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NCU : "Le changement doit venir des universitaires" (Hanne Leth Andersen, présidente du jury)

"Si l’impulsion et le financement viennent de l’extérieur, le changement doit venir des universitaires", analyse pour AEF info Hanne Leth Andersen, présidente du jury international (1) des NCU (Nouveaux cursus à l’université) financés par le PIA 3, qui est aussi présidente du Comité de l’éducation des universités danoises et vice-chancelière de l’université de Roskilde. Si le jury "a pointé plusieurs points de vigilance, l’ensemble est loin d’être négatif". Elle encourage "l’agilité dans la réalisation des projets" et l’auto-évaluation appuyée sur la recherche. "Dans un paysage global où la compétition pour avoir les meilleurs étudiants et les meilleurs chercheurs est forte", "une certaine spécialisation" des universités dans les cursus est souhaitable. Elle revient aussi sur l’individualisation des formations en Europe, qui serait "peut-être une réaction au processus de Bologne".

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Hanne Leth Andersen, présidente du jury NCU DR

AEF info : En novembre 2017, le jury avait notamment pointé des "projets vraiment intéressants" mais aussi une difficulté à modulariser, ainsi qu’une vision "désincarnée" de l’entreprise, une insuffisante innovation numérique… Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur les NCU (lire sur AEF info) ?

Hanne Leth Andersen : Les difficultés que nous avions soulignées en 2017 dans les dossiers déposés sont des difficultés qui peuvent toucher beaucoup de projets de transformation universitaire. Nous avions voulu mettre en garde et conseiller les porteurs de projets pour la vague 2 sélectionnée en 2018. Donc, si le jury a pointé plusieurs points de vigilance, l’ensemble est loin d’être négatif… Il témoigne d’une vitalité du paysage universitaire français et d’une volonté de renouvellement.

Bien sûr, il faut du temps pour évoluer et changer de culture. Mais les projets NCU ont aussi la chance d’avoir un montant important de ressources allouées et une durée de 10 ans, ce qui donne une ampleur véritable à ce programme, qui me frappe d’emblée.

Car c’est aussi l’objet du programme NCU : la transformation en profondeur des cursus, selon des combinaisons très différentes, avec une possibilité d’innovation pédagogique. Même si ce dernier point n’est pas la cible directe de ce programme, c’est bien sûr une conséquence souhaitée : en pédagogie, il faut constamment se réinventer. Et plus encore dans notre monde en transformation perpétuelle. Cette année, nous allons pouvoir voir, une première fois, où en sont les projets sélectionnés, comment ils ont démarré. Cela va nous donner une autre perspective et nous pourrons faire un premier point.

Ensuite, il est bien sûr important d’apprendre les uns des autres, et c’est bien ce que font les projets NCU, d’abord entre eux, puis avec les autres projets hors NCU. Nous avons tenu compte, dans la sélection, du potentiel d’essaimage des NCU. Même si leur but est sensiblement le même, ils vont pouvoir chacun servir d’exemple de chemins possibles et contribuer à une transformation plus large du paysage universitaire français.

NCU 2 : le rapport du jury (2018)

 

Pour la vague 2 des NCU, le jury pointe, dans un rapport du 1er octobre 2018, "8 points qui lui paraissent importants pour permettre d’améliorer et d’amplifier à l’avenir la transformation du système français d’enseignement supérieur" :

  • L’étudiant au centre : accompagnement vers l’autonomie
  • L’approche par compétences : importance de l’évaluation
  • La gouvernance des projets
  • L’accompagnement du changement et formation des enseignants
  • L’usage du numérique
  • Les réseaux et territoires ultramarins
  • Une internationalisation intégrée
  • La présentation des budgets

Il fait 3 préconisations :

  • Introduire une évaluation par le jury du déploiement des projets entre 12 et 18 mois après leur début, afin de "leur offrir un accompagnement, dans la perspective des évaluations à 3 et à 6 ans."
  • Constituer "une mission d’appui à la maturation" pour accompagner "la mise en œuvre de projets de transformation des cursus de grande qualité mais qui nécessitent un soutien pour parvenir à maturité".
  • Remettre "une note de cadrage par un petit groupe de travail issu du jury" sur divers sujets, dont "les besoins en architecture modularisée du SI, centrée sur l’étudiant et sa réussite". Sur cette base, "un groupe de travail plus large" produirait des recommandations "ayant vocation à devenir des standards communs portés par l’Amue".
 

"Les idefi avaient contribué déjà à la transformation des universités avec des noyaux d’innovation intéressants."

 

AEF info : La méthode des appels à projets se développe pour les formations et la pédagogie dans l’enseignement supérieur. Le PIA, le ministère, des établissements y recourent. Est-ce une méthode efficace pour changer la culture ?

Hanne Leth Andersen : D’abord, comme je participe dans plusieurs pays à des jurys ou des panels d’évaluation, je vois bien que cette méthode de l’appel à projets est assez développée, surtout pour la recherche. Encore une fois, voir un État comme la France mettre en jeu autant de ressources depuis 10 ans pour réformer son système public d’enseignement supérieur est une bonne chose. Pour le domaine des formations et de la pédagogie, cette méthode est employée en fait depuis les idefi (lire sur AEF info ici et ici). Or, nous avons pu constater, dans l’examen des dossiers NCU, que les idefi avaient contribué déjà à la transformation des universités avec des noyaux d’innovation intéressants : un tiers environ des projets NCU sélectionnés sont issus d’expériences idefi qui ont initié des changements dans leur environnement.

Pour autant, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode en soi. Ce qui est important, à mes yeux, c’est l’association de montants importants et d’une durée suffisante de 10 ans, avec une sélection par un jury international indépendant, qui est appelé à suivre les projets avec l’ANR durant toute la période.

AEF info : Quand seront évalués les NCU ?

Hanne Leth Andersen : Nous allons revoir les projets deux fois, après 3 ans et 6 ans, ce qui est la garantie d’une vraie responsabilité de part et d’autre. Nous allons les évaluer, bien sûr, mais aussi les accompagner dans leur transformation. Je pense que, justement dans une méthode d’appel à projets, il faut un peu de flexibilité et d’agilité dans la réalisation des projets. Car il est important de souligner que si l’impulsion et le financement viennent de l’extérieur, le changement doit venir des universitaires. L’innovation ne peut se décider uniquement du haut vers le bas (top down). Et puis il ne faut pas non plus que les universités fassent toutes uniformément la même chose. Il faut aller voir ce que font les autres et ne pas hésiter à partager, à collaborer. Mais il faut expérimenter et sélectionner des idées réellement nouvelles.

Je voudrais souligner aussi que l’auto-évaluation de ces projets, appuyée sur la recherche – qui alimente ces processus d’apprentissage des universités – doit permettre de s’assurer que les enseignants et enseignants-chercheurs, mais aussi les étudiants, sont assez accompagnés dans la transformation. La participation de tous dans ces grands projets est essentielle. Nous y sommes très attentifs en tant que jury.

Enfin, ces appels permettent une certaine spécialisation des universités dans les cursus qu’elles proposent, qui est souhaitable, et qui est aussi liée au profil de recherche de chacune, ainsi qu’à la région.

 

"Faute d’innover et de spécialiser leurs enseignements, les universités se feront doubler par d’autres acteurs."

 

AEF info : Pourquoi la spécialisation est-elle souhaitable en matière de cursus et d’éducation ?

Hanne Leth Andersen : Parce que, si l’on est pragmatique, les établissements appartiennent à un paysage global où la compétition pour avoir les meilleurs étudiants et les meilleurs chercheurs est forte. Et la spécialisation peut aider les établissements à attirer des étudiants internationaux ou encore des apprenants dans le cadre de la formation tout au long de la vie. Faute d’innover et de spécialiser leurs enseignements, les universités se feront doubler par d’autres acteurs comme des universités virtuelles ou des universités d’entreprises, qui construisent des formations sur mesure.

 

"Les étudiants ne sont pas des "objets passifs" qui sont formés automatiquement en fonction de nos discours."

 

AEF info : L’individualisation des formations est-elle une tendance en Europe ?

Hanne Leth Andersen : C’est l’impression que donnent les discours, et c’est peut-être en réaction au processus de Bologne. L’uniformisation des formations est née du processus de Bologne, dans lequel les pays européens ont voulu créer des conditions d’échange et de travail ensemble : tous les étudiants d’un programme sont censés accomplir la même chose, presque dans la même durée et avec le même effort en heures de travail (crédits ECTS). L’individualisation est une notion différente, qui amène à prendre en compte les individus dans les formations. Individualiser, c’est aussi l’idée des NCU en ce qu’ils visent à permettre aux étudiants de construire leurs parcours. Mais l’interprétation de ce que recoupe cette individualisation est aussi probablement différente selon les pays.

Cela dit, les conséquences de l’individualisation en termes de pédagogie sont immenses. Les étudiants ne sont pas des "objets passifs" qui sont formés automatiquement en fonction de nos discours et nos cours magistraux. Ils ne sont pas "un produit". Si notre but est qu’ils développent les compétences du XXIe siècle, nous ne les éduquons pas, ils s’éduquent eux-mêmes. À nous de les aider à être actifs, à s’émanciper, à devenir des acteurs responsables… capables de travailler au collectif aussi !

AEF info : Comment voyez-vous les parcours "oui si" en France ?

Hanne Leth Andersen : Ils ressemblent à ce que nous avons au Danemark. D’une certaine manière, ils peuvent s’apparenter à nos "suppléments" au bac. Au Danemark, il faut souvent un "supplément" pour entrer à l’université et on peut l’acquérir, avant d’y entrer, auprès d’autres acteurs, comme des centres d’éducation pour adultes (2).

Pour schématiser, souvent, on ne peut pas entrer dans tel programme sans avoir fait telle ou telle spécialisation au baccalauréat. Cela permet d’éviter à des jeunes de se lancer dans des cursus dont ils envisagent mal les contours, les bases et les difficultés. Mais avoir une certaine spécialisation au baccalauréat ne doit pas empêcher les jeunes de changer d’avis et de s’orienter là où ils le souhaitent vraiment.

En France, il me semble que les parcours "oui si" s’inscrivent à l’intersection de ces deux notions d’uniformisation et d’individualisation. Ils permettent à des étudiants n’ayant pas un niveau suffisant de se préparer à entrer dans un cursus. Et en cela, ils concrétisent l’idée de 2e chance. C’est une notion importante, pour nous, dans les pays nordiques. Et de ce point de vue, je vois les "oui si" de manière favorable, car cela aide les étudiants à réussir.

 

"J’insiste sur la nécessaire spécialisation des universités les unes par rapport aux autres."

 

AEF info : La France travaille depuis plusieurs années à la "spécialisation progressive" en 1er cycle. Est-ce aussi un sujet dans les autres pays d’Europe ?

Hanne Leth Andersen : En fait, il existe deux traditions bien différentes. La plupart des pays européens favorisent des cursus avec une entrée disciplinaire, alors que d’autres s’inscrivent dans une tradition plutôt anglo-saxonne privilégiant des programmes de 1er cycle plus larges à l’entrée. Mais le changement est en cours partout : en Finlande par exemple, l’université d’Helsinki a réduit le nombre de cursus au niveau licence (bachelor) de 100 à 30 en trois ans et l’université Aalto les a réduits de 40 à 8 : il y a moins de cursus au départ, mais ils sont plus ouverts et moins disciplinaires, avec une spécialisation progressive. Au Danemark aussi, les universités de Roskilde et Aalborg ont des programmes d’abord assez larges, qui se spécialisent ensuite.

De manière générale, on observe que les universités plus récentes ont d’emblée plus tendance à élargir le programme de licence et à le modulariser pour donner plus de flexibilité aux formations. On se spécialise en cours de route. Notre ministre de l’Éducation et de la Recherche encourage clairement ce mouvement. Pour autant, je le répète, il est important qu’on ne fasse pas tous la même chose et j’insiste sur la nécessaire spécialisation des universités les unes par rapport aux autres.

AEF info : Pourquoi avez-vous émis des réserves sur le projet du gouvernement danois de créer un "learning barometer" pour déterminer une part de l’allocation que les établissements d’enseignement supérieur recevront, en fonction de la qualité de l’enseignement dispensé (lire sur AEF info) ?

Hanne Leth Andersen : J’ai émis ces réserves parce que ce projet n’est pas relié aux activités propres de chaque université qui se reflètent dans les contrats-cadres que les universités signent avec l’État, basés sur leur stratégie. Et puis, les universités danoises pratiquent déjà de nombreuses évaluations. Chez nous, tous les cursus, tous les cours sont évalués.

Mais dans ce nouveau projet de baromètre, l’évaluation de la qualité de l’enseignement reviendrait aux étudiants à qui on poserait environ 80 questions, les mêmes pour toutes les universités, déconnectées des enseignements spécifiques des établissements, et concernant souvent leurs propres stratégies d’apprentissage. Et sur cette base, des établissements pourraient se voir retirer des moyens. Le Comité de l’éducation des universités danoises que je préside est favorable à l’évaluation de la qualité, mais pas sur cette base et pas de cette manière.

NCU : 2 vagues d’un appel à projets du PIA 3

 

Première vague (lire sur AEF info ici et ici)

  • 17 projets lauréats (12 A+ et 5 A) sur 66 candidats, annoncés le 13 octobre 2017.
  • 16 projets émanent d’universités ou de Comue et 1 d’école (AgroParisTech).
  • 13 sont localisés en régions et 4 en Île-de-France.
  • 150 M€ de dotations sur 10 ans.
  • 8,82 M€ de dotation moyenne par projet (de 3,055 M€ à 15,9 M€).
  • 3 axes prioritaires : la diversification des parcours en 1er cycle ; le développement des usages du numérique ; la FTLV.

Deuxième vague (lire sur AEF info ici et ici)

  • 19 projets (7 A+ et 12 A) sur 48 candidats, annoncés le 9 juillet 2018.
  • 18 projets émanent d’universités ou de Comue et 1 d’école (Institut Polytechnique Grenoble).
  • 17 sont localisés en régions et 2 en Île-de-France.
  • 175,9 M€ de dotations sur 10 ans.
  • 9,25 M€ de dotation moyenne par projet (de 3,5 M€ à 14,5 M€).
  • 1 axe prioritaire : la diversification des parcours en 1er cycle

(1) Le jury international comprenait 29 membres pour la vague 1 et 32 membres pour la vague 2.

(2) Hanne Leth Andersen précise qu’au Danemark, "c’est la moyenne au bac qui décide si l’on peut entrer dans une formation de l’enseignement supérieur. Plus cette formation est populaire, plus elle exige une moyenne élevée. Cela a des effets pervers car l’on voit des étudiants qui ne pensent qu’à cette moyenne et en oublient le sens plus profond des enseignements. Les jeunes sont guidés par une motivation externe – les notes - et non par une motivation interne – l’intérêt pour ce qu’ils apprennent…"

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Catherine Buyck, journaliste