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"Quand un pays en arrive à ce que des recteurs menacent de sanctions des profs qui donneraient trop d'importance à l'orthographe ou pénaliseraient des copies qui n'ont ni introduction, ni conclusion, ni plan, je pense que c'est un suicide", déclare l'historien Pierre Nora auditionné mercredi 24 juin 2015 par la commission de la culture et de l'éducation du Sénat. La question de l'enseignement du français, "un pataquès scientifique", préoccupe l'Académicien. Pierre Nora s'interroge sur l'opportunité de proposer encore un apprentissage de la langue latine : "Le latin, c'est la syntaxe. Or, on n'apprend pas la grammaire et la syntaxe aux enfants qui arrivent en 6e. Ils sont donc désemparés devant le latin." Enfin, Pierre Nora rappelle sa position sur l'histoire : "Je suis pour une histoire nationale qui ne serait pas nationaliste et une histoire coloniale qui ne serait pas anti-nationale."
L’Académie française "déplore que l’ensemble de la réforme du collège repose sur deux principes implicites : l’affaiblissement des disciplines fondamentales et le bouleversement du calendrier d’acquisition 'des connaissances et des compétences', c’est-à-dire leur remplacement au profit de thématiques interdisciplinaires", indique-t-elle dans une déclaration adoptée à l’unanimité le 11 juin 2015. "Les EPI ne se développeront nécessairement qu’au détriment des disciplines qu’ils prétendent fédérer", prédit l’Académie. Elle s’inquiète en outre "du remplacement des programmes établis par année et par discipline par des 'cycles' de trois ans mêlant toutes les matières et les associant autour de projets pratiques et de 'thématiques transverses'". L’Académie française a fait part au président de la République de ses réserves sur les projets de réforme du collège et des programmes.
"La fabrique des programmes porte un nom : la passion française. Nous savons avec talent nous écharper sur les programmes. Mais avons-nous des débats sur l’efficacité de l’enseignement des programmes d’histoire ?", interroge l’historien Benoît Falaize en introduction d’un Forum sur l’histoire organisé par le CSP le 3 juin 2015
L’Académie des sciences "constate de graves manques dans les projets du CSP en ce qui concerne l’enseignement des sciences : manque de progressivité dans la délivrance des connaissances, dénaturation des mathématiques, émiettement de l’informatique, recul du raisonnement scientifique", indique-t-elle dans un avis le 28 mai 2015. "Il n’y aura pas d’acquisition de compétences sans une transmission et une acquisition solide de connaissances." L’Académie, qui regrette de ne pas avoir été "consultée", espère que son avis "aidera à les restructurer et à les formuler simplement, dans un langage accessible". Elle déplore en outre qu'"aucune véritable tentative d’interdisciplinarité bien coordonnée n’ait été tentée". "Les mathématiques par exemple semblent isolées des autres sciences et ont même perdu presque entièrement ce qui fait leur substance : la capacité de démontrer ce qu’on y affirme".
"Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, saisit le CSP sur les langues et cultures de l’Antiquité afin qu’il en précise les programmes", indique le MENESR le 13 mai 2015. Les langues et cultures de l’Antiquité seront enseignées sous trois formes, rappelle le ministère : "dans les programmes de français, qui intégreront désormais des notions d’étymologie latine et grecque, avec l’enseignement pratique interdisciplinaire 'Langues et cultures de l’Antiquité', accessible à tous les élèves, et avec un enseignement de complément en langue latine ou grecque, pour les élèves qui le souhaitent". "Il revient maintenant au CSP de travailler sur les contenus de ces enseignements. Ce travail sera réalisé en lien avec l’Académie des inscriptions et belles lettres". Selon la lettre de saisine de la ministre, les propositions du CSP sont attendues pour le 15 octobre 2015.