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"Il faut que les écoutes par le centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation soient réalisées 24 heures sur 24, et que ce dispositif ne soit plus situé au ministère de l’Intérieur." C’est ce que propose Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret, lors d’un atelier organisé dans le cadre de l’université d’été du Parti socialiste, vendredi 28 août 2015 à La Rochelle. Jean-Pierre Sueur préconise également le développement du renseignement relatif au financement du terrorisme, ainsi que l’encellulement individuel en prison.
"Pour que la déradicalisation fonctionne, nous devons reproduire au niveau régional ce que nous faisons déjà à l’échelle nationale." C’est ce qu’affirme à AEF l’anthropologue Dounia Bouzar, fondatrice du CPDSI (Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam). Alors que les cellules de suivi départementales sont désormais toutes installées (lire sur AEF), le ministère de l’Intérieur vient de se doter d’un nouvel outil de déradicalisation au niveau local : une équipe mobile d’intervention, pilotée par le CPDSI. Cette cellule de "désembrigadement" sillonne toute la France, à la demande des préfets, afin d'"appuyer les cellules de suivi départementales dans leur action", comme l’indique le directeur du cabinet du ministre, Michel Lalande.
"L’ampleur du phénomène et sa pénétration dans tous les milieux, avec la radicalisation de jeunes étudiants et de jeunes filles en particulier, indiquent qu’on pourrait basculer dans un phénomène de masse." C’est la crainte qu’exprime Malek Boutih, dans un rapport transmis en juin 2015 à Manuel Valls (lire sur AEF), portant sur "l’analyse et la prévention des phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier" chez les jeunes, intitulé "Génération radicale" et dévoilé par Le Figaro. Selon le député socialiste de l’Essonne, "les signalements recueillis par le numéro vert créé en avril 2014 et par les services déconcentrés (les états-majors de sécurité départementaux) confirment la diversification des profils des personnes qui basculent". "Le phénomène touche toutes les régions et toutes les catégories sociales."
La contrôleure générale des lieux de privation de libertés publie, mardi 30 juin 2015, un avis relatif à la prise en charge de la radicalisation islamiste en milieu carcéral. Adeline Hazan indique n’être "pas favorable" au dispositif de regroupement dans des quartiers dédiés tel qu’annoncé par le Premier ministre en janvier 2015 (lire sur AEF). Elle le juge "potentiellement dangereux". Adeline Hazan préconise notamment la création d’un cadre juridique définissant le regroupement carcéral et souligne l’impact de la surpopulation carcérale dans la radicalisation.
La préfecture du Val-de-Marne a enregistré, entre le 28 mai 2014 et le 1er avril 2015, 131 cas de radicalisation islamiste dans le département. À l’occasion d’un bilan communiqué en mai 2015, elle indique que sa cellule "de suivi pour la prévention de la radicalisation et l’accompagnement des familles" a enregistré 70 signalements en provenance de l’Uclat (unité de coordination de la lutte antiterroriste) qui recueille les appels au numéro vert national lancé en avril 2014. 61 cas ont été recensés par d’autres sources, notamment les commissariats de police du département. "Le but n’est pas de créer une cellule policière, mais d’identifier les personnes susceptibles de se radicaliser pour les accompagner", indique l’entourage du préfet du Val-de-Marne, Thierry Leleu, à AEF.
"Nous avons un gros problème sur la question de la DGSI et du SCRT. Le service d’information et de renseignement sur le terrain doit être revu : les moyens manquent, la répartition n’est pas la bonne et il y a des problèmes de liens entre la base et le sommet." C’est ce qu’affirme le rapporteur de la commission d’enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes, Jean-Pierre Sueur, lors de la présentation de son rapport, mercredi 8 avril 2015 (lire sur AEF). Il formule plusieurs propositions pour améliorer le dispositif de renseignement et estime que "chacun pourra les traduire en amendements" dans le cadre du projet de loi actuellement en discussion. Les sénateurs proposent notamment de faciliter l'accès aux fichiers administratifs pour les services de renseignement.
"Le caractère inédit de la crise actuelle impose une mise à niveau de notre dispositif policier et de renseignement, une nouvelle offensive contre le 'djihad médiatique' […] et contre les flux financiers qui alimentent le combat des organisations terroristes", indique la commission d’enquête du Sénat sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe dans son rapport présenté mercredi 8 avril 2015 (lire sur AEF). Parmi ses 110 propositions, la commission préconise en outre "une profonde évolution de la prise en charge de détenus djihadistes". Elle estime cependant que "la réponse apportée par les pouvoirs publics ne peut être d’ordre uniquement sécuritaire" et recommande également "d’intervenir le plus tôt possible en amont du départ ou du passage à l’acte".