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"L’obligation de suivre les enseignements [d’un DU de formation civile et civique] pourrait s’imposer", notamment "aux ministres du culte étrangers souhaitant exercer leur activité en France", recommande Francis Messner, directeur de recherche émérite au CNRS, auteur du rapport sur "La formation des cadres religieux musulmans" remis le 3 mars 2015 à Manuel Valls. Le Premier ministre souhaite, lui, rendre ces formations obligatoires pour certaines fonctions comme celle d’aumôniers, sans préciser leur nationalité, ni le cas des autres responsables religieux (lire sur AEF). À ce jour, sept DU de formation "civile et civique" sont créés ou en voie de création, selon ce rapport. Pour le chercheur, la création de pôles d’excellence structurés en sciences humaines et sociales de l’islam "s’impose comme une urgence".
Le gouvernement veut "multiplier par deux [l'] offre de formation [des imams] avant la fin de l’année", indique Manuel Valls, lors de son déplacement à Strasbourg, notamment à l’université, consacré à l’islam, le 3 mars 2015. Actuellement, 6 établissements d’enseignement supérieur dispensent des formations à destination notamment des aumôniers. Le Premier ministre prend l’exemple de l’université de Strasbourg, qui propose un DU et un master sur les religions. Le gouvernement veut également "développer les conventions entre les universités et les établissements d’enseignement supérieur privés" et "soutenir des programmes ambitieux de recherche sur des thématiques prioritaires". Le gouvernement avait annoncé une réforme de la formation des imams mi-février.
Le PS comme l'UMP apparaissent divisés sur la question du port du voile à l'université, qui brouille les frontières. Pascale Boistard, secrétaire d’État chargée des Droits des Femmes, s’est exprimée pour son interdiction, lundi 2 mars 2015 dans le "Talk" du Figaro. Elle s’inscrit dans la lignée de la proposition de loi déposée le 18 février par Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes. Tout comme Manuel Valls, qui avait jugé "dignes d’intérêt" les propositions d’un rapport du HCI, remis en août 2013, qui proposait l’adoption d’une loi interdisant dans l’enseignement supérieur public "les signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse". François Fillon est en revanche opposé à l’interdiction du voile dans les universités, tout comme Valérie Pécresse, mais aussi Geneviève Fioraso. Le Ceru, proche de l’UNI, fournit aussi des arguments contre son interdiction.
"Le gouvernement encouragera l’ouverture, par les établissements d’enseignement supérieur, de formations sanctionnées par des diplômes universitaires de formation civile et civique, spécialement adaptées au profil des futurs ministres du culte", indique le compte rendu du conseil des ministres du 25 février 2015. Il s’agit de "permettre à l’islam de France de s’appuyer sur des imams bien insérés au sein de la communauté nationale". "Ce diplôme universitaire devra notamment devenir une étape obligée dans le parcours des aumôniers pénitentiaires, dont le nombre sera augmenté dès 2015 afin de contrer la diffusion en prison de discours religieux dévoyés incitant à la radicalisation violente."
Un mois après les attentats des 7 et 9 janvier 2015 à Paris, qui avaient suscité une forte émotion sur les campus français (lire sur AEF), les trois conférences académiques, Cdefi, CGE et CPU, ont présenté le 10 février à Geneviève Fioraso, secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, leurs propositions d'actions et d’engagements, dans le cadre de la "mobilisation de l’enseignement supérieur et de la recherche pour promouvoir les valeurs de la République" voulue par les pouvoirs publics. Certaines de ces propositions se recoupent et font consensus : c’est le cas de l’importance accordée par les trois associations à l’engagement étudiant, sous toutes ses formes. D’autres n’émanent que d’une seule ou de deux Conférences, selon des lignes qui dessinent les priorités de chacune et leur conception de leur rôle dans la société.
« Je pense qu'il nous manque peut-être en France aujourd'hui une formation à la laïcité », affirme Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, mercredi 30 mars 2011, sur l'antenne de France Info. Invitée à s'exprimer au sujet du débat sur la laïcité, elle souligne qu'il s'agit d'une « proposition très concrète qu'on pourrait apporter dans le cadre de ce débat ».