En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Un collège sans classe à la rentrée : c'est ce que propose l’enseignement catholique de Loire-Atlantique, dans l’un de ses établissements nantais, le collège privé Saint-Raphaël. Petite structure de 123 élèves, avec une jeune équipe de 15 enseignants, ce collège a "étudié la réforme du collège", puis se l’est "appropriée". Résultat, à la rentrée, les enseignants travailleront avec les élèves du cycle 4 en fonction de leurs compétences, et pas en fonction de leur âge ou de leur classe. A priori, cinq niveaux de compétences seront définis, dans chacun des quatre "départements" : scientifique, littéraire, artistique et sportif, vie scolaire. "C’est la réforme poussée à son maximum", explique Jean-Marie Étienne, professeur d’histoire-géographie. "Et c’est surtout une meilleure façon d’acquérir le socle".
"Je crains que la prochaine rentrée ne soit difficile en termes d’organisation et d’emplois", affirme Luc Viehé, du Spelc, après la rencontre entre une intersyndicale de l’enseignement privé
Crainte de pertes de revenus et d’emplois, doute quant à l’instauration d’un conseil pédagogique dans les établissements, formation tardive : les syndicats d’enseignants de l’enseignement privé sous contrat expriment des inquiétudes quant à la mise en œuvre de la réforme du collège. Les trois syndicats principaux (le Spelc, la Fep-CFDT et le Snec-CFTC), qui ne contestent pas la réforme en elle-même mais plutôt "les modalités de sa mise en œuvre", pointent "un surcroît de travail important, sans aucune reconnaissance financière ou morale" (Spelc), et un "temps d’appropriation" trop court de la réforme (Snec-CFTC). Le Snceel, organisme de représentation des chefs d’établissements du privé, redoute pour sa part une réduction des "marges de manœuvre des établissements" en termes de dotation horaire globale (DHG), marges nécessaires "pour mener à bien des projets pédagogiques".
La réforme du collège va-t-elle faire perdre des heures, voire des emplois, aux enseignants des collèges privés ? C'est la question que commencent à se poser les chefs d'établissements d’enseignement du second degré privé de l’académie de Nantes : "l’inquiétude majeure, ce sont les professeurs d’allemand", confirme à AEF Daniel Herbreteau, délégué régional du Synadic. Un courrier du recteur de l’académie de Nantes, William Marois, daté du 5 novembre 2015 et adressé aux chefs d’établissements privés, demande aux chefs d’établissement d’examiner la situation des enseignants qui pourraient être impactés par la réforme du collège, et d’envisager avec eux une reconversion ou un changement de discipline. Pour leur part, le Spelc et le Snec "refusent toute perte d’heures ou d’emploi" et rappellent que la réforme devait se faire "sans conséquences pour les enseignants".
"Les organisations de chefs d'établissement (Synadic et Snceel) ne veulent pas de conseils pédagogiques puisque cette instance vient du public. Aussi, dans le cadre de la réforme du collège, la consultation risque d’être absente dans trop d’établissements", regrettent lors de leurs conférences de presse le Spelc et la FEP-CFDT. Les deux syndicats s’inquiètent de "la réalité des 8 jours de formation" prévus pour les enseignants de collège. "Des conventions entre le ministère et Formiris doivent être passées" mais "dans quel délai ?" Quant à l’EMC, "sur le terrain, il pourrait très bien devenir un enseignement de la morale catholique", redoute la FEP. Pour sa part, le Spelc travaille à "un nouveau statut du maître contractuel" du privé, "sujet politiquement assez chaud, le ministère ne voulant prendre l’initiative de réduire les écarts salariaux entre public et privé".