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"J’ai le sentiment que nous sommes dans les délais", confie le secrétaire général chargé de l’organisation de la COP 21, Pierre Henri Guignard, lors d’une interview accordée à AEF Développement au cours du mois de février 2015. Nommé en juillet 2013 (lire sur AEF), l’ancien ambassadeur de France auprès de l’Organisation des États américains à Washington est à la tête du secrétariat général chargé de la préparation de la conférence qu’accueillera la France à compter du 30 novembre, dont les missions ont été définies par un décret du 29 janvier 2015 (lire sur AEF). Il a été officiellement nommé secrétaire général par un décret du 6 mars 2015. Il détaille pour AEF les principaux défis des mois à venir.
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AEF : Comment est organisé le secrétariat général ?
Pierre Henri Guignard : Le secrétariat général regroupe une vingtaine de personnes détachées des ministères de l’Écologie, des Affaires étrangères et de l’Intérieur essentiellement. Il s’organise autour de cinq pôles : logistique événementielle et développement durable, sécurité et sûreté, relations avec la société civile, partenariats publics-privés et financement, communication et presse, auxquels s’ajoute un pôle administratif.
AEF : Nous sommes à neuf mois de l’ouverture de la conférence sur le site du Bourget. Où en êtes-vous dans votre mission ?
Pierre Henri Guignard : J’ai le sentiment que nous sommes dans les délais. Il s’agit d’un point important car si nous prenions du retard dans les procédures, nous serions obligés d’avoir recours à des entreprises dans des conditions moins avantageuses. Notre objectif est d’être parfaitement prêts pour débuter l’installation sur le site du Bourget à partir du 7 octobre, pour une ouverture de la conférence le 30 novembre.
Nous venons de signer un accord de siège (1) avec la Ccnucc, qui délimite les obligations de l’État hôte de la conférence en termes d’espace, de facilités et de cadre pour les négociations mais ce cahier des charges peut être interprété. La conférence des parties en France ne ressemblera pas à une COP au Pérou !
AEF : Quels sont les grands défis que vous devez affronter ?
Pierre Henri Guignard : Nos défis sont assurément le transport des délégués jusqu’au site du Bourget et l’aménagement du site. Nous avons retenu ce site parce qu’il présentait la meilleure capacité d’accueil pour les quelque 40 000 personnes que nous attendons mais il reste entièrement à aménager : 80 000 mètres carrés de bâtiments couverts existent déjà mais doivent être aménagés, sur un total de 140 0000 mètres carrés avec le village de la société civile. Le travail se fera avec les aménageurs qui travaillent déjà pour le ministère des Affaires étrangères et quand il le faudra, nous aurons recours à des appels d’offres.
Les transports font l’objet d’un groupe de travail spécifique, regroupant tous les professionnels du secteur autour du Stif. Nous commençons à avoir une idée précise de la cartographie des hébergements des délégués, qui seront essentiellement à Roissy, au Bourget et à Paris rive droite. Les transports en commun de la RATP, de la SNCF ainsi que des bus hybrides et des minibus électriques seront mobilisés pour assurer le déplacement des participants. Des entreprises comme Air France par exemple travaillent actuellement sur des programmes de travail à domicile de leurs salariés pendant la durée de la conférence pour éviter l’engorgement des transports.
À cela s’ajoute une dimension de sécurité de l’événement. Ce n’est pas une mince affaire depuis les attentats de Paris et le relèvement du plan Vigipirate dans les transports et sur les sites d’hébergement.
AEF : Quels seront les éléments caractéristiques de cette conférence française ?
Pierre Henri Guignard : Un des éléments importants de cette conférence est la volonté du gouvernement d’associer largement la société civile, qui bénéficiera d’un village dédié sur le site même du Bourget, ouvert à tous et à proximité de la "zone bleue", réservée aux porteurs de badge accrédités par les Nations unies. Dans ce village auront lieu des conférences et side-events (événements associés), des expositions… La société civile a été associée à la préparation du village lors d’une consultation lancée en décembre dernier. Nous souhaitons un événement élégant mais raisonnable, dans un contexte budgétaire contraint.
AEF : Le budget de la COP 21 voté par le Parlement prévoit un total de 187 millions d’euros. Que signifie être "raisonnable" ?
Pierre Henri Guignard : C’est une somme qui est de même ordre de grandeur que le budget de la conférence de Copenhague en 2009. Le gouvernement insiste pour que nous rendions à l’État une partie de la somme qui ne sera pas consommée. Nous essayons d’abord de réduire les coûts de l’organisation en passant par des marchés publics et la mise en concurrence des entreprises. Laurent Fabius souhaite aussi que 20 % de la somme (soit environ 30 à 35 millions d’euros) soit apportée soit en nature, soit en espèces, par des entreprises qui accéderaient ainsi au statut de partenaire de la COP 21. C’est la mission confiée à Philippe Delacroix en charge des partenariats publics privés. Cela nous permet bien sûr d’alléger la facture mais aussi de rentrer dans les conditions de partenariats prévues par la convention cadre.
Le ministre des Affaires étrangères et la ministre de l’Écologie ont présenté, mercredi 28 janvier 2015, en conseil des ministres, une communication relative à la préparation de la 21e conférence des parties à la convention climat, dite aussi conférence "Paris climat 2015", qui aura lieu sur le site du Bourget du 30 novembre au 11 décembre. La communication fixe la répartition des tâches entre les deux ministres, entre lesquels des tensions peu dissimulées s’étaient fait jour lors de la conférence des parties de Lima, en décembre 2014. À Laurent Fabius revient "la responsabilité globale de la négociation multilatérale" et la présidence de la COP 21 tandis qu’à Ségolène Royal échoit "la contribution de la France à la construction d’une position européenne ambitieuse".
Comment financer la préparation et le déroulement de la 21e conférence des parties à la convention climat qui se tiendra à Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015 ? Dans un contexte budgétaire serré, la question se pose pour le gouvernement français. Et ce d’autant plus que le budget initialement prévu par le gouvernement et acté dans le projet de loi de finances 2015, soit 187 millions d’euros, a été revu à la baisse, à hauteur de 179 millions d’euros, en application de la réserve budgétaire, et que le Sénat a récemment adopté un amendement d'appel réduisant de 2 millions d’euros les crédits de paiement. Laurent Fabius, le 30 octobre 2014, a appelé les entreprises à apporter "soit des contributions financières, soit des contributions en nature". Une charte réglementant les partenariats est en préparation par le secrétariat général de la COP 21.
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Aline Brachet,
journaliste