En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Stéphanie Kerbarh, députée LREM de Seine-Maritime, est une spécialiste de la RSE et des achats responsables. Présidente du groupe d’études sur la RSE de l’Assemblée nationale, elle explique à AEF, dans un entretien accordé le 14 mai 2018, ses priorités, parmi lesquelles le soutien au projet de traité de l’ONU sur les multinationales et les droits humains et le suivi du projet de loi Pacte et de son volet relatif à la gouvernance des entreprises.
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
AEF : Pour quelles raisons vous intéressez-vous à la RSE ?
Stéphanie Kerbarh : J’ai passé 20 ans dans l’industrie, exerçant des fonctions transverses (achats, qualité, management de prestations extérieures) dans plusieurs secteurs : agroalimentaire, automobile, aéronautique, pharmaceutique et nucléaire. J’aime profondément l’industrie, je reste émerveillée par les process. Mais j’ai aussi vu arriver le mouvement de délocalisation, notamment dans l’industrie automobile. Voir des sites industriels se vider m’a interpellée. En travaillant avec des fournisseurs en Asie, j’ai eu du mal à voir comment il était possible de vérifier de la France les process industriels. C’est à cette période que j’ai découvert les travaux sur l’ISO 26000 et la responsabilité sociétale des entreprises. J’ai trouvé cela fabuleux tout en m’interrogeant sur la mise en œuvre concrète de cette approche très holistique. J’ai alors eu connaissance de la volonté de créer un groupe de travail pour décliner l’ISO 26000 aux achats. J’ai ainsi participé à l’élaboration de la norme française NFX 50135, devenue ISO 20400. C’est donc tout naturellement qu’après mon élection comme députée de la 9e circonscription de Seine-Maritime, j’ai participé à la création d’un groupe d’études sur la RSE, que je préside, et au groupe d’études sur l’industrie manufacturière, dont je suis la vice-présidente. Je reste par ailleurs administratrice de l’Obsar.
AEF : Quel est l’objectif de votre groupe d’études sur la RSE ?
Stéphanie Kerbarh : À court terme, nous souhaitons regarder comment le rapport Notat-Sénard va se traduire dans le projet de loi Pacte. Nous souhaitons également être force de proposition sur le traité onusien sur les droits humains et les entreprises. À ce jour, le discours de l’exécutif français est ambigu. La France s’efface derrière l’UE, qui ne prend pas position. Or, la France est précurseure sur ces questions, elle l’a montré lors des travaux sur l’ISO 26000. Elle a aussi quelques belles entreprises très actives comme Michelin, Olvea
AEF : Le groupe d’études compte 27 membres (voir encadré ci-dessous). Pensez-vous que la RSE devient un sujet politique ?
Stéphanie Kerbarh : J’aimerais que tous les textes de lois soient analysés au prisme de la RSE. Mais ce n’est pas encore le cas. Peut-être parce qu’il est trop tôt pour cela.
AEF : Que pensez-vous du risque que les entreprises fassent du "greenwashing" ?
Stéphanie Kerbarh : Il est très simple de savoir qui fait du greenwashing : ce sont les entreprises qui communiquent sur des activités qui ne font pas partie de leur cœur de métier. Par exemple, une industrie agroalimentaire qui communiquerait sur la lutte contre l’illettrisme.
AEF : Soutenez-vous la loi sur le devoir de vigilance votée à la fin du précédent quinquennat ?
Stéphanie Kerbarh : Je pense à titre personnel qu’elle a son utilité, qu’il faut la faire vivre. Il pourrait être intéressant d’installer une mission d’application de la loi.
Les membres du groupe d’études RSE de l’Assemblée nationale
Selon la page internet du groupe d’études sur la RSE, celui-ci comprend 27 membres, dont la présidente Stéphanie Kerbarh et six vice-présidents : les LREM Jean-François Cesarini, Philippe Chassaing, Coralie Dubost, Nicole Dubré-Chirat, Jean-François Eliaou, Natalia Pouzyreff (par ailleurs membre du bureau de la Plateforme RSE), la Modem Marguerite Deprez-Audebert et le LR Martial Saddier. Parmi les autres membres : Carole Grandjean, François-Michel Lambert, Gilles Le Gendre et Roland Lescure pour LREM, Bertrand Pancher pour l’UDI ou encore Christophe Bouillon pour la Nouvelle Gauche.
Le projet de traité contraignant de l’ONU sur les sociétés transnationales et les droits humains publié le 2 octobre 2017 a fait l’objet d’une session de négociation qui a eu lieu cette semaine du 23 au 27 octobre au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève (lire sur AEF info). Une nouvelle session est d’ores et déjà prévue. Le texte, dans sa première ébauche, reprend de nombreux éléments de la loi française sur le devoir de vigilance. AEF détaille les principaux éléments des 10 chapitres du texte de 14 pages.
Vous souhaitez contacter
Claire Avignon,
journaliste