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L’instauration de la police de sécurité du quotidien implique une "vraie révolution culturelle au sein des forces de l’ordre", déclare le chercheur Christian Mouhanna à AEF. "La hiérarchie doit repenser son rôle : comment passe-t-elle d’un système où elle décide, à un système où le citoyen fixe en partie l’agenda de la police ?" Le directeur du Cesdip était reçu – avec les sociologues Jacques de Maillard, Sebastian Roché, Virginie Malochet et Mathieu Zagrodzki – par le ministre de l’Intérieur dans le cadre de la concertation sur la police de sécurité du quotidien, lundi 11 décembre 2017. À l’heure actuelle, "les citoyens n’ont aucune place au sein du système d’organisation policier", abonde Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS. Quelques jours après leur rencontre avec Gérard Collomb, AEF a interrogé les chercheurs sur leurs recommandations quant à la future réforme (1).
Réduction des tâches administratives, coopération entre partenaires locaux, mise en place de formations, renforcement du lien avec la population… Telles sont les principales préconisations du Syndicat des commissaires de la police nationale sur la police de sécurité du quotidien, transmises au ministre de l’Intérieur, jeudi 14 décembre 2017. "La PSQ ne doit pas être un label mais une méthode, c’est-à-dire des principes déclinés en pratiques concrètes", estime Céline Berthon, secrétaire générale de l’organisation, dans une lettre accompagnant le document de synthèse. "Si elle devait être une coquille vide ou un projet réduit à une dimension communicationnelle, elle serait d’autant plus mal accueillie", ajoute-t-elle. "Prendre en compte globalement et de manière ambitieuse un très large spectre de la délinquance constitue une condition sine qua non de la pacification réelle des espaces."
Allonger la durée de la formation des gardiens de la paix, démocratiser et rendre plus transparente l’action policière en remplaçant l’IGPN par une autorité indépendante, en finir avec la politique du chiffre. Telles sont les principales propositions pour la police de sécurité du quotidien de Sud Intérieur, syndicat non représentatif de la police nationale, dans un communiqué publié jeudi 7 décembre 2017. "Il faut repenser la police dans son organisation interne, dans ses missions, dans sa relation aux autres (partenaires locaux et nationaux, population) et dans sa place au sein de notre société", estime l’organisation syndicale. Sud Intérieur s’inquiète en outre des moyens qui seront donnés à la police de sécurité du quotidien et reproche au gouvernement d’utiliser "toujours les mêmes éléments de langage".
"Renforcer l’efficacité des forces de sécurité sur le terrain", "améliorer l’image des policiers pour accroître les liens entre les forces de l’ordre et la population", et "dynamiser la coopération entre partenaires locaux". Tels sont les thèmes déclinés par le SCSI-CFDT et Alternative Police CFDT dans un courrier commun adressé au ministre de l’Intérieur et aux parlementaires, vendredi 1er décembre 2017, dans le cadre de la consultation sur la police de sécurité du quotidien. Les syndicats posent trois conditions préalables à la mise en place du futur dispositif, dans un communiqué publié jeudi 7 décembre 2017 : la "simplification drastique de la procédure pénale", la "suppression des tâches indues" permise notamment par les nouvelles technologies, et la "réorganisation structurelle de la police nationale afin de permettre l’application de la directive européenne du temps de travail".
L’objectif d’une expérimentation de la police de sécurité du quotidien dès janvier 2018 "semble difficile à atteindre", estime l’association France urbaine. "Les témoignages issus des concertations en cours soulèvent inquiétudes et interrogations", écrit-elle dans un communiqué publié jeudi 7 décembre 2017, à l’issue d’une réunion de la commission "sécurité" de l’association réunissant une centaine de grandes villes et intercommunalité. Elle estime que "de nombreux points appellent à des clarifications urgentes du gouvernement", notamment des moyens humains, et s’inquiète de la méthode choisie par le gouvernement pour organiser les concertations locales. France urbaine craint notamment "une prise en compte inégale des préoccupations des élus locaux". "Les élus de France urbaine attendent de l’État un cahier des charges clair et détaillé pour maintenir leurs candidatures."