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Une circulaire du 3 mai 2018 précise les orientations budgétaires du FIPD (fonds interministériel de prévention de la délinquance) pour 2018. La dotation du FIPD est fixée à 72,9 millions d'euros pour l’année 2018, contre 103 millions d’euros en autorisations d’engagement et 93 millions d’euros en crédits de paiement en 2017. 2018 "sera, pour l’emploi du FIPD, une année de transition", indique la secrétaire générale du CIPDR, Muriel Domenach. L'attribution des subventions fera, à l'avenir, l'objet d'une "plus grande déconcentration du pouvoir de décision et d’arbitrage" au profit des préfets de région, "conformément aux lignes directrices de la feuille de route du ministère de l’Intérieur" (lire sur AEF info). La circulaire détaille également la mise en œuvre du nouveau plan de lutte contre la radicalisation présenté en février 2018 par le Premier ministre, Édouard Philippe.
"Les services de renseignement sont aujourd’hui confrontés à des milliers de noms et ils n’arrivent pas à faire la différence entre le haut et le bas du spectre", affirme Manuel Valls lors de son audition par les sénateurs de la commission d’enquête sur les moyens de l’État face à la menace terroriste, jeudi 12 avril 2018. L’ancien Premier ministre estime que cette menace pose "le problème de la réorganisation de nos services de renseignement afin de mieux capter les signaux faibles dans les quartiers". Il préconise de "continuer à créer un grand service puissant de la sécurité intérieure", en renforçant notamment le renseignement territorial.
Les mineurs se radicalisent souvent "dans un processus de revanche, de rédemption ou de rachat", explique le psychiatre Serge Hefez, mercredi 18 avril 2018. Ce médecin, suit des jeunes signalés pour radicalisation, était auditionné par les sénateurs de la commission d’enquête sur les moyens de l’État face à la menace terroriste. "Je n’ai pas le sentiment qu’il aurait été opportun de créer un système spécifiquement dédié à cette prise en charge", analyse-t-il après trois ans de suivi au sein d’une unité de thérapie familiale à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris. "Nous avons adapté notre savoir-faire au cas par cas", en optant pour un travail "pluridisciplinaire", explique Serge Hefez, pour lequel le pédopsychiatre ou le psychologue ne peut "en aucun cas intervenir seul". Il évoque par ailleurs la prise en charge des mineurs revenant de zone irako-syrienne.
"Même dans la prise en charge de détenus radicalisés, il faut un équilibre entre des mesures de sécurité renforcées, légitimes, et le respect d’un tronc commun de valeurs", déclare Adeline Hazan, jeudi 12 avril 2018. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté était auditionnée par les sénateurs de la commission d’enquête sur les moyens de l’État face à la menace terroriste. "Faut-il regrouper ces détenus ou les disperser tout en les contrôlant plus strictement ? Le sujet est éminemment complexe et personne n’a trouvé la solution, ni en France ni ailleurs", observe la CGLPL, soulignant notamment que "les Pays-Bas ont déjà changé trois fois de dispositif". Adeline Hazan indique par ailleurs ne pas croire "aux quartiers étanches". "On l’a vu à Osny ou au début de la détention de Salah Abdeslam, les contacts existent."
"Le Forum européen pour la sécurité urbaine (Efus) intensifie son soutien aux autorités locales et régionales pour prévenir la radicalisation violente." C’est ce qu’annonce l’association d’élus et d’acteurs locaux dans un communiqué transmis à AEF, mardi 17 avril 2018. L’Efus publie un guide méthodologique à destination des villes européennes "pour l’élaboration d’une stratégie locale de prévention de la radicalisation menant à l’extrémisme violent". Elle soutient par ailleurs huit villes dans "l’élaboration de campagnes digitales" afin de répondre localement "aux discours extrémistes sur internet". Le Forum rassemble également dix acteurs (collectivités locales, instances diverses, associations…) au sein du programme PREPARE, destiné à lutter contre les processus de radicalisation des personnes sortant de prison.
Regrouper les détenus radicalisés "semble suicidaire", estime Romain Sèze, chargé de recherches à l’Inhesj (Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice), mardi 27 mars 2018. Il était auditionné par les sénateurs de la commission d’enquête sur l’état de la menace terroriste après la chute de Daech. "Le nombre de détenus condamnés pour des faits de droit commun qui se sont radicalisés a augmenté très vite en deux ans, ce qui pose des questions sur la politique carcérale", note en outre Romain Sèze. "Il faut aussi songer au désengagement de ces personnes […]. J’en ai vu tenir des propos très menaçants, d’une violence terrible […] et qui sont sur le point de sortir de prison." Myriam Benraad, professeure en science politique à l’université de Leyde, estime pour sa part que "les services de renseignement ont perdu la trace d’un certain nombre de djihadistes".