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"La recherche en éducation effectuée dans les Espé est finalement une recherche commandée et n’a d’existence que par ses dimensions appliquées", écrit Pierre Statius, ex-directeur de l’IUFM de Franche-Comté et professeur invité à l’université de Lausanne dans un article publié sur la revue Skhole.fr, le 26 janvier 2015. "Cet appauvrissement scientifique dans les Espé est un véritable gâchis." Il regrette aussi qu’il y ait "très peu de réflexion et de travail intellectuel" dans les enseignements sur la "culture commune". Plus globalement, sur la réforme de la formation initiale des enseignants, "les erreurs sont structurelles et ne sont pas imputables à la précipitation de la mise en œuvre".
Quelle place doit occuper la recherche en éducation ? Légitimité, financement... C'est avant tout "une question de structuration", résume Michel Lussault, directeur de l’IFÉ, lors d’une table ronde consacrée à ce thème au colloque de la CPU, le 9 octobre 2014. Plusieurs intervenants rappellent l’importance de "former à la rigueur", à "l’incertitude" et d’avoir "recours à la méthode expérimentale" pour former les futurs enseignants. La diffusion de la production scientifique dans le domaine de l’éducation reste insuffisante, selon Michel Fayol et Agnès Florin, professeurs émérites en psychologie. Une des façons de répondre aux questions liées à la pratique professionnelle, serait de faire travailler ensemble fonctionnaires stagiaires et professeurs en poste sur un sujet de mémoire, propose le SE-Unsa.
« La greffe des Espé au sein des universités aura beaucoup de mal à prendre », déclare Pierre Statius, directeur de l'IUFM de Franche-Comté et vice-président de la CDIUFM, lors de la présentation de l'ouvrage « Le métier d'enseignant aujourd'hui et demain » qu'il a coordonné, vendredi 7 juin 2013 à l'IUFM de Paris. « L'université depuis les années 1980 est engagée dans un processus d'émancipation vis-à-vis de l'État. Alors que les enseignants ont un lien avec l'État centralisateur. » Avec les « problèmes financiers » que connaissent les universités, « je crains que les [Espé] continuent à être des variables d'ajustement » pour les universités. Pierre Statius développe par ailleurs le modèle de formation qu'il aurait souhaité pour les Espé et présente l'objectif de cet ouvrage issu d'un colloque organisé en octobre 2012 (AEF n°203234).
La recherche en éducation risque paradoxalement de « seulement irriguer la réflexion » dans les masters MEEF, estime Pierre Statius, premier vice-président de la CDIUFM et directeur de l'IUFM de Franche-Comté, à l'occasion d'une table ronde sur la formation des enseignants organisée par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale le 6 février 2013. « Il va falloir à la fois [que les étudiants soient] en alternance 30 à 50 % sur le terrain, qu'ils passent un concours et un master », rappelle-t-il. Avec ces impératifs, les masters actuels qui sont de l'ordre de « 900-1 000 heures » de formation deviendront « des masters à 700 heures ». Dans ce cadre, la recherche « ne rentre pas ». Sur ce sujet, il met également en garde : « N'enfermons pas la recherche en éducation dans la recherche en sciences de l'éducation ».