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Augmenter les moyens face au terrorisme, assurer l’équilibre des politiques publiques à l’heure de la mobilisation contre Daech, ou encore déployer des moyens pour éviter "la folie meurtrière". Retrouvez dans cette dépêche quelques-unes des déclarations des responsables des groupes parlementaires lors du débat, au Congrès de Versailles, lundi 16 novembre 2015, faisant suite au discours de François Hollande (lire sur AEF).
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"Il faudra prolonger l’état d’urgence, sans doute l’adapter", note Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Cependant, "l’unité nationale, c’est une évidence, cela ne se mégote pas, mais cela se construit, dans un dialogue avec l’opposition, avec les forces vives de notre pays". Et de regretter que "trop peu de nos propositions aient été acceptées".
Le président des Républicains au Sénat souligne également que "l’unité nationale, ce n’est pas seulement une exhortation, elle doit déboucher sur des mesures fortes". "Nous serons présents pour soutenir beaucoup d’entre elles", ajoute-t-il, citant notamment la déchéance de nationalité et la reconduite aux frontières. Mais, avertit-il, il faut "assurer un suivi, une surveillance particulière pour les plus dangereux, des centres de déradicalisation, et expulser ceux qui prêchent la haine".
"Aujourd’hui, il faut le dire : l’ennemi est à l’extérieur, mais il est aussi à l’intérieur, pour tuer au nom d’une idéologie qui n’aura jamais sa place en France", indique de son côté Christian Jacob, président du groupe des Républicains à l’Assemblée nationale. Ces attentats, et ceux de janvier 2015, "signent l’échec de l’intégration républicaine". "Nous devons en tirer collectivement les conséquences", remarque-t-il.
Christian Jacob note également, à propos de la révision de la Constitution proposée par le président de la République, que "rien à ce stade ne semble la justifier", soulignant qu’elle "offre clairement tous les outils juridiques". "La France a des frontières, il faut les surveiller", ajoute-t-il, demandant enfin une révision de la loi de programmation militaire pour permettre aux soldats mobilisés "de faire face".
L’UNITÉ NATIONALE "INDISPENSABLE"
"L’unité nationale est absolument indispensable, indique Didier Guillaume, président du groupe Socialiste et républicain au Sénat, "parce que nos citoyens sont touchés, parce que si Daech voyait nos divisions, les terroristes auraient gagné". "Outre l’unité, il y a la solidarité, et nous pouvons être fiers de tous ces Français qui ont ouvert leur porte, qui ont donné leur sang : c’est cela, l’âme résistante de la France", ajoute-t-il.
"Le président de la République a fait un discours fort", poursuit Didier Guillaume. "Nous devons assurer la sécurité de nos concitoyens, montrer que la puissance de l’État est là", déclare-t-il, notant à propos de l’état d’urgence "qu’il faudra bien évidemment améliorer ce texte de 1955". "Nous serons à côté du gouvernement pour vider tous les lieux où les armes prolifèrent", ajoute-t-il.
"L’Europe doit bouger, doit assumer ses responsabilités et le contrôle aux frontières, remarque-t-il. Nous n’avons pas besoin d’un Schengen 2, 3 ou 4, le Schengen d’aujourd’hui, si nous allons jusqu’au bout, suffira à régler un certain nombre de problèmes."
"Un seul critère doit nous guider, l’efficacité, dans le but d’en finir avec Daech et toutes les formes de radicalisme", indique pour sa part le député Bruno Le Roux, président du groupe SRC à l’Assemblée nationale. "Il faut se donner les moyens d’écarter tous ceux qui professent la haine, poursuit-il. Oui, il faut fermer les mosquées qui prêchent le djihad."
"BESOIN DE GARDE-FOUS DÉMOCRATIQUES"
"Nous ne pouvons toucher aux libertés publiques qu’en tremblant", déclare Cécile Duflot, présidente du groupe Écologiste à l’Assemblée nationale. "Face à des fous fanatiques, nous avons besoin plus que jamais de garde-fous démocratiques", précise-t-elle. Et de pointer le premier risque de la désaffiliation, "l’impression de ne plus être dans le même monde" des personnes en voie de radicalisation.
"Nous devons assécher le marais où se développent les apprentis djihadistes", dit-elle, citant par exemple l’éducation ou la cohésion sociale. "Cette guerre ne se mènera pas seulement sur le terrain militaire", ajoute-t-elle, soulignant enfin que "réduire la place du pétrole" dans l’économie "revient à assécher la manne pétrolière de Daech". "La réponse pour tous, ici et ailleurs, se situe dans l’éducation", note de son côté Corinne Bouchoux, présidente du groupe Écologiste au Sénat.
LA CRÉATION D’UNE GARDE NATIONALE SALUÉE
"Le groupe UDI s’associe naturellement à l’unité nationale", indique le député Philippe Vigier, président de ce groupe à l’Assemblée nationale. "Nous serons à vos côtés", ajoute-t-il à destination du Premier ministre, "au service de l’intérêt supérieur de la Nation". "L’unité nationale, ce n’est pas un blanc-seing", avertit-il. "Nous devons être exigeants pour l’avenir de la France", poursuit-il, estimant que le pays est rentré dans "un troisième conflit mondial".
"Il est grand temps de favoriser cette garde nationale", une idée "reprise par le président de la République", salue enfin Philippe Vigier.
François Zochetto, président du groupe UCR-UDI au Sénat estime que les pays du Golfe ne peuvent plus rester "dans l’ambiguïté". "Il faut accepter que d’autres politiques [publiques] ne soient plus prioritaires", avertit-il également. "Nous avons besoin d’une meilleure coordination du renseignement et de la police dans un cadre européen", ajoute-t-il.
ÉVITER LE PIÈGE D’UNE "GUERRE CIVILE"
"Le renforcement de la sécurité dans le respect des libertés publiques sera le principe qui nous guidera", déclare Éliane Assassi, présidente du groupe CRC au Sénat. "L’objectif de Daech est profondément politique", remarque-t-elle, soulignant que cette organisation, "dans ses rêves les plus fous", espère "la guerre civile" en France. "Évitons le piège tendu", appelle-t-elle.
"Il faut des moyens pour les services publics", demande-t-elle ainsi, citant la justice, la santé, l’éducation nationale et la vie associative. "De grands moyens doivent être déployés pour la culture, l’éducation, le travail, la vraie réponse à la perte de sens qui mène à la folie meurtrière", conclut Eliane Assassi.
"Il nous faut refuser tout amalgame, tout discours islamophobe", appelle le député André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine. "Cela serait profondément injuste et dangereux", poursuit-il. Le député indique que "dans le cadre de l’état de droit, nous apporterons notre soutien à toutes les mesures" pour combattre Daech.
"Les attentats abjects qui nous ont frappés vendredi ont été préparés à l’étranger et ont mobilisé une équipe d’acteurs situés sur le territoire belge et qui ont pu bénéficier – l’enquête le dira — de complicités en France", indique Bernard Cazeneuve à l’issue d’une réunion avec son homologue belge, Jan Jambon, dimanche 15 novembre 2015. Le ministre de l’Intérieur souligne "la détermination des deux gouvernements à agir ensemble pour que l’ensemble des filières qui peuvent agir dans un cadre transfrontalier pour frapper nos pays puissent être démantelées". La police nationale diffuse par ailleurs un appel à témoins avec le portrait d’un "individu susceptible d’être impliqué dans les attentats". Né à Bruxelles, Abdeslam Salah fait "l’objet d’un mandat de recherche".
Au lendemain des attaques ayant causé, selon le président de la République, "127 morts et de nombreux blessés" à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), voici les réactions des personnalités politiques.
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Gabriel Thierry,
journaliste