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"Je m’engage personnellement à ce que le projet particulier et innovant porté par le groupe scolaire Concorde de Mons-en-Barœul soit préservé", affirme Jean-Yves Bessol, Dasen du Nord, joint par AEF info vendredi 6 juillet 2018. Des parents d’élèves se mobilisent depuis plusieurs jours pour avoir l’assurance que cette école puisse continuer à fonctionner en pédagogie Freinet. Ils ont saisi la médiatrice de l’Éducation nationale, en mettant en avant les résultats positifs observés par des universitaires (lire sur AEF info). "Il n’est pas question et il n’a jamais été question de stopper cette expérience", insiste le Dasen. "Nous affectons deux enseignants engagés dans la pédagogie Freinet : l’un a déjà exercé dans cette école, l’autre a des compétences Freinet", annonce-t-il. Jean-Yves Bessol propose une rencontre aux parents d’élèves et se dit "prêt à anticiper pour l’an prochain".
Des parents d’élèves de Mons-en-Baroeul (Nord) saisissent jeudi 5 juillet 2018 Catherine Bizot, médiatrice de l’Éducation nationale, pour obtenir le maintien du statut dérogatoire du groupe scolaire Concorde. Depuis 2001, la publication de postes à profils permet d’orienter vers l’école des enseignants formés à la pédagogie Freinet. Le Dasen du Nord a mis fin à ce système, tout en assurant vouloir préserver cette expérimentation reconnue au niveau national (lire sur AEF info). Or son discours ne convainc pas les parents d’élèves, qui relèvent que "sur les quatre postes à pourvoir à la rentrée, un seul a été attribué à un enseignant formé à la pédagogie Freinet". Rudy Elegeest, maire (divers gauche) de Mons-en-Baroeul, demande "des garanties dans la durée" sur le "fonctionnement de l’école", le "recrutement des enseignants" et la "reconnaissance de la singularité du projet en place".
Des parents d’élèves d’un groupe scolaire public de Mons-en-Baroeul (Nord) dénoncent la "disparition programmée" d’un projet pédagogique entièrement fondé sur la pédagogie Freinet. Depuis 2001, ce groupe scolaire recrute ses enseignants sur des postes à profil. Mais ce statut dérogatoire prend fin à la rentrée. "Pour autant, il n’est pas question de remettre en question le projet d’école", assure Jean-Yves Bessol, Dasen du Nord. Cette expérience suscite un intérêt en France et à l'étranger depuis qu'une équipe de chercheurs lillois a constaté ses effets "majoritairement positifs".
« Pourquoi la pédagogie Freinet reste-t-elle expérimentale ? Pourquoi n'existe-t-il aucune formation aux pédagogies dites nouvelles dans les universités ? », interroge une enseignante, à l'occasion du 51e congrès de l'Institut coopératif de l'école moderne (Icem) à Caen (Calvados) le 21 août 2013 (1). « Il faut que 'la refondation de l'école' permette à la pédagogie Freinet de sortir de l'expérimentation pour aller vers une diffusion générale. On ne part pas de rien et il y a des expérimentations éprouvées », estime Laurent Lescouarch, maître de conférences en sciences de l'éducation à l'université de Rouen. George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative, affirme que « s'interroger sur le but de l'école, sur la réussite aux examens, sur le développement harmonieux de l'enfant ou sur la manière d'inculquer la joie de travailler aux élèves sont des notions indispensables à 'la refondation'. » Et la ministre d'assurer : cette refondation sera bien « pédagogique ».
La FCPE et l'Icem-Pédagogie Freinet (1) « appellent les enseignants et les parents à vivre une quinzaine [de jours] sans devoirs à la maison, à partir du 26 mars, et à imaginer ensemble d'autres modes de communication sur le travail fait en classe et d'autres façons d'accompagner la scolarité des enfants en famille », lundi 12 mars 2012. « Personne n'a jamais prouvé l'utilité [des devoirs] et ils ne font qu'accentuer les inégalités entre les enfants selon qu'ils peuvent ou non bénéficier d'aide à la maison. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils sont proscrits en primaire par une circulaire de 1956 » développent les deux organisations.
« Le mouvement Freinet exige des réformes pour une école solidaire, populaire, accueillante pour les plus fragiles, assurant un véritable service public », indique à AEF Christian Rousseau, président de l'Icem (Institut coopératif de l'école moderne), lors du cinquantième congrès international de l'association, organisé à l'université Lille-III du 23 au 26 août 2011. « Nous demandons la suppression des programmes 2008, de l'aide personnalisée, des évaluations nationales, ainsi que le rétablissement des Rased, des postes d'assistants d'éducation et d'une vraie formation des maîtres », précise-t-il. L'Icem a aussi élaboré au printemps une plate-forme de douze propositions pour « une école laïque, émancipatrice, coopérative où l'enfant auteur a toute sa place ».
Une étude universitaire menée pendant cinq ans dans un groupe scolaire du Nord appliquant les méthodes Freinet reconnaît les effets "majoritairement positifs" de cette pédagogie sur la vie scolaire et la réussite des élèves. "Cette pédagogie alternative réalise le projet officiel de l'institution scolaire: elle met l'élève au centre du système, pour qu'il travaille et apprenne mieux et plus, en devenant autonome et citoyen", indique à l'AEF Yves Reuter, directeur du laboratoire Théodile, qui rassemble des chercheurs de l'université Charles-de-Gaulle Lille-III et de l'IUFM Nord-Pas-de-Calais. "Ce qui est absolument marginal est finalement le plus emblématique de ce que voudrait être l'École: quel paradoxe!", ajoute ce spécialiste de la didactique du français.