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L’échec de la négociation sur le dialogue social, acté jeudi 22 janvier 2015, "était parfaitement prévisible", affirme Jacques Barthélémy, avocat-conseil en droit social au sein du cabinet éponyme, dans une analyse pour AEF. En particulier, souligne-t-il, les institutions représentatives du personnel n’étant que "des moyens au service de la collectivité du personnel", "les stratégies visant à protéger et (ou) à promouvoir des règles de composition et de fonctionnement ne sont utiles que si elles s’inscrivent dans la perspective de promouvoir l’intérêt de la collectivité de travail. À défaut, on sombre dans une dérive technocratique parce qu’on fait vivre l’institution elle-même". Vues sous cet angle, les positions exprimées par les différentes parties "apparaissent contestables", estime Jacques Barthélémy. Voici son analyse des "raisons de fond" de l’échec de la négociation.
En matière de dialogue social, "je déconseille de s’inspirer du modèle allemand, il faut s’inspirer de ses propres possibilités et forces", estime Eugen Roth, président du DGB (Confédération des syndicats allemands) de la Sarre, invité des Rencontres du dialogue social organisées par Libération, le 4 février 2015. "Il n’y a pas une formule miracle", confirme Patrick Itschert, secrétaire général adjoint de la CES (Confédération européenne des syndicats), qui s’inquiète des "attaques multipliées contre le dialogue social" en Europe et note une "perte du sens du compromis sous prétexte de la crise". "L’avantage du modèle allemand, c’est l’acceptation, des deux côtés [syndical et patronal] d’un système social fondé sur la coopération", explique pour sa part Alfred Grosser, politologue, sociologue et historien franco-allemand.
Jean-Emmanuel Ray, professeur à l’École de droit de Paris I-Sorbonne, analyse pour AEF les raisons de l’échec des négociations sur le dialogue social, le 23 janvier 2015. Il dresse également deux lignes d’avenir : "éviter la juridicisation et la judiciarisation des relations sociales", qui "s’articulent autour d’une idée : donner toute sa place au dialogue social en entreprise, source de compétitivité pour notre pays, à une période où 80 % des jeunes collaborateurs ont le bac, sont nettement moins dans l’idéologie et veulent savoir où va leur entreprise".
"Le Premier ministre [Manuel Valls] réunira les partenaires sociaux […] le jeudi 19 février pour discuter des suites à donner" après l'échec de la négociation sur la modernisation du dialogue social, annonce Matignon dans un communiqué, le 22 janvier 2015. "Le gouvernement prendra ses responsabilités pour moderniser le dialogue social dans l’entreprise, sur la base du document d’orientation que j’avais envoyé aux partenaires sociaux en juillet dernier", indique pour sa part le ministre du Travail. François Rebsamen précise qu’il recevra "dès la semaine prochaine chacune des organisations pour tirer le bilan de ces négociations". Manuel Valls et François Rebsamen regrettent tous deux cet échec et notent qu’il amène à réfléchir sur les "pratiques de négociation".
Retrouvez en bref quelques informations récentes intéressant la protection sociale :