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Enedis veut faire connaître son rôle dans le déploiement de la "mobilité électrique", mardi 31 janvier 2017, à travers notamment le projet BienVEnu qu’elle met en œuvre pour expérimenter la recharge de véhicules électriques en habitat collectif existant en Île-de-France. Selon le gestionnaire du réseau d’électricité, entre les "recharges intelligentes" qu’il préconise et des recharges qui auraient lieu simultanément en heure de pointe, le différentiel d’investissement dans les réseaux atteint "plusieurs milliards d’euros". Enedis a profité de son point presse pour critiquer la Commission de régulation de l’énergie concernant sa récente décision sur le Turpe 5.
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122 000
En décembre 2016, 122 000 points de recharge étaient installés en France métropolitaine, dont 15 888 accessibles au public (13 % du parc), en hausse de 51 % par rapport à décembre 2015. Près de 40 000 points de recharge sont en projet dont 15 700 issus du projet "16k" de Bolloré.Enedis se dit "convaincu" que "le véhicule électrique est l’usage de l’électricité le plus emblématique de la transition énergétique", explique lors d’un point presse Laurent Ferrari, directeur en charge des clients et des territoires de la filiale d’EDF, ce mardi. Toutefois, son développement engendre des défis inédits pour le gestionnaire du réseau : la recharge d’un véhicule électrique "peut se faire à des heures très diverses", contrairement à des équipements comme une télévision ou une machine à laver pour lesquels Enedis connaît les horaires majoritaires d’usage.
Pour limiter cette absence de prévisibilité et donc cet "appel de puissance", l’entreprise cherche à promouvoir la "recharge intelligente". L’objectif est de "rendre accessible à tous la recharge de son véhicule électrique mais à un coût minimisé pour la société", poursuit Laurent Ferrari, selon qui la recharge intelligente peut "diviser par deux ou trois" la puissance souscrite.
pic de puissance divisé par 2
Enedis prend l’exemple de sa propre flotte de 40 Kangoo électriques, qui montre un pic de puissance réduit de moitié dans le cas d’une recharge intelligente :
optimiser les recharges dans le résidentiel collectif
Autre expérimentation d’Enedis : le projet BienVEnu lancé en 2016 pour une durée de trois ans dont l’objectif est de tester en Île-de-France des solutions innovantes de recharge des véhicules électriques en résidentiel collectif existant afin d’optimiser la puissance souscrite par l’immeuble tout en limitant l’impact sur le réseau de distribution d’électricité. Il a obtenu des financements des PIA. Après cette phase de test qui doit se poursuivre jusqu’en 2018, le projet sera déployé sur tout le territoire.
Enedis évoque aussi sa participation, avec Renault, la Caisse des dépôts, la CNR et EDF, dans la société JRev, qui prépare une "plateforme de données" sur les bonnes de recharges à travers laquelle tous les syndicats d’électricité ou entreprises comme Bolloré pourront donner de la visibilité à leurs équipements. La plateforme permettra également de payer les recharges via une carte unique. Il s’agit d’un enjeu important pour le développement du véhicule électrique : le conducteur doit avoir l’assurance qu’il pourra facilement faire une recharge partout où il va.
L’entreprise met enfin en avant son rôle vis-à-vis des collectivités territoriales, que l’entreprise peut conseiller sur l’implantation des bornes.
opposition entre Enedis et la CRE sur le Turpe 5
Elle a par ailleurs réagi à la publication au Journal officiel du Turpe 5 (tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité) le 28 janvier : elle juge que le nouveau tarif aurait dû être davantage rééquilibré en faveur de la puissance et au détriment de l’énergie, considérant qu’il s’agit du "meilleur signal pour attirer l’attention du client sur la puissance qu’il va appeler". "Aujourd’hui, 20 % du Turpe est lié à la puissance installée, 80 % à l’énergie. Or, pour le distributeur, c’est l’inverse : 80 % de nos charges sont fixes, 20 % sont variables", explique Laurent Ferrari. Un phénomène qui risque de s’intensifier avec le développement des véhicules électriques. Selon Enedis, un parc de 6 millions de véhicules électriques consommerait 3 % de l’électricité mais représenterait 30 % de la puissance installée.
Dans sa délibération, la CRE indique que le Turpe 5 "met en œuvre une augmentation légère et progressive de la part puissance pour la basse tension" et justifie : "En revanche, la CRE a choisi de ne pas augmenter de façon artificielle la part puissance des recettes tarifaires. Une telle évolution entraînerait des hausses de facture significatives pour certains utilisateurs et réduirait l’incitation à la maîtrise de la consommation. La CRE considère qu’une évolution significative de la part puissance doit reposer sur l’observation ou l’anticipation d’évolutions majeures dans les modes d’utilisation des réseaux, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui au vu de l’ensemble des données transmises par RTE et Enedis pour la période 2017-2020." La commission précise avoir introduit "une clause de rendez-vous, permettant, le cas échéant, d’adapter la structure des tarifs à l’issue de deux ans de mise en œuvre du Turpe 5, soit à l’été 2019".
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Claire Avignon,
journaliste