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La présidente du Syndicat de la magistrature demande, mercredi 18 octobre 2017, une "réponse forte" de la ministre de la Justice quant aux "pressions exercées sur les magistrats" par les policiers de l’office central de répression du trafic illicite de stupéfiants. "Il s’est produit, lundi 16 octobre 2017, un événement notable : plusieurs dizaines de fonctionnaires de police de l’Ocrtis ont symboliquement décidé de 'rendre les armes' et ont fait savoir, dès le lendemain, aux juges d’instruction […] qu’ils refusaient dorénavant d’effectuer, dans des dossiers en cours, le moindre acte d’enquête", rappelle Clarisse Taron dans un courrier à Nicolas Belloubet. L’USM fait part, de son côté, de sa "consternation" à l’égard du mouvement des policiers de l’Ocrtis. Du côté des syndicats de police, le SCSI-CFDT et l’Union des officiers demandent une réforme du cadre juridique.
Le SCSI-CFCDT apporte "tout son soutien" aux policiers de l’Ocrtis qui ont, lundi 16 octobre 2017, "manifesté leur mécontentement légitime en déposant symboliquement leurs armes". Les enquêteurs de l’office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants souhaitaient ainsi dénoncer les poursuites visant certains de leurs collègues, dont François Thierry, ancien chef de ce service, mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants en bande organisée en août 2017. Dans un communiqué publié sur Facebook, plusieurs membres de la structure, sous couvert de l’anonymat, indiquent avoir "décidé de ne plus acter dans les procédures conduites par la juridiction interrégionale spécialisée" de Paris, estimant que cette dernière "décortique tous les dossiers initiés par l’Ocrtis et remet en cause les constructions procédurales" depuis plusieurs mois.
"Les policiers ne sont pas des agents de recouvrement et ne doivent pas se substituer au Trésor public", déclare Philippe Lavenu, jeudi 28 septembre 2017. Le délégué national d’Alliance police nationale était auditionné par la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le projet de création d’une amende délictuelle pour l’usage de stupéfiants. Comme lui, l’ensemble des responsables des syndicats de police font part de leurs interrogations sur les conditions d’application de la future amende. Marge de manœuvre des policiers, identification du type de drogue, recouvrement de l’amende, constitution et destruction des scellés : les inquiétudes sont nombreuses. Les syndicalistes notent toutefois que cette mesure pourrait permettre de "redonner du sens" à l’action des policiers.
"Alors que des milliers de policiers, gendarmes et douaniers sont affectés dans des services spécialisés contre les trafics de stupéfiants, alors que cette lutte représente une part importante de l’activité des BAC dans les quartiers sensibles, nous devons nous interroger sur l’efficacité de cette action d’un point de vue sanitaire, social et sécuritaire." C’est ce qu’affirme l’Union des officiers, dans un communiqué publié lundi 28 août 2017. L’organisation syndicale estime que la récente mise en examen du chef de l’office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants "doit conduire à une réflexion globale sur les stratégies mises en œuvre dans la lutte contre le cannabis". Il propose "une réforme d’ampleur" ainsi qu’une "réelle simplification des règles de procédure pénale".