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"L’insuffisance du portage politique du plan [Pépite] a affaibli sa gouvernance qui s’apparente plus à un pilotage administratif duquel sont exclus les partenaires de l’écosystème entrepreneurial." C’est ce que constatent l’IGAENR et Albert Meige, fondateur et CEO de la société Presans, dans leur rapport sur l’évaluation du plan en faveur de l’entrepreneuriat étudiant, remis à Frédérique Vidal le 17 janvier 2019. Il faut "maintenant passer à l’échelle pour la sensibilisation à l’entrepreneuriat comme pour l’accompagnement des étudiants qui portent un projet", préconisent-ils.
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"Le dispositif Pépite, qui a apporté la preuve de son bien-fondé, doit maintenant passer à l’échelle pour la sensibilisation à l’entrepreneuriat comme pour l’accompagnement des étudiants qui portent un projet et se traduire par un même niveau de performance et d’exigence sur tout le territoire", indique le rapport intitulé "La formation de l’esprit entrepreneur - évaluation du plan Pépite en faveur de l’entrepreneuriat étudiant", rendu public le 17 janvier 2019.
Frédérique Vidal annoncera "dans les prochains mois" des mesures pour que le plan Pépite en faveur de l’entrepreneuriat, mis en place en 2013, "change de dimension", précise un communiqué de presse. En effet, cinq ans après son lancement (lire sur AEF info ici et ici), la ministre a souhaité qu’une évaluation de cette politique publique soit menée. C’est pourquoi une mission a été confiée en juin 2018 à Albert Meige, fondateur et CEO de la société Presans et directeur académique de la majeure "Leading digital transformation" de l’executive MBA d’HEC Paris, ainsi qu’aux IGAENR Cristelle Gillard et Philippe Perrey (lire sur AEF info). Ils formulent 18 recommandations dans leur rapport (voir encadré à la fin de la dépêche).
3 700 étudiants-entrepreneurs en 2018
Les auteurs du rapport "valident" tout d’abord le concept de Pépite - dont le réseau est animé par Jean-Pierre Boissin - qui s’inscrit dans la continuité des précédentes initiatives politiques qui ont en commun de développer une culture entrepreneuriale et de favoriser l’entrepreneuriat étudiant. La couverture nationale des établissements est assurée par l’existence de 30 Pépite, et la création du statut national étudiant-entrepreneur a permis "à un nombre en forte croissance d’étudiants de bénéficier de facilités pour mener de front leurs études et un projet de création d’entreprises". Ils étaient ainsi 637 en 2014-2015, contre 3 700 en 2018. En 2016-2017, 713 entreprises avaient été créées. Autre chiffre relevé : 120 000 étudiants ont bénéficié en 2018 d’actions d’information et de formations de sensibilisation sur l’entrepreneuriat.
Les Pépite ont aussi souvent réussi à mobiliser les acteurs de l’écosystème entrepreneurial de leur territoire, qui se traduit par "une participation financière conséquente au fonctionnement des Pépite, notamment de la part des collectivités territoriales", observent les auteurs. Ils soulignent également les méthodes pédagogiques "innovantes" mises en œuvre par les Pépite, telles que la pédagogie par projet et l’approche collective et pluridisciplinaire. "Le plan Pépite préfigure ainsi l’université de demain", est-il écrit dans le rapport.
Des faiblesses qui fragilisent le développement des Pépite
Malgré ces constats positifs, "des faiblesses du dispositif national en fragilisent le développement", pointent Albert Meige, Cristelle Gillard et Philippe Perrey. "L’insuffisance du portage politique du plan a affaibli sa gouvernance qui s’apparente plus à un pilotage administratif duquel sont exclus les partenaires de l’écosystème entrepreneurial. Le statut national étudiant-entrepreneur n’est pas toujours connu des services universitaires et le diplôme étudiant entrepreneur n’est pas reconnu faute d’inscription à l’inventaire de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP). Les données qui remontent des Pépite manquent d’un cadrage national et sont d’une fiabilité relative", énumèrent-ils.
Qui plus est, "la notoriété des Pépite reste faible auprès des étudiants, des enseignants-chercheurs comme des entreprises. L’objectif de généraliser la sensibilisation à tous les étudiants est loin d’être atteint, sans compter les étudiants des sections de technicien supérieur qui ne sont concernés que de manière anecdotique".
Autre constat : "Les financements de l’État ne sont manifestement pas à la hauteur de l’ambition du plan, même si 17 des 30 Pépite ont reçu une dotation en masse salariale parfois conséquente, mais dont l’emploi relève de la décision des établissements attributaires", est-il noté. En 2018, le MESRI a consacré 734 K€ pour doter les Pépite en crédits de fonctionnement. Ces dotations s’échelonnent entre 3 000 € pour les plus petits Pépite à 77 000 € pour le plus grand.
De même, les ressources humaines "sont fragiles avec une précarité des emplois et un fort turn-over", ajoute la mission. De plus, l’organisation du prix national Pépite "n’est pas optimale, notamment dans son articulation avec l’échelon territorial, et son organisation à l’ombre du concours i-Lab ne contribue pas à sa notoriété".
Un niveau d’exigence "Variable" pour l’obtention du statut national
Selon les auteurs, l’efficacité des 30 Pépite est en plus "disparate, avec des résultats très variables, et leur efficience au regard des financements de l’État l’est tout autant". En effet, "l’entrepreneuriat étudiant n’est pas considéré comme stratégique par certains établissements, ce qui se traduit par des dotations faibles pour le fonctionnement de leur Pépite. Il existe aussi une disparité dans les offres aux étudiants-entrepreneurs". Par conséquent, "le niveau d’exigence pour l’obtention du statut national est variable".
Par ailleurs, certains Pépite "n’arrivent pas à faire face au nombre croissant d’étudiants intéressés et envisagent de limiter le nombre d’étudiants-entrepreneurs". Alors qu’une ouverture des Pépite en interne aux établissements, et en externe aux différents acteurs du territoire "permet de gérer la croissance de la demande", pensent les auteurs. En outre, le fait que des Comue comme UBL ou Lille Nord de France qui portent des Pépite "s’interrogent sur leur propre devenir constitue également une fragilité du dispositif qui démontre qu’il peut très bien fonctionner lorsqu’il est intégré à la stratégie des établissements et de leurs composantes".
La mission formule, au total, 18 recommandations regroupées en 4 parties :
1 - Le ministère doit réaffirmer sa vision de l’entrepreneuriat étudiant, fondée sur le développement de l’esprit entrepreneur, et les principes qui guident son action.
2 - L’État définit la stratégie, met en place les conditions du développement et confie le pilotage du dispositif aux opérateurs. C’est la gouvernance globale du dispositif qui doit être repensée. La mission propose notamment de :
3 - Le portage politique du dispositif est pris en compte au plus haut niveau de l’État et des établissements, et il associe les partenaires de l’écosystème dans un système ouvert et agile. La mission recommande entre autres de :
4 - Les Pépite sont le ferment de la transformation des établissements pour mieux répondre aux attentes des étudiants et à l’évolution des besoins de la société, et il convient de faciliter leur action. La mission préconise notamment de :
La 5e édition du prix "Pépite-Tremplin pour l’entrepreneuriat étudiant" a distingué 53 lauréats parmi 381 candidats, précise un dossier de presse publié par le MESRI, le 15 novembre 2018. Trois grands prix d’un montant de 20 000 € ont été décernés. Pour cette 5e édition, ce prix s’adresse exclusivement aux étudiants qui bénéficient ou ont bénéficié du statut national d’étudiant-entrepreneur.
Le Conseil d'État confirme le 22 mars 2023 l’annulation de l’homologation du document unilatéral relatif au plan de sauvegarde de l’emploi de l’Afpa, au motif que l’administration n’a pas vérifié le respect, par l’employeur, de ses obligations en matière de prévention des risques pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Les hauts magistrats précisent à cette occasion l’étendue du contrôle par l’administration, à l’occasion de l’examen d’un PSE, du respect, par l’employeur, de ses obligations en matière de prévention des risques psychosociaux.
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Julie Lanique,
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