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Supprimer, à titre expérimental, le contingentement des postes de professeurs en science politique ouverts aux MCF HDR qualifiés par le CNU (en vertu de l’article 46-1 du décret enseignant-chercheur), tout en maintenant le concours d’agrégation : telle est la principale préconisation de Frédéric Sawicki, professeur agrégé de science politique à Paris-I (1), qui a remis à Thierry Mandon un rapport sur les modalités d’accès au corps des professeurs en science politique, mercredi 22 mars 2017 (2). La section 04 du CNU est sur la même ligne. La discipline rencontre en effet un problème de recrutement : en 2017, seuls 4 postes ont été ouverts au titre de l’agrégation, ce qui limite d’autant ceux ouverts au titre du 46.1, alors même que les besoins des établissements s’élèvent à 9 postes. Cette solution du décontingentement est déjà actuellement expérimentée en économie-gestion (lire sur AEF info).
Fabrice Bouthillon, professeur d’histoire à l’université de Bretagne occidentale, voudrait être "ministre de l’Éducation un quart d’heure", le temps de prendre trois décrets qui aboliraient : le concours d’agrégation (qui "couronne les qualités inverses de celles qui font le bon universitaire"), le CNU (la thèse suffit à déterminer qui fera un bon chercheur) et les classes préparatoires, qu’il qualifie de "bagne". C’est ce qu’il défend dans son ouvrage "L’impossible université", publié en janvier 2017 (1). L’auteur plaide pour "la fusion des classes prépas et de la faculté des Lettres", pour "laisser les universités s’organiser strictement comme elles l’entendent, quitte à priver de crédits celles qui feraient des folies", fusionner les corps de maître de conférences et de professeur, recruter les enseignants du secondaire sur leurs notes à l’université ou par tirage au sort.
Il n'y aura plus de contingent de postes ouverts au concours d'agrégation dans les disciplines économiques et de gestion, ce, à titre expérimental et pour quatre ans, apprend AEF de sources syndicales. C'est en effet ce qui ressort de la dernière version du décret enseignant-chercheur, transmise au Conseil d'État et qui sera examinée au CSFPE plénier le 17 mars 2014. Un rapport d'évaluation sera établi par le HCERES (Haut conseil de l'évaluation de l'enseignement supérieur et de la recherche), l'objectif étant de veiller à ce que le décontingentement ne favorise pas l'endorecrutement.
« On peut toujours s'accommoder du statu quo, en considérant qu'un rituel universitaire n'a jamais nui à personne, et qu'au pays d'Amélie Poulain, un concours pittoresque agrémente les représentations mentales de la patrie. Sauf que les inconvénients de l'agrégation nationale sont très lourds », déclarait Laurent Batsch, président de Dauphine, dans une tribune publiée en octobre dernier sur le Huffington Post. Un point de vue exprimé par le président d'une université dont deux enseignants sur trois relèvent de ces disciplines qui recrutent par agrégation. Alors « mode de recrutement archaïque » ou « symbole d'excellence », faut-il conserver l'agrégation du supérieur, système hérité de la fin du XIXe siècle ? AEF fait le point sur les différents arguments invoqués pour et contre cette procédure typiquement française, au moment où est discuté le projet de révision du décret enseignant-chercheur (AEF n°472517).
« J'en appelle, Madame la ministre, à votre décision pour bousculer ce lobby [des agrégés de droit] qui semble œuvrer au maintien d'une procédure obsolète [à savoir l'agrégation du supérieur créée en 1855] en contradiction avec les exigences de l'université d'aujourd'hui », écrit Yannick Lung, président de Bordeaux-IV dans une lettre datée du 25 novembre 2013, adressée à Geneviève Fioraso, qu'AEF s'est procurée. « Vous avez su faire avancer certains dossiers, comme l'aide sociale aux étudiants, la parité femme-homme ou encore la lutte contre toute forme de discrimination. Il ne faut pas rater l'opportunité de traiter cette question récurrente de l'agrégation », écrit le président, faisant référence à l'actuel projet de révision du décret enseignant-chercheur. Sans aller jusqu'à la suppression complète de l'agrégation, il demande « a minima » de « lever le contingentement » des postes mis au concours. Contacté par AEF, Yannick Lung ne souhaite pas faire de commentaire.