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Qu’attendent les DRH de la réforme des instances représentatives du personnel ? C’est la question qu’a posée le Cercle des DRH à ses quelque 60 membres, après l’échec de la négociation interprofessionnelle sur la modernisation du dialogue social, et alors que le gouvernement annonce qu’il légiférera sur le sujet. Réponse : "la quasi-totalité" des DRH (94 %) sont favorables à une instance unique de représentation du personnel fusionnant CE, CCE, délégués du personnel et CHSCT. "Il faut mettre fin à la confusion, et rendre plus claires les attributions d’une instance qui représente vraiment les salariés", commente Sylvain Niel, président du Cercle des DRH, avocat en droit social au cabinet Fidal. "Les DRH veulent pouvoir informer, consulter et négocier avec la même instance."
En matière de dialogue social, "je déconseille de s’inspirer du modèle allemand, il faut s’inspirer de ses propres possibilités et forces", estime Eugen Roth, président du DGB (Confédération des syndicats allemands) de la Sarre, invité des Rencontres du dialogue social organisées par Libération, le 4 février 2015. "Il n’y a pas une formule miracle", confirme Patrick Itschert, secrétaire général adjoint de la CES (Confédération européenne des syndicats), qui s’inquiète des "attaques multipliées contre le dialogue social" en Europe et note une "perte du sens du compromis sous prétexte de la crise". "L’avantage du modèle allemand, c’est l’acceptation, des deux côtés [syndical et patronal] d’un système social fondé sur la coopération", explique pour sa part Alfred Grosser, politologue, sociologue et historien franco-allemand.
Jean-Emmanuel Ray, professeur à l’École de droit de Paris I-Sorbonne, analyse pour AEF les raisons de l’échec des négociations sur le dialogue social, le 23 janvier 2015. Il dresse également deux lignes d’avenir : "éviter la juridicisation et la judiciarisation des relations sociales", qui "s’articulent autour d’une idée : donner toute sa place au dialogue social en entreprise, source de compétitivité pour notre pays, à une période où 80 % des jeunes collaborateurs ont le bac, sont nettement moins dans l’idéologie et veulent savoir où va leur entreprise".
Les partenaires sociaux ont échoué à trouver un accord national interprofessionnel sur la modernisation du dialogue social, jeudi 22 janvier 2015. Trop de divergences entre organisations patronales, trop de points restant bloquants pour les organisations syndicales ou plus simplement la difficulté de négocier sur leur cœur de métier qu’est le dialogue social peuvent expliquer cet échec. C’est désormais au gouvernement de reprendre la main — le patronat et les syndicats étant d’ores et déjà convoqués par Manuel Valls à Matignon le 19 février prochain — pour définir les suites à donner au projet de l’exécutif de moderniser le dialogue social en entreprise. En pratique, c’est le premier échec de négociation pour les partenaires sociaux depuis l’arrivée à l’Élysée de François Hollande qui a fait du dialogue social, un point central de sa politique de réforme.