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Home| Social / RH| Formation professionnelle| Dépêche n°586764

Xavier Bertrand : "Je n'ai pas envie que la réforme de l'apprentissage soit une réforme pour rien"

La région Hauts-de-France organise mercredi 13 juin 2018 des États généraux de l'apprentissage pour sensibiliser tous les acteurs à la réforme qui se prépare. "L’idée est de passer dans les meilleures conditions le témoin aux branches professionnelles, comme dans une course de relais", affirme Xavier Bertrand, dans un entretien accordé en exclusivité à AEF info. Le président (divers droite) de la région se donne deux objectifs : "ne pas casser la dynamique de l’apprentissage dans les Hauts-de-France pendant la phase de transition et être totalement opérationnel au lendemain du vote de la loi". Il annonce le maintien de la prime régionale de 3 000 euros par an versée aux entreprises employant un apprenti. "Soyons clairs, je ne veux pas profiter de cette période transitoire pour faire des économies sur le dos de l’apprentissage", assure-t-il.

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En retrait des Républicains, le président de la région Hauts-de-France prend position alors que les députés ouvrent, en séance publique, le débat sur la réforme de l'apprentissage Flickr / Fondapol

AEF info : Pourquoi organisez-vous des États généraux de l'apprentissage ?

Xavier Bertrand : Il s'agit de faire de la pédagogie, sans attendre le vote de la loi. Nous savons aujourd'hui à 90 % quel sera le contenu de la réforme, avec le texte déposé par le gouvernement. J'ai deux objectifs : ne pas casser la dynamique de l’apprentissage dans les Hauts-de-France pendant la phase de transition et être totalement opérationnel au lendemain du vote de la loi.

Je sais pertinemment, avec mon expérience d’ancien ministre, qu’on peut vraiment gagner du temps si on s’y met tout de suite. Christophe Coulon (vice-président à l’apprentissage) et moi avons déjà multiplié les rencontres avec les chefs d’entreprise. Nous étions il y a quelques mois au CA du Medef des Hauts-de-France pour évoquer la perspective de la réforme. Les États généraux sont une nouvelle étape. L’idée est de passer dans les meilleures conditions le témoin aux branches professionnelles, comme dans une course de relais.

Je le fais sans réticence. Partir des besoins des entreprises, c’est la clé de la réussite. Un autre choix aurait été de confier la responsabilité du pilotage aux régions. J’ai essayé d’argumenter sur ce sujet auprès du ministère mais le président de la République n’avait pas l’intention de faire confiance aux régions. C’est son choix. Aujourd’hui, je suis prêt à jouer le jeu de cette réforme au nom de l’intérêt général.

"J’assume d’avoir mené un travail d’influence sur ce texte"

AEF info : Pourquoi étiez-vous favorable à un pilotage par les régions ?

Xavier Bertrand : Les régions sont la bonne interface entre l’Éducation nationale, avec les lycées professionnels, et le monde de l’entreprise. De plus, nous avions dans les Hauts-de-France de bons résultats puisqu’il y a eu 10 % d’apprentis entrants en plus sur l’année 2017. Mais ce n’est pas pour autant que l’on peut crier victoire : il y a tellement de jeunes aujourd’hui qui sont en attente d’apprentissage et tellement d’entreprises qui sont en recherche de jeunes.

Le gouvernement a décidé de nous retirer la responsabilité du pilotage pour la donner au monde de l’entreprise. Après tout, le système allemand fonctionne mieux parce que les entreprises sont pilotes. Je suis donc prêt à avancer en ce sens. J’assume d’ailleurs totalement d’avoir mené un travail d’influence sur ce texte. Le ministère a par exemple repris, pour les apprentis, l’aide au permis que nous allons proposer à l’ensemble des jeunes dans la région.

AEF info : Allez-vous porter des demandes particulières auprès du gouvernement dans le cadre des États généraux ?

Xavier Bertrand : Les États généraux vont être l’occasion de rappeler des exigences par rapport à la loi, notamment sur la réglementation. Il faut en finir avec les horaires inadaptés pour les boulangers ou pour les travaux publics ou avec la question de la dangerosité des machines. Il ne s’agit pas de tout rayer d’un trait de plume mais de faire confiance aux entrepreneurs. Passons d’un principe d’autorisation préalable ou de dérogation encadrée à un système de confiance. Cet engagement doit être tenu car c’est l’un des vrais freins à l’apprentissage aujourd’hui.

AEF info : La région va-t-elle continuer à intervenir dans le champ de l’apprentissage ?

Xavier Bertrand : Je vais expliquer lors des États généraux ce que la région va continuer à faire. Nous maintiendrons les aides aux apprentis qui resteront de notre responsabilité : cela correspond à une enveloppe de 14 M€, dont 10,5 M€ correspondent aux aides au transport, à l’hébergement et à la restauration. En revanche, demain nous ne pourrons plus verser les aides aux entreprises car ce sera la responsabilité des branches et des chambres des métiers. Chacun doit en avoir conscience pour éviter qu’il y ait un temps mort au moment du transfert.

"Soyons clairs, je ne veux pas profiter de cette période transitoire pour faire des économies sur le dos de l’apprentissage"

En attendant, nous gardons le financement de l’apprentissage en 2018 et en 2019. Comme nous n’avons pas vocation à jouer les écureuils, nous allons continuer nos politiques. J’annonce que nous maintenons la prime régionale de 3 000 euros par an, versée aux entreprises qui recrutent un apprenti de 18 ans et plus (lire sur AEF info). Nous sommes la seule région à le faire. Nous allons aussi maintenir l’accompagnement des apprentis en cas de rupture d’un contrat d’apprentissage dans la période d’essai : 256 apprentis ont été repris par la région depuis janvier 2017 pour un coût de 355 700 euros. Soyons clairs, je ne veux pas profiter de cette période transitoire pour faire des économies sur le dos de l’apprentissage.

AEF info : Le gouvernement prévoit une enveloppe de 250 M€ pour permettre aux régions de soutenir les CFA qui pourraient connaître des difficultés dans le cadre de la réforme (lire sur AEF info). Est-ce suffisant ?

Xavier Bertrand : Je veux bien me fier aux engagements pris par le gouvernement, même si certaines régions sont dans l’attentisme ou ont décidé de freiner des investissements. Une "mission flash" a été demandée par le ministère sur ce point précis (lire sur AEF info). Elle permettra d’y voir clair. J’ai demandé que la région des Hauts-France puisse être concernée par cette enquête. Cela a été accepté. Pour le ministère, les Hauts-de-France ne posaient pas de difficulté mais, justement, c’est important de montrer aussi l’impact dans une région partante pour appliquer la réforme.

AEF info : D’autres régions disent déjà que ces 250 M€ ne suffiront pas.

Xavier Bertrand : Chacun voit midi à sa porte. Si demain les fonds ne suffisent pas, je prendrai tout le monde à témoin, en usant de ma liberté de parole. Mais franchement, tout ne repose pas uniquement sur le financement. Il faut que cette réforme nous permette de franchir un cap et que l’apprentissage devienne une forme de réflexe.

AEF info : Y a-t-il un risque de fermeture de CFA en milieu rural ?

Xavier Bertrand : Si, pour une raison ou pour une autre, certains prenaient des mesures comptables, je n’hésiterai pas à le dénoncer et à remettre en cause le partenariat. Mais je n’ai pas l’intention de lancer une polémique par avance alors que les financements sont toujours là. La question est ailleurs. Il faut que le monde de l’entreprise, avec les CFA, parle au monde de l’Éducation nationale, avec les lycées professionnels.

La loi ne va pas au bout des engagements du président de la République. Dans la campagne présidentielle, il avait bien été indiqué que les lycées professionnels rentreraient dans la logique de l’apprentissage. Cela a été oublié en route, hélas. Mais je vais veiller, de manière informelle, au rapprochement des différents mondes. Lors des États généraux, Madame la rectrice [Valérie Cabuil] interviendra en début de journée, pour bien montrer l’importance que nous accordons à ce dialogue entre le rectorat, le monde de l’entreprise et la région.

AEF info : La réforme avait pour ambition de simplifier le circuit de financement. Or l’architecture semble devenir plus complexe au fil des débats parlementaires. Cela vous préoccupe-t-il ?

Xavier Bertrand : Je crois que Madame Pénicaud avait l’intention de continuer à faire quelque chose de très simple et de très clair. Il faudrait se demander d’où viennent les interférences. Le gouvernement a plus de réponses que moi à ce sujet.

"Si on reste dans l’esprit du début, c’est-à-dire une clarification, une simplification et la maîtrise du pilotage par les entreprises, je suis prêt à jouer le jeu"

AEF info : Quel regard posez-vous sur l’évolution du texte au Parlement ?

Xavier Bertrand : Je suis président de région, je ne suis pas législateur. Je ne vais pas commenter les soubresauts du texte. Je dis simplement que si on reste dans l’esprit du début, c’est-à-dire une clarification, une simplification et la maîtrise du pilotage par les entreprises, je suis prêt à jouer le jeu. Si au final on arrive à un embrouillamini, il ne faudra pas s’étonner que l’apprentissage ne décolle pas.

Ceux qui prendraient la responsabilité de la complexité devront s’en expliquer. Je n’ai pas envie que ce soit une réforme pour rien. Le problème n’est pas une question d’ego - les régions hier, les branches demain. Je m’en moque royalement. La seule question est de permettre aux jeunes d’éviter le chômage et de construire leur avenir. Et l’apprentissage est l’une des meilleures manières d’y parvenir.

AEF info : Les branches sont-elles toutes prêtes à assumer cette nouvelle responsabilité ?

Xavier Bertrand : Des branches sont plus outillées que d’autres. Je souhaite qu’il n’y ait pas de trou dans la raquette. Il y a une vraie responsabilité du monde patronal à s’organiser. Les États généraux de l’apprentissage vont permettre de pointer les risques. En le faisant maintenant, avant l’été 2018, il sera possible d’être opérationnel en 2020.

AEF info : Vous allez lancer un partenariat avec l’Institut de l’entreprise. Quel est son objectif ?

Xavier Bertrand : Ce partenariat est en discussion depuis plusieurs mois mais nous attendions les arbitrages du gouvernement sur la réforme. Nous allons lancer avec l’Institut de l’entreprise une campagne de communication positive sur l’apprentissage en tournant une série documentaire à destination des jeunes et des familles. De plus, des maîtres d’apprentissage, des tuteurs et des apprentis vont devenir des "ambassadeurs de l’apprentissage" dans la région, en faisant la promotion de cette voie de formation sur une plateforme internet mais aussi sur le terrain, dans les collèges et les lycées. Toutes les grandes entreprises membres de l’Institut vont s’engager pleinement dans la région des Hauts-de-France. C’est très positif. À travers cette mobilisation, je veux que les jeunes sachent que leur avenir est une de nos priorités.

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Sylvain Marcelli, journaliste