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La légalisation de l'usage de cannabis dans le Colorado, l’État de Washington et en Uruguay a conduit à "un véritable désengorgement du traitement judiciaire, policier et carcéral", affirme Michel Gandilhon, chargé d’étude à l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Il s’exprimait à l’occasion de la restitution de l’étude Cannalex, vendredi 6 octobre 2017 à Paris. Ce projet de recherche international a été mené entre 2015 et 2017 par l’Inhesj, en partenariat avec l’OFDT. L’étude fait part de répercussions marginales sur la criminalité et la délinquance, mais relève toutefois que "des situations critiques perdurent". Elle note par ailleurs une envolée de la consommation du cannabis chez les 26 ans et plus dans le Colorado, mais pas dans l’État de Washington.
"Alors que des milliers de policiers, gendarmes et douaniers sont affectés dans des services spécialisés contre les trafics de stupéfiants, alors que cette lutte représente une part importante de l’activité des BAC dans les quartiers sensibles, nous devons nous interroger sur l’efficacité de cette action d’un point de vue sanitaire, social et sécuritaire." C’est ce qu’affirme l’Union des officiers, dans un communiqué publié lundi 28 août 2017. L’organisation syndicale estime que la récente mise en examen du chef de l’office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants "doit conduire à une réflexion globale sur les stratégies mises en œuvre dans la lutte contre le cannabis". Il propose "une réforme d’ampleur" ainsi qu’une "réelle simplification des règles de procédure pénale".
"Nous sommes favorables à la contraventionnalisation de la consommation de cannabis, mais sous certaines conditions", indique Fabien Vanhemelryck, secrétaire général délégué d’Alliance police nationale, à AEF. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a confirmé l’intention du gouvernement de réformer rapidement la législation en la matière lors d’une interview accordée à BFMTV et RMC, mercredi 24 mai 2017 (lire sur AEF info), conformément à l’engagement d’Emmanuel Macron (lire sur AEF info). Le secrétaire général d’Unité SGP police-FO, Yves Lefebvre, estime que cette évolution "est une excellente idée, qui va permettre une véritable réponse pénale". Une position partagée par l’Unsa police, le SCSI ou encore Synergie. Alternative police décide pour sa part de consulter ses adhérents sur la question.
Une étude du think tank Terra nova, publiée mardi 4 octobre 2016, plaide pour la création d’un "marché légalisé et régulé du cannabis en France, sur la base de l’exemple fondateur que représente l’Arjel (Autorité de régulation des jeux en ligne)". Les auteurs, Christian Ben Lakhdar, professeur d’économie à l’université de Lille, et Jean-Michel Costes, démographe et ancien directeur de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies, pointent la "faisabilité d’un marché réglementé du cannabis en France où une autorité de régulation du cannabis ferait office de pourvoyeur de santé publique et de garant de la sécurité publique".
"J’ai la conviction, comme le président de la République, que toute société doit savoir fixer des interdits. Je crois que la consommation du cannabis, parce qu’elle a un impact sur la santé publique, doit en rester un", affirme Manuel Valls dans une interview accordée à Libération, mercredi 13 avril 2016. Le Premier ministre était interrogé sur les propos de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement, qui avait déclaré, lundi 11 avril 2016 sur BFM TV, que la "prohibition du cannabis" en France méritait "d’être discutée". S’il estime "normal" qu’il "y ait des débats", Manuel Valls assure que "la position que Jean-Marie Le Guen a exprimée est personnelle". Le Premier ministre revient par ailleurs sur la question de la déchéance de la nationalité.