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L’État va devoir trancher entre deux dossiers pour le renouvellement de l’accréditation de l’Espé d’Aquitaine pour la période 2016-2020. L’un, adopté en octobre dernier par l’université de Bordeaux, qui abrite l’école depuis 2014 ; l’autre, par l’université Bordeaux Montaigne qui en réclame le rattachement. Ce second dossier, validé le 22 janvier par UBM, a été rédigé avec une partie des enseignants de l’Espé et a reçu le soutien de l’intersyndicale FSU-CGT-CFDT et de 68 personnels de l’école, soit à peu près la moitié de son équipe. Le ministère de l’Éducation nationale réunit les présidents des deux universités et le recteur de Bordeaux à Paris, ce mardi 1er mars 2016, pour trouver une solution. Cette situation inédite témoigne combien, à Bordeaux, l’Espé reste un enjeu de pouvoir entre établissements, les dossiers concurrents différant peu dans leur volet pédagogique.
Le conseil de l'Espé Aquitaine a voté le 5 décembre 2013 pour proposer aux ministres un directeur de l'école et préfère à l'ancien co-porteur du projet (Philippe Girard) un candidat extérieur à l'académie (Jacques Mikulovic, en poste en Bretagne), ce qui suscite des démissions en chaîne en interne. Après celle de l'administratrice provisoire, Martine Jaubert, le 6 décembre, neuf autres directeurs de l'école ont demandé le 10 décembre à être démis de leurs fonctions, regrettant « l'abandon programmé du projet porté dans le dossier d'accréditation ». Ce projet « reste la feuille de route » et le candidat choisi par le conseil, le moyen de « sortir des tensions qui ont pu exister », assure au contraire Yannick Lung, président de Bordeaux-IV (université intégratrice de l'Espé). Jacques Mikulovic souhaite relativiser les enjeux locaux de ce dossier et insiste sur sa mise en œuvre.
Les discussions pour bâtir le budget de la future Espé d'Aquitaine se poursuivent, une réunion étant encore prévue jeudi 18 juillet 2013. « Les questions de gouvernance ont retardé le dossier », reconnaît le recteur de Bordeaux, Jean-Louis Nembrini, affirmant « ne pas vouloir précipiter les choses et passer en force sur le modèle économique ». Il se dit satisfait des masters MEEF proposés par les cinq universités régionales. Ces maquettes ont été approuvées par les CA des établissements, y compris par celui de Bordeaux-III mais avec des « réserves suspensives ». L'université de lettres demande des « moyens pour garantir la soutenabilité économique » de ces formations, qui, d'après ses calculs, dépasseraient « de près de 2 000 heures » le coût des anciens masters MEEF.
L'Espé d'Aquitaine sera rattachée à la future communauté d'universités, et en attendant sa création, elle restera école interne de Bordeaux-IV à la rentrée 2013, comme l'est l'IUFM aujourd'hui. Mais ce schéma n'a pas levé toutes les réserves à Bordeaux-III et à l'UPPA. Des craintes subsistent aussi autour du modèle économique qui, jusqu'à fin juin, restait une « case vide » dans le dossier d'accréditation, confirme le 27 juin 2013 Yannick Lung, président de Bordeaux-IV, pour qui la difficulté des Espé tient dans la « très forte confiance et coopération supposée entre les partenaires ». Les cinq universités de la région devraient reconduire pour l'Espé leur contribution actuelle à l'IUFM, Bordeaux-IV prévenant qu'elle « ne peut en assumer seule le fonctionnement ».
Le comité de pilotage pour le projet d'Espé de l'académie de Bordeaux devait examiner mardi 23 avril 2013 deux projets de formation pour la future école : l'un, en date du 15 avril, préparé par un groupe de formateurs de l'IUFM d'Aquitaine à la demande de leur directeur, Philippe Girard, l'autre rédigé par les vice-présidents de Cevu des cinq universités de la région, qui se sont réunis le 18 avril, sans les représentants du rectorat et de l'IUFM. « Les logiques des deux projets sont tout à fait incompatibles quant à la manière de former les enseignants et de penser leur professionnalisation », juge Yann Lhoste, formateur et élu Snesup-FSU à l'IUFM d'Aquitaine. Deux VP Cevu, joints mardi par l'AEF, parlent eux de « pistes » de réflexion plutôt que d'un projet définitif concernant leurs propositions, qu'ils ne souhaitent pas détailler à ce stade.