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"Nous déplorons sur les différents sites des attentats la mort de 129 personnes, bilan malheureusement provisoire et évolutif compte tenu du nombre de blessés qui se trouvent toujours dans des états d’urgence absolue", indique le procureur de la République de Paris, François Molins, samedi 14 novembre 2015. "Très vraisemblablement ce sont trois équipes de terroristes coordonnées qui sont à l’origine de cette barbarie", précise-t-il, soulignant que "sept terroristes sont morts au cours de leur action criminelle". Il annonce en outre que "trois individus ont été interpellés" et que "des opérations de perquisition sont en train d’être effectuées en Belgique".
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"Les attentats terroristes que nous redoutions tous ont frappé le sol français hier soir", indique le procureur de la République de Paris samedi 14 novembre 2015. François Molins précise que 352 personnes ont été blessées lors des attaques perpétrées à Paris et près du Stade de France, à Saint-Denis, vendredi 13 novembre, "dont au moins 99 sont en état d’urgence absolue". Il précise que "les sept terroristes ont tous fait usage d’armes de guerre de type kalachnikov et surtout d’un dispositif d’explosifs identique visant à faire le maximum de victimes en se donnant la mort".
DÉROULÉ DES ATTAQUES
François Molins retrace le déroulé des attaques terroristes survenues dans la soirée de vendredi 13 novembre. Ainsi, une "première explosion" retentit à 21h20 à Saint-Denis "à hauteur de la porte D du Stade de France". Sur place sont découverts "deux corps dont l’un est apparu comme étant celui d’un kamikaze avec une ceinture explosive", constituée notamment de boulons "pour contribuer à aggraver encore le mécanisme et le souffle de l’explosion". Le second "est un passant soufflé par l’explosion".
À 21h25, dans le Xe arrondissement de Paris, "les personnes attablées au bar 'Le Carillon' et au restaurant 'Le Petit Cambodge' ont été victimes de tirs de fusils d’assaut de type kalachnikov de la part d’individus arrivés à bord d’un véhicule noir". François Molins précise que "le bilan sur cette scène de crime s’établit à quinze personnes décédées et dix victimes en état d’urgence absolue".
"Le troisième épisode a lieu à 21h30 : une deuxième explosion retentit porte H du Stade de France. Le corps d’un second kamikaze est découvert porteur d’un dispositif identique à celui du premier kamikaze", détaille le procureur. "À 21h32, dans le XIe arrondissement une fusillade a lieu devant le bar 'À la bonne bière', qui entraîne la mort de cinq personnes et l’évacuation de huit personnes blessées en urgence absolue". Quatre minutes plus tard, au restaurant "La belle équipe", "de nouveaux tirs de fusils d’assaut ont causé la mort de 19 personnes attablées en terrasse. Neuf personnes se trouvent toujours en état d’urgence absolue". Sur ces différents lieux sont trouvées à chaque fois "une centaine de douilles".
FUSILLADE ET PRISE D’OTAGES AU BATACLAN
À 21h40, "trois individus porteurs d’armes de guerre font irruption dans la salle de spectacle 'Le Bataclan' et tirent en rafale en plein concert pour ensuite prendre en otage le public qui, semble-t-il, a été regroupé devant la fosse", poursuit François Molins. "Lors des pourparlers tenus brièvement, les terroristes ont évoqué la Syrie et l’Irak." Lors de l’assaut donné vers 0h20 par la BRI et le Raid, "trois terroristes ont trouvé la mort, le premier tué par un tir des forces de l’ordre et l’explosion du dispositif explosif qu’il portait, tandis que les deux autres ont actionné une ceinture explosive". Le procureur dénombre actuellement "89 victimes décédées et de très nombreux blessés".
Enfin, "à 21h53, à 400 m environ du Stade de France, une troisième explosion est survenue et le corps d’un kamikaze est découvert".
IDENTIFICATION D’UN TERRORISTE
"À ce stade, un terroriste auteur de la prise d’otage au Bataclan a été formellement identifié. Il s’agit d’un individu connu par la justice pour des délits de droit commun, condamné huit fois entre 2004 et 2010", fait savoir François Molins. Il précise que cet homme "n’avait jamais été incarcéré et a fait l’objet en 2010 d’une fiche 'S' pour radicalisation, mais n’a jamais été impliqué dans un dossier de filière ou d’association de malfaiteur terroriste".
"À proximité du corps du kamikaze qui s’est fait exploser à 21h20 à proximité du Stade de France a été découvert un passeport syrien. Cet individu n’est pas connu des services de renseignement français", précise-t-il.
TROIS INTERPELLATIONS EN BELGIQUE
Un véhicule impliqué dans l’une des fusillades dans Paris "a été loué par un individu de nationalité française résidant en Belgique", souligne le procureur de Paris. "Cet individu a fait ce matin l’objet d’un contrôle routier à la frontière belge à bord d’un autre véhicule, dans lequel se trouvaient également deux autres personnes elles aussi résidant dans la région de Bruxelles", souligne-t-il.
Il précise que "le parquet fédéral belge a ouvert une enquête spécifique" et "a annoncé l’interpellation des trois individus. Des opérations de perquisitions sont en train d’être effectuées en Belgique". François Molins précise que "ces individus ne sont pas connus des services de renseignement français".
CELLULE DE CRISE DU PARQUET DE PARIS
Le procureur précise en outre que la "cellule de crise du parquet de Paris" a été activée et réunit "22 magistrats assistés par quatre greffiers". "J’ai ouvert une enquête en flagrance des chefs d’assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroristes criminels de nature à commettre des crimes d’atteintes aux personnes", indique François Molins.
Ces enquêtes ont été "confiées conjointement à la DCPJ et à la DGSI et donc aussi à la section antiterroriste de la brigade criminelle de la PJ de Paris". "La sous-direction antiterroriste de la DCPJ a été désignée comme service coordonnateur des investigations", précise-t-il.
L’état d’urgence, "d’application immédiate", permet notamment aux préfets de département de mettre en place un "couvre-feu dans les secteurs qui leur paraîtraient exposés à des risques importants de trouble à l’ordre public", annonce Bernard Cazeneuve, samedi 14 novembre 2015. Le ministre de l’Intérieur s’exprimait pour présenter les principales mesures de sécurité publique mises en œuvre depuis les attaques survenues à Paris la veille (lire sur AEF). "Une enquête judiciaire a été immédiatement ouverte sous l’autorité du procureur de Paris. Elle permettra d’éclairer toutes les circonstances de cet acte barbare. François Molins s’exprimera sur cette enquête en temps voulu. L’objectif est la plus grande transparence", indique-t-il par ailleurs.
Au lendemain des attaques ayant causé, selon le président de la République, "127 morts et de nombreux blessés" à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), voici les réactions des personnalités politiques.
"Je m’adresserai au Parlement réuni en Congrès à Versailles, lundi [16 novembre 2015], pour rassembler la Nation dans cette épreuve." C’est ce qu’annonce François Hollande, samedi 14 novembre 2015, à l’issue d’un conseil de défense. Cette réunion était organisée à l’Élysée au lendemain des attaques ayant causé, selon le président de la République, "127 morts et de nombreux blessés" à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) (lire sur AEF). "C’est un acte de guerre qui a été commis par une armée terroriste – Daesh — contre la France", déclare François Hollande. Le groupe État islamique a effet revendiqué, quelques minutes après l’intervention du président de la République, les attaques perpétrées à Paris dans un communiqué jugé authentique par les spécialistes de cette organisation.
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Julie Robelet,
journaliste