En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
"Nous devons nous fixer un premier objectif ambitieux mais nullement inatteignable, celui de retirer les contenus de propagande [terroriste] moins d’une heure après leur mise en ligne", déclare Emmanuel Macron lors d’un discours prononcé en marge de l’Assemblée des Nations unies à New York, mercredi 20 septembre 2017. "C’est dans la première heure que tout se joue, en une heure le contenu doit être identifié, analysé et retiré afin de limiter les possibilités de rediffusions massives", ajoute le président de la République devant les représentants de plusieurs grandes entreprises d’internet, dont Google, Facebook et Microsoft. La Première ministre britannique Theresa May et le président du Conseil italien Paolo Gentiloni ont fait une déclaration similaire concernant le retrait de contenus faisant l’apologie du terrorisme.
Cette dépêche est en accès libre.
Retrouvez tous nos contenus sur la même thématique.
"La rapidité de détection et de retrait des contenus à caractère potentiellement terroriste ou haineux progresse", souligne Emmanuel Macron dans un discours prononcé en marge de l’Assemblée des Nations unies à New York, mercredi 20 septembre 2017. "Tous les contenus ne sont pas identifiés et je ne mésestime pas la difficulté d’identifier un contenu proprement terroriste", reconnaît néanmoins le président de la République. "Les scènes les plus brutales et les plus violentes le sont aisément mais il y a des discours qui sont plus insidieux et il nous faut donc travailler encore davantage pour mieux les identifier."
"Travailler avec les opérateurs"
Emmanuel Macron affirme que "la déclaration d’aujourd’hui", réalisée conjointement avec Theresa May et Paolo Gentiloni, "est une étape". "Je souhaite vivement que nos équipes à tous trois, comme tous les membres d’équipes ici représentées, puissent travailler avec les opérateurs de manière précise, concrète et en prenant des engagements durables", déclare-t-il.
Theresa May demande aux géants du net "d’aller plus vite"
"Les entreprises technologiques ont fait des progrès significatifs sur cette question, mais nous devons aller de plus en plus vite pour réduire le temps nécessaire pour éliminer le contenu terroriste en ligne", déclare la Première ministre britannique Theresa May dans un discours à l’ONU, mercredi 20 septembre 2017. En juin 2017, Emmanuel Macron et Theresa May avaient déjà lancé un plan d’action pour obliger les opérateurs en ligne à supprimer les contenus qui promeuvent la haine et le terrorisme (lire sur AEF info).
"Il me semble que les grandes entreprises représentées ici se sont engagées, dans la déclaration commune que nous allons publier, à accroître les moyens consacrés au retrait des contenus", poursuit-il à l’attention des représentants de Facebook, Google ou encore Microsoft. Emmanuel Macron estime par ailleurs "nécessaire que les efforts consentis par les grandes entreprises pour identifier et retirer les contenus illicites profitent aussi aux plus petites entreprises, pour que ces contenus ne réapparaissent pas sur des réseaux sociaux moins connus et ne suivent des voies parallèles".
"Vers une politique de 'name and shame'"
Le président de la République pointe également le problème de "l’enfermement algorithmique" : il prend notamment l’exemple d’un projet mené par Google qui consiste, lorsque des internautes saisissent des mots-clés liés à la radicalisation dans le moteur de recherche, à afficher à la place des publicités des liens vers des contenus de contre-propagande. "Je note qu’avec son projet Redirect, l’une des entreprises du forum prend en compte […] le risque qu’un individu surfant sur le net ne soit exposé qu’à des contenus qui le renforcent dans sa radicalisation." Il entend ainsi "proposer à la personne en voie de radicalisation des contenus susceptibles, bien au contraire de l’inciter au doute, au questionnement" et estime "indispensable que l’ensemble des opérateurs puissent avancer dans le sens de cet effort".
Emmanuel Macron propose aussi d'"élaborer des listes publiques d’opérateurs qui décident de s’engager dans cette ligne, parce que nous devons maintenant aller vers une politique de 'name and shame' sur ce sujet", qui consiste à dévoiler le nom des entreprises qui ne travaillent pas en ce sens.
Concernant les contenus incitant à la haine raciale ou religieuse, Emmanuel Macron rappelle que des engagements ont été pris au niveau européen avec les entreprises dans le cadre du code de conduite. Il estime cependant que "si nous n’arrivons pas à obtenir des résultats tangibles, il nous reviendra de légiférer et de mettre en place des règles plus contraignantes, parce que nous n’avons pas le choix".
Le travail de coopération entre les forces de sécurité et les acteurs de l’internet "n’était pas évident, il le devient aujourd’hui", déclare Jean-Yves Latournerie, jeudi 14 janvier 2016. Le préfet chargé de la lutte contre les cybermenaces au ministère de l’Intérieur évoquait les conséquences des attentats de novembre 2015 lors de la présentation du "panorama de la cybercriminalité" par le Clusif. "Je suis impressionné de la réactivité des opérateurs, le 13 novembre, pour développer des services", ajoute Jean-Yves Latournerie, faisant référence au hashtag "#portes ouvertes" sur Twitter et à la fonctionnalité de "Safety check" de Facebook.
Vous souhaitez contacter
Amandine Sanial,
journaliste