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Alors que le gouvernement a annoncé une hausse des droits d'inscription pour les étudiants extracommunautaires (lire sur AEF info) et a lancé une concertation sur les conditions d’accueil des étudiants étrangers en janvier 2019 (lire sur AEF info), AEF info revient sur le nombre d’étudiants étrangers hors Union européenne inscrits à l’université en 2017. En moyenne, les étudiants extracommunautaires inscrits dans un diplôme national représentent 8 % du total des étudiants. Cette part est de 5 % en licence, 12 % en master et 30 % en doctorat. Voici le détail, par université et par cycle.
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Nous nous sommes basés sur le jeu de données des étudiants inscrits dans les établissements relevant du MESRI publié par le ministère le 15 janvier 2018, en nous concentrant sur les inscriptions principales, et sur l'année 2017 (dernières données disponibles). Le périmètre est celui des 67 universités et deux grands établissements (Paris-Dauphine et l'université de Lorraine). Le nombre d'étudiants extracommunautaires est obtenu en regardant le total des étudiants de nationalité étrangère issus de systèmes éducatifs étrangers, auquel est soustrait le total de ceux issus des 28 pays de l'Union européenne. Nous avons par ailleurs pris uniquement en compte les étudiants extracommunautaires inscrits en diplôme national car seuls les diplômes nationaux seraient concernés par une hausse des frais d'inscription, et non les diplômes d'établissement.
Le gouvernement a annoncé le 19 novembre 2018 sa décision de porter les droits d'inscription des étudiants internationaux hors UE à 2 770 € en licence et à 3 770 € en master et doctorat à compter de la rentrée 2019, contre 170 € en licence, 243 € en master, 380 € en doctorat
En 2017, on dénombre près de 170 000 étudiants étrangers, c’est-à-dire d’étudiants de nationalité étrangère issus de systèmes éducatifs étrangers, dans 69 universités françaises. C’est 10 % du total des inscrits. Parmi ces étudiants internationaux, un peu moins d’un cinquième sont issus de l’UE. Les autres sont des étudiants dits extracommunautaires, dont neuf étudiants sur dix sont inscrits dans un diplôme national en 2017.
Ces effectifs comprennent aussi d’une part les étudiants inscrits en parallèle en CPGE, qui doivent obligatoirement s’inscrire à l’université afin de bénéficier notamment des équivalences et possibilités de poursuite d’étude, et d’autre part ceux des formations d’ingénieurs internes aux universités, tous deux concernés par les frais d’inscription différenciés. En revanche, tous les étudiants étrangers hors UE d’un cycle (L, M ou D) ne seront pas concernés par les dispositions sur les frais d’inscription. La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a assuré que les étudiants extracommunautaires déjà inscrits en France ne devraient "en aucun cas être concernés par la hausse des droits d’inscription" (lire sur AEF info). Par ailleurs, les étudiants issus d’Islande, du Liechtenstein, de Norvège, de Suisse et du Québec, compris dans notre décompte des étudiants extracommunautaires, ne seront pas concernés par les tarifs différenciés, selon la FAQ de CampusFrance sur le sujet.
8 % d’extracommunautaires en moyenne par université
En moyenne, les universités comptent 8 % d’étudiants étrangers hors UE inscrits en diplôme national. Cette proportion monte à 9 % diplômes d’établissements compris.
Dans les trois universités accueillant les effectifs étudiants les plus importants en France, toutes nationalités confondues, la part d’extracommunautaires en diplôme national est de 8 % à Lille, 7 % à Aix-Marseille, et 10 % à l’université de Lorraine. À elles seules, ces trois universités totalisent plus d’un dixième des effectifs universitaires français totaux.
En proportion, la part d’extracommunautaires la plus importante est observée à Paris-VIII (19 %). Connue pour son ouverture à la diversité culturelle et linguistique, l’université dispose actuellement d’environ 250 accords de coopération avec des établissements d’enseignement supérieurs étrangers.
La deuxième université en part d’étudiants extracommunautaires inscrits en diplôme national est celle du Havre (18 %). Principal port d’importation de produits asiatiques en France, la ville est jumelée depuis 1985 avec celle de Dalian en Chine, troisième ville portuaire du pays de plus de 6 millions d’habitants. "Les équipes enseignantes ont aussi toujours eu cette habitude d’aller recruter de bons étudiants à l’international, il y a une chaire dédiée au maritime avec la francophonie et 180 partenaires internationaux pour une université de 9 000 étudiants", explique à AEF Info Michael Hauchecorne, vice-président délégué en charge de l’international.
Selon notre décompte, environ 1 400 étudiants extracommunautaires y sont inscrits. Selon le vice-président délégué en charge de l’international, ils sont essentiellement accueillis à partir du master, avec une "très belle réussite de la poursuite d’études" vers le doctorat. Les premiers pays représentés sont l’Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Congo, le Gabon et la Chine, explique-t-il.
La troisième université en part d’étudiants extracommunautaires inscrits en diplôme national est Paris-XIII (15 %).
Ce nombre d’étudiants extracommunautaires est sous-estimé pour certaines universités qui ont transféré tout ou partie de l’inscription de leurs doctorants à leur Comue. C’est le cas par exemple de l’université de Nice Sophia-Antipolis, qui compte 4 doctorants inscrits en propre, contre 1 146 inscrits dans la Comue Côte d’Azur. C’est aussi le cas des universités de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et de Paris-Sud, qui inscrivent leurs doctorants et une partie de leurs étudiants en master à la Comue de Paris-Saclay ; de l’Upem et de l’Upec, qui inscrivent leurs doctorants à la Comue Paris-Est ; des universités de Bourgogne et de Franche-Comté, qui inscrivent leurs doctorants à la Comue UBFC ; et de l’université Grenoble-Alpes qui déporte l’inscription de ses doctorants à la Comue éponyme.
À noter toutefois que les chiffres des Comue comprennent les étudiants de tous les établissements membres, et pas seulement des universités. On y compte 5 830 étudiants extracommunautaires. Nous les avons incluses dans notre analyse plus fine du nombre d’étudiants extracommunautaires par cycle.
Les universités proposant des diplômes d’établissement, dont font partie les diplômes universitaires, ont la possibilité de déroger à l’arrêté fixant les droits d’inscription pour les diplômes nationaux. Et parfois, de pratiquer des droits d’inscription bien plus élevés. Quatre universités se distinguent pour leur forte part de diplômes d’établissement au sein de leurs formations : Dauphine, où le taux d’étudiants extracommunautaires passe de 4 % à 12 % selon que l’on intègre ou non les diplômes de grand établissement ; l’université Paris-III Sorbonne-Nouvelle, où ce taux d’extracommunautaires passe de 12 % à 16 % une fois les DE pris en compte ; Rennes-II, où ce taux passe de 4 % à 8 % ; et Lyon-III, où ce taux passe de 11 % à 14 %. Selon la Cour des comptes, les recettes des droits d’inscription des DU sont passées de 37,48 M€ en 2011 à 56 M€ en 2017 (lire sur AEF info).
EN LICENCE, 5 % d’étudiants extracommunautaires en moyenne. 13 % à Paris-VII
En licence, cycle qui draine un million d’étudiants soit les deux tiers des inscrits à l’université, la part moyenne d’étudiants étrangers extracommunautaires parmi les inscrits est de 5 %. Les trois premières universités d’accueil des extracommunautaires sont Paris-VIII (13 %), Le Havre (11 %), et Paris-III (9 %).
En valeur absolue, les premières universités d’accueil d’étudiants étrangers hors UE en licence sont l’université de Lille (2 495 extracommunautaires), celle de Lorraine (2 024 extracommunautaires), Paris-VIII (1 891 extracommunautaires), l’université de Strasbourg (1 820 extracommunautaires) et l’université de Grenoble Alpes (1 448 extracommunautaires).
EN MASTER, 12 % d’étudiants extracommunautaires en moyenne. 37 % à l’université du littoral
En master, cycle qui draine 500 000 étudiants soit un tiers des inscrits à l’université, la part moyenne d’étudiants extracommunautaires parmi les inscrits est de 12 %. Cette moyenne est de 14 % pour les 32 universités que nous avons pris en compte parmi les 35 membres de l'Auref
La première université d’accueil d’extracommunautaires en master rapportés à ses inscrits est l’université du Littoral Côte d’Opale (37 %). Viennent ensuite Le Havre (35 %), Paris-VIII (30 %), Perpignan (29 %) et, en cinquième position la Comue Paris-Saclay (28 %) où sont inscrits une bonne partie des étudiants de Paris-Sud et de l’UVSQ en master.
En valeur absolue, les premières universités d’accueil d’étudiants étrangers extracommunautaires en master sont l’université de Lorraine (3 422 extracommunautaires), celle de Lille (2 572 extracommunautaires), d’Aix-Marseille (2 449 extracommunautaires), la Comue Paris-Saclay (2 442 extracommunautaires) et Sorbonne Université (2 188 extracommunautaires).
EN DOCTORAT, 30 % d’étudiants extracommunautaires en moyenne. 57 % au Havre
Le doctorat représente des effectifs bien moindres, avec 58 000 inscrits dans les 69 universités, et une ouverture internationale bien plus importante, avec une moyenne de 30 % d’étudiants extracommunautaires.
Cette moyenne est de 33 % pour les 32 universités que nous avons pris en compte parmi les 35 membres de l'Auref. Elle est de 28 % pour les 18 universités de la Curif.
À l’université du Havre, ce sont 57 % des 204 doctorants qui sont extracommunautaires. Viennent ensuite l’Université polytechnique des Hauts de France, anciennement Valenciennes (49 %) et l’université de Haute-Alsace (48 %).
En valeur absolue, les premières universités d’accueil de doctorants extracommunautaires sont la Comue Paris-Saclay (1 082 extracommunautaires), Sorbonne Université (969 extracommunautaires), la Comue Grenoble Alpes (879 extracommunautaires), l’université d’Aix-Marseille (769 extracommunautaires), et l’université de Strasbourg (760 extracommunautaires).
Il est difficile de simuler ce que représenterait l'augmentation des droits d'inscription pour les étudiants extracommunautaires par université pour deux principales raisons :
Lorsqu’une substance toxique est utilisée illégalement par un employeur, les salariés qui y ont été exposés peuvent obtenir une indemnisation réparant l’atteinte à leur dignité, distincte de celle qui répare leur préjudice d’anxiété. C’est ce que retient la Cour de cassation dans un arrêt du 8 février 2023 qui figurera au rapport annuel. L’affaire concerne un site de Rhône Poulenc chimie, devenu Rhodia opérations, qui avait continué à utiliser de l’amiante illégalement entre 2002 et 2005.
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Cyril Duchamp,
journaliste