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Alors que le ministère de l’Action et des Comptes publics faisait état le 22 mars 2018 en fin de journée d’un taux de participation à la mobilisation nationale dans la fonction publique de respectivement 12,80 %, 8,11 % et 10,9 % dans les fonctions publiques de l’État, territoriale et hospitalière, soit des taux légèrement inférieurs à ceux observés le 10 octobre 2017, plusieurs organisations syndicales qualifient au contraire cette journée de réussite. L’UFSE-CGT évoque "une nouvelle étape réussie qui en appelle d’autres", Solidaires parle de "mobilisation exceptionnelle" et la FA-FP estime qu'"après la réussite du mouvement du 10 octobre, celle du 22 mars ouvre de nouvelles perspectives". L’intersyndicale décidera des suites du mouvement le 27 mars, deux jours avant la réunion de lancement officiel de la concertation "fonction publique", présidée par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt.
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Comme à chaque journée de mobilisation, les chiffres (lire sur AEF info) et les interprétations divergent. Pour Bercy, selon les estimations disponibles en fin d’après-midi, les taux de participations des agents publics à la journée du 22 mars étaient de 12,80 % dans l’État
Dans ces conditions, et dans un contexte où les syndicats de fonctionnaires ont de plus en plus de mal à mobiliser – soit parce que leur audience recule, soit parce que les agents hésitent de plus en plus à sacrifier une journée de rémunération –, ils estiment avoir réussi leur mobilisation nationale du 22 mars, certains dénonçant les chiffres publiés par les pouvoirs publics.
comptage contesté
Ainsi l’UFSE-CGT pointe-t-elle, dans un communiqué diffusé ce vendredi 23 mars 2018, un "tour de passe-passe pur et simple" concernant "les chiffres annoncés par les autorités sur les taux de grévistes dans la fonction publique", signalant des différences entre les chiffres publiés à l’issue de la manifestation par le ministère de l’Action et des Comptes publics et ceux annoncés par le ministère de la Santé ainsi que l’incapacité par les "collectivités territoriales contactées" de fournir avant la semaine prochaine des données.
"Sous réserve des derniers éléments complémentaires, indispensables à tout chiffrage sérieux, la CGT estime que le taux moyen de grévistes doit se situer au-dessus des 30 %, avec des nombreuses pointes à plus de 50 %, voire de 60 %. Par exemple, dans quatre départements, les 60 % sont dépassés dans les finances publiques, des niveaux quasi inédits sont atteints au ministère de la Culture, etc", indique l’organisation, évoquant un comptage des manifestants du ministère de l’Intérieur, faisant "état de 50 % de participants en plus ce 22 mars par rapport au 10 octobre 2017".
Le gouvernement "doit maintenant répondre aux revendications"
Au-delà de ces batailles de chiffres, l’UFSE-CGT estime que "les personnels de l’État, des collectivités territoriales, de la santé et de l’action sociale ont ainsi une nouvelle fois fortement exprimé leur volonté de gagner sur leurs revendications" et que le gouvernement "doit maintenant répondre aux revendications notamment en matière de création d’emplois statutaires, de résorption de la précarité, d’égalité professionnelle, de salaires par la revalorisation de la valeur du point d’indice, d’abandons de l’augmentation de la CSG et du jour de carence, de pérennisation du système de retraite par répartition et des régimes particuliers, de moyens budgétaires nécessaires à l’accomplissement des missions de service public".
Précisant qu’elle "participera à la prochaine réunion de l’intersyndicale de la fonction publique le 27 mars", l’UFSE annonce qu’elle s’inscrit également "dans la journée d’action interprofessionnelle du 19 avril" à laquelle a appelé la confédération le 22 mars en fin de journée (lire sur AEF info).
"la résistance l’emporte sur le renoncement"
"La balle est dans le camp du gouvernement et il ne doit pas se tromper. Soit le gouvernement s’engage en faveur d’un véritable dialogue social et accepte de négocier, soit il fait le choix de continuer dans sa politique aveugle de réduction de la dépense publique et prend le risque d’être confronté à une riposte sans précédent", prévient de son côté la FGF-FO qui se dit toutefois "prête à dialoguer" mais "réitère ses revendications en termes de : pouvoir d’achat, de carrière et de défense et d’amélioration du statut général".
Outre l’amélioration de leurs conditions de travail, la création d’emplois statutaires, "l’augmentation de leur pouvoir d’achat par un rattrapage des pertes subies et par un dégel du point d’indice", et l’abrogation du jour de carence, "les personnels se sont aussi mobilisés aujourd’hui pour refuser le projet de destruction de la fonction publique et, par voie de conséquences, la fragilisation des services publics", indique pour sa part Solidaires Fonction publique, estimant que le projet "Action publique 2022" "est une transformation profonde de la société dont les premières victimes en seront les citoyennes et les citoyens".
Plaidant pour un élargissement des convergences entre secteurs, le syndicat "appelle toutes les agentes et tous les agents à se réunir partout dans l’unité syndicale la plus large pour réfléchir aux suites à donner" au mouvement.
Pour la FA-FP, "la démonstration est faite que la résistance l’emporte sur le renoncement, dans un contexte où, en refusant le dialogue social, le gouvernement mise sur l’épuisement du mouvement social et l’affaiblissement des organisations syndicales". La fédération autonome "entend poursuivre son engagement" pour la défense du statut, des moyens des services publics, "une participation des employeurs publics à la protection sociale complémentaire pour" tous
, "la prise en compte des facteurs de pénibilité et l’accompagnement à la reconversion professionnelle tout au long de la carrière
", "l’évaluation des richesses engendrées par le service public en termes de lien social, de solidarité inter-générationnelle et de lutte contre les inégalités".
L’intersyndicale décidera le 27 mars des suites à donner au mouvement, deux jours avant que le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, et son secrétaire d’État Olivier Dussopt, ne président, le 29 mars, la réunion plénière officielle de lancement de la concertation visant conclure un nouveau "contrat social" avec les agents publics (lire sur AEF info).
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Clarisse Jay,
journaliste