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Fabrice Bouthillon, professeur d’histoire à l’université de Bretagne occidentale, voudrait être "ministre de l’Éducation un quart d’heure", le temps de prendre trois décrets qui aboliraient : le concours d’agrégation (qui "couronne les qualités inverses de celles qui font le bon universitaire"), le CNU (la thèse suffit à déterminer qui fera un bon chercheur) et les classes préparatoires, qu’il qualifie de "bagne". C’est ce qu’il défend dans son ouvrage "L’impossible université", publié en janvier 2017 (1). L’auteur plaide pour "la fusion des classes prépas et de la faculté des Lettres", pour "laisser les universités s’organiser strictement comme elles l’entendent, quitte à priver de crédits celles qui feraient des folies", fusionner les corps de maître de conférences et de professeur, recruter les enseignants du secondaire sur leurs notes à l’université ou par tirage au sort.
« On peut toujours s'accommoder du statu quo, en considérant qu'un rituel universitaire n'a jamais nui à personne, et qu'au pays d'Amélie Poulain, un concours pittoresque agrémente les représentations mentales de la patrie. Sauf que les inconvénients de l'agrégation nationale sont très lourds », déclarait Laurent Batsch, président de Dauphine, dans une tribune publiée en octobre dernier sur le Huffington Post. Un point de vue exprimé par le président d'une université dont deux enseignants sur trois relèvent de ces disciplines qui recrutent par agrégation. Alors « mode de recrutement archaïque » ou « symbole d'excellence », faut-il conserver l'agrégation du supérieur, système hérité de la fin du XIXe siècle ? AEF fait le point sur les différents arguments invoqués pour et contre cette procédure typiquement française, au moment où est discuté le projet de révision du décret enseignant-chercheur (AEF n°472517).
« En finir avec le CNU. » Tel est le sous-titre de l'ouvrage « Le dernier verrou » de François Garçon, maître de conférences à Paris-I, qui estime qu' « une bonne part du déclin aujourd'hui constaté de l'enseignement supérieur français peut être imputée au CNU (Conseil national des universités) ». Si l'analyse de l'auteur est développée dans des termes parfois radicaux, l'idée de supprimer cette instance notamment en charge de la qualification des thésards et de la moitié des promotions des enseignants-chercheurs est partagée par certains acteurs du milieu de l'enseignement supérieur et de la recherche français. On peut ainsi lire sur le « site officiel » de François Garçon les messages de soutien de Laurent Batsch, président de Paris-Dauphine, lequel « partage intégralement [le] diagnostic fort bien établi » de l'auteur, ou celui d'Alain Fuchs, président du CNRS, qui écrit à propos de l'ouvrage : « C'est peu dire que je partage votre point de vue. »