En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
"Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, n’a pas tort d’appeler de ses vœux une plus grande fluidité [entre les forces d’intervention], mais on pressent déjà, en coulisse, une lutte de pouvoir qui dépasse largement nos chefs respectifs", affirme le médecin-chef du Raid, Matthieu Langlois, dans son livre "Médecin du Raid", paru le 20 octobre 2016 (1) "Davantage que quelques égo, elle oppose avant tout la gendarmerie et la police, un conflit qui me rappelle celui que j’ai connu entre les pompiers et le Samu et que j’avais déjà du mal à comprendre : une guerre longue et fratricide qui ne sert en rien les intérêts du public", souligne-t-il. Il revient sur l’intervention du Raid le 13 novembre 2015 au Bataclan, en souligne les "points faibles" et notamment le "manque de coordination avec la BRI et les pompiers", mais détaille aussi "le quotidien de cette unité d’élite".
"Nous sommes très humbles dans la mise en œuvre des instructions pour faire face à la menace terroriste, car les doctrines sont faciles à énoncer mais, dans la réalité de l’événement, avec la tension, le danger, c’est moins simple", affirme le directeur général de la sécurité civile et de la gestion de crise, Laurent Prévost, lors du congrès des sapeurs-pompiers à Tours, vendredi 23 septembre 2016. Le colonel Alain Jardinet, directeur du Sdis des Alpes-Maritimes, constate en effet les difficultés rencontrées pour "appliquer stricto sensu ce qui est dit dans la doctrine" sur les tueries de masse publiée en juin 2016 (lire sur AEF) lors de l’attentat de Nice le 14 juillet 2016. Des membres du Raid et du GIGN pointent quant à eux l’importance de la coordination, qui reste "un point faible".
Le chef de la BRI de la préfecture de Paris Christophe Molmy n’a "pas senti le besoin d’être renforcé" lors de l’intervention au Bataclan le 13 novembre 2015. C’est ce qu’il déclare lors de son audition devant la commission d’enquête sur la lutte contre le terrorisme, jeudi 10 mars 2016, dont le compte rendu a été publié en juillet 2016. Son unité était intervenue dans la salle de concert, tandis que le Raid s’était rendu "d'initiative sur place", selon son chef Jean-Michel Fauvergue (lire sur AEF). "Je pense qu’ils ont voulu bien faire, que cette décision participait d’une bonne intention, mais, encore une fois, je n’ai pas jugé utile de demander du renfort", réaffirme Christophe Molmy. Il estime que "la question ne s’est donc pas posée de déclencher la FIPN". "Nous travaillons en bonne intelligence", ajoute-t-il.
Michel Cadot n’a pas estimé "nécessaire" de proposer au ministre de l’Intérieur "d’activer la FIPN (force d’intervention de la police nationale) le soir du 13 novembre 2015. C’est ce qu’indique le préfet de police de Paris lors de son audition devant la commission d’enquête sur la lutte contre le terrorisme, mercredi 23 mars 2016, dont le compte rendu vient d’être publié. "Il faut déclencher la FIPN si le dispositif territorial de droit commun […] n’apparaît pas adapté à la nature des risques ou à la nature de l’attaque qu’il faut contenir et réduire", explique-t-il. Michel Cadot précise ne pas avoir ressenti le "besoin d’obtenir des moyens supplémentaires" au Bataclan. "S’il y avait eu une deuxième prise d’otages" dans Paris le même soir, "il aurait fallu envoyer le Raid". "Et c’est à ce moment que je l’aurais proposé au ministre, pendant que nous continuions à traiter le Bataclan."
"Raid, BRI, GIGN, plus personne ne s’y retrouve. Il m’arrive de ne pas m’y retrouver non plus", déclare le chef du Raid, Jean-Michel Fauvergue, lors de son audition par la commission d’enquête relative sur les moyens de lutte contre le terrorisme, le 9 mars 2016. "Le déclenchement systématique de la FIPN n’aurait-il pas l’avantage d’assurer une unicité d’intervention ? À mon avis, c’est peut-être une solution", affirme-t-il, selon le compte rendu publié mardi 12 juillet 2016. Le contrôleur général de la police nationale se dit en outre "persuadé que, dans les cinq à dix ans qui viennent […], une fusion des deux corps [Raid et GIGN] apparaîtra souhaitable". Jean-Michel Fauvergue indique par ailleurs que le préfet de police de Paris "est en train de revoir les règles d’intervention" du Raid et de la BRI. Il revient également sur l’assaut du Raid à Saint-Denis le 18 novembre 2015.
"Il faut réaffirmer et conforter le rôle essentiel du [policier exerçant le] commandement des opérations de police et de la circulation" lors des crises graves, indique le professeur Denis Safran, jeudi 4 février 2016. Le responsable de l’unité de soutien médical opérationnel de la BRI (brigade de recherche et d’intervention) s’exprimait lors d’une conférence organisée dans le cadre du salon Secours expo, organisé à Paris. "Le préfet de police de Paris en est conscient. Il faut que ce commandant soit parfaitement identifié, qu’il accepte de mettre une chasuble pour qu’on le voie et qu’on lui donne toute autorité pour organiser la circulation, ce qui n’est pas facile", poursuit-il. Avec les différents intervenants de cette conférence, il revient sur "les succès et les forces de frottements" lors des attentats du 13 novembre 2015.