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"C'est une sorte de révolution copernicienne et le ministère en est bien conscient", indique à AEF Claudie Paillette, secrétaire nationale du Sgen-CDFT, lundi 2 février 2015. Discutée en bilatérale entre ministère et syndicats, la réforme du collège prévoirait, à la rentrée 2016, l'introduction d' "enseignements complémentaires" à hauteur de 3 et 4 heures par semaine qui se déclineraient en "8 modules" semestriels ou annuels. Chaque établissement organiserait de manière autonome ces modules. "Cette réforme est vendue comme donnant de la souplesse. En réalité, elle va figer les choses en éclatant la conception nationale du collège unique", indique à AEF Roland Hubert, co-secrétaire général du Snes, qui invite à "riposter" lors de la grève du 3 février à l'appel de la FSU. Est-ce la fin du collège unique ? Pour Claudie Paillette, la réforme inaugure plutôt "un collège équitable".
Le Snalc-Fgaf, le SE-Unsa et le SNPDEN dénoncent mi-janvier 2015 une suppression des heures consacrées à l’accompagnement éducatif au collège, à l’occasion de la présentation des DHG dans les établissements. Interrogé par AEF, le MENESR souligne lundi 26 janvier que "les moyens de l’accompagnement éducatif seront désormais concentrés pour les renforcer là où on en a le plus besoin, c’est-à-dire dans les établissements relevant de l’éducation prioritaire".
Pour réformer le collège, « parent pauvre de la loi de refondation », « il existe déjà des leviers qui ne sont pas toujours pleinement exploités en raison de pesanteurs structurelles » comme « le socle commun, les cycles et demain, les nouveaux programmes », affirme Pascal Balmand, secrétaire général de l'enseignement catholique, à l'occasion d'un débat sur le collège unique jeudi 6 mars 2014. Par exemple, « dans une logique de cycle, il serait cohérent de construire des parcours à géométrie variable permettant le passage en classe supérieure pour telle discipline et le maintien dans le même niveau pour telle autre ». Le 5 mars, Pascal Balmand a présenté à Vincent Peillon une compilation de réflexions intitulée « Un souffle nouveau pour le collège », jetant « des pistes de travail à usage des équipes éducatives » (1).
« 4 000 postes seront créés dans les collèges afin de traduire sur le terrain [l]es transformations pédagogiques » voulues par Vincent Peillon, indique le ministère de l'Éducation nationale dans un communiqué, vendredi 6 décembre 2013, à l'issue d'un CSE extraordinaire (1). Il explique que les enseignants doivent « travailler autrement pour que tous leurs élèves puissent mieux apprendre » et « cela suppose » qu'ils « aient du temps pour faire progresser chacun à son rythme ». « Ces 4 000 postes font-ils partie des 60 000 du quinquennat et que feront-ils précisément ? Nous ne savons pas grand chose encore », indique à AEF le co-secrétaire général du Snes-FSU, Roland Hubert. Claire Krepper, secrétaire nationale du SE-Unsa s'interroge de son côté sur « l'accompagnement pédagogique » qui ciblera les enseignements jugés « prioritaires » par le Conseil supérieur des programmes (CSP). Elle redoute que « tous les moyens dédiés à donner plus d'autonomie pédagogique aux enseignants aillent dans des grilles horaires cadrées nationalement ».
« Sans bouleverser la distribution horaire, je souhaite que des temps d'accompagnement pédagogique puissent être introduits au sein des enseignements que vous identifierez comme pouvant être prioritaires pour cet accompagnement, sur chacune des quatre années de collège », écrit Vincent Peillon à Alain Boissinot, président du Conseil supérieur des programmes (CSP), le 4 décembre 2013. Le ministre de l'Éducation nationale saisit le conseil en vue d'une refonte des programmes du primaire et du collège, à l'occasion d'un CSE exceptionnel vendredi 6 décembre. Il souhaite notamment que soit « repensé » le « collège unique », autour de « temps d'accompagnement pédagogique », d' « enseignements complémentaires [au tronc commun] », à « caractère interdisciplinaire » et d' « un volant d'heures professeurs alloué à chaque niveau pour donner aux équipes davantage d'autonomie pour faire réussir tous les élèves ». Le CSP devra remettre ses propositions au ministre « en février 2014 pour le cycle de la maternelle » et « en avril 2014 pour les trois autres cycles » (1).