie de la population déménage quand sa situation s’améliore, l’isolement social et la stigmatisation y sont "fréquents". Le rapport pointe aussi les discriminations. Dans ces quartiers, le parcours personnel "cumule les handicaps dès les premières années" : cursus scolaire peu linéaire, niveaux de diplômes plus faibles, insertion professionnelle plus difficile… "Autant d’obstacles qui conduisent au constat d’un taux de chômage deux fois et demie plus élevé, de conditions d’emploi plus précaires et d’une capacité de création d’entreprises moins nombreuse", précise le document.
Les politiques publiques sont conduites aussi bien au niveau national qu’au niveau local. Elles portent sur des dispositifs de droit commun ou des dispositifs spécifiques. Elles expliquent "en grande partie l’amélioration de la situation des habitants année après année", estime l’ONPV.
Parmi les fiches présentées, une est consacrée à la situation des jeunes sur le marché du travail (Pascal Dieusaert ; CGET – ONPV). Celle-ci révèle une "une dégradation spécifique aux quartiers prioritaires".
le nombre de jeunes chômeurs augmente
Par rapport à 2016 et contrairement aux autres classes d’âges, le nombre de jeunes chômeurs augmente dans les quartiers prioritaires. La part de jeunes au chômage passe ainsi de 15,6 % en 2016 à 16,4 % en 2017. Dans les autres quartiers des unités urbaines englobantes, cette part diminue en 2017. La diminution du nombre d’emplois aidés bénéficiant aux habitants des quartiers prioritaires pourrait avoir "une incidence sur le chômage des jeunes", précise ce document. Parallèlement à cette augmentation du chômage, l’emploi des jeunes des quartiers prioritaires tend à diminuer en 2017 avec un taux d’emploi autour de 29,5 %, contre 30 % en 2016.
Yannig Pons (Pôle emploi) présente, lui, un focus sur l’accompagnement des demandeurs d’emploi et sur leur profil. En moyenne, les demandeurs d’emploi des quartiers prioritaires bénéficient d’un accompagnement "plus intensif "que les autres demandeurs d’emploi. Fin juin 2018, 24 % d’entre eux bénéficient d’un accompagnement global ou renforcé, contre 18 % dans les autres quartiers des unités urbaines englobantes. Dans les quartiers prioritaires comme sur le reste du territoire, les jeunes sont proportionnellement davantage concernés par l’accompagnement intensif. Entre juin 2017 et mai 2018, les demandeurs d’emploi des quartiers prioritaires accèdent autant à la formation que ceux des autres quartiers des unités urbaines englobantes (12 % des entrées en formation).
un chômeur francilien sur cinq réside en qpv
Au 30 juin 2018, 13 % des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C résident dans un quartier prioritaire de la politique de la ville. Alors que ces quartiers ne concentrent que 8 % de la population totale. "En Île-de-France et dans les départements et régions d’outre-mer (Drom), où la part de la population en quartiers prioritaires est plus importante, un demandeur d’emploi sur cinq réside dans ces quartiers", peut-on lire dans ce rapport.
Seule la moitié des demandeurs d’emploi résidant en quartiers prioritaires ont un droit à une allocation de chômage, contre 63 % des chômeurs des autres quartiers des unités urbaines englobantes. Ils sont, en revanche, plus souvent allocataires du RSA."Ces écarts traduisent éventuellement un éloignement plus important du marché du travail des résidents des quartiers prioritaires : les demandeurs d’emploi issus des quartiers prioritaires ont, globalement, plus souvent des droits plus courts, voire aucun droit", analyse le document.
Au cours de l’année qui suit leur inscription en catégories A ou B, 43 % des demandeurs d’emploi des quartiers prioritaires ont accès à un emploi, contre 54 % des demandeurs d’emploi des autres quartiers des unités urbaines englobant au moins un quartier prioritaire.
"surreprésentés" dans la Garantie jeunes
Au cours de l’année 2017, 308 000 jeunes habitant des QPV ont été en contact avec une mission locale, soit 14 % de l’ensemble des jeunes suivis en missions locales, selon les travaux d’Anne-Sophie Pichavant et Cindy Reist (Dares). Parmi eux, 62 000 ont été accueillis pour la première fois. Les jeunes des QPV représentent ainsi 15 % des primo-accueillis au cours de l’année 2017.
Par ailleurs, 72 000 jeunes résidant en QPV ont été suivis dans le cadre d’un dispositif d’accompagnement national : 52 000 en Pacea (dont 30 000 en Garantie jeunes) et 20 000 dans d’autres dispositifs plus anciens. Les jeunes des QPV sont "surreprésentés" parmi les bénéficiaires de la Garantie jeunes, dont ils représentent près d’un quart des effectifs, mais ils ne constituent que 8 % des bénéficiaires d’un Pacea (hors Garantie jeunes).
Les 16 à 18 ans représentent 37 % des jeunes de QPV primo-accueillis en 2017, contre 33 % pour les jeunes des autres quartiers des unités urbaines englobantes. Par ailleurs, 15 % des primo-accueillis des QPV sont, en 2017, de nationalité étrangère hors Union européenne, contre 10 % de ceux des autres quartiers des unités urbaines englobantes.
Au cours des six mois qui ont suivi leur premier accueil en mission locale en 2017, les jeunes des QPV ont été reçus en entretien individuel en moyenne 4,5 fois contre 4 fois dans les unités urbaines englobantes. Ils ont suivi 2,6 ateliers contre 2 dans les unités urbaines englobantes.
Selon une étude de la Dares, le taux d’accès à un contrat de formation en alternance dans le secteur marchand d’un jeune issu d’un quartier prioritaire était de 1,3 % en 2016. Le service statistique du ministère du Travail souligne qu’entre 2012 et 2016 leur accès a progressé de cinq points pour le contrat de professionnalisation et d’un point pour celui d’alternance. "Pour résumer, il semble donc que les jeunes des quartiers prioritaires accèdent moins facilement aux contrats aidés et à l’alternance que les autres jeunes, sauf si les contrats les ciblent spécifiquement", souligne l’étude.
Le Conseil d'État confirme le 22 mars 2023 l’annulation de l’homologation du document unilatéral relatif au plan de sauvegarde de l’emploi de l’Afpa, au motif que l’administration n’a pas vérifié le respect, par l’employeur, de ses obligations en matière de prévention des risques pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Les hauts magistrats précisent à cette occasion l’étendue du contrôle par l’administration, à l’occasion de l’examen d’un PSE, du respect, par l’employeur, de ses obligations en matière de prévention des risques psychosociaux.
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Alexandra Turpin,
journaliste