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"La comparaison des ambitions initiales et de la réalité du terrain conduit à qualifier de modeste le bilan du DIF", indique Bénédicte Galtier dans un document d'études de la Dares, daté de janvier 2015. Ce droit, créé par loi du 4 mai 2004, "n’a pas vraiment modifié les pratiques et le rapport à la formation". "Du côté des salariés, il n’a pas atteint, à tout le moins très incomplètement, son objectif de développement de leur appétence pour la formation. […] Du côté des entreprises, le DIF est fréquemment perçu comme un dispositif amputant les financements du plan de formation plutôt que comme un outil permettant d’améliorer la qualité et l’efficacité des formations dispensées sur l’enveloppe plan de formation." En outre, selon le document d’études, la relation entre le salarié et l’employeur est "déséquilibrée alors que le DIF ambitionnait une certaine symétrie entre les deux acteurs".
"76 % des actifs n’ont jamais, de toute leur vie professionnelle, utilisé leur DIF (droit individuel à la formation)", selon les résultats d’une étude Opinion Way réalisée pour l’Afpa et rendue publique lundi 5 janvier 2015, jour du lancement effectif du CPF (compte personnel de formation) qui prend le relais du DIF. Pour l’Afpa, ce résultat est paradoxal dans la mesure où, dans le même temps, plus de la moitié des répondants ont été à l’initiative de leur départ en formation, sachant qu’un tiers des 2 034 personnes interrogées sont parties en formation au cours de l’année précédente. L’Afpa estime toutefois que le CPF devrait permettre de renforcer l’autonomie des salariés et demandeurs d’emploi.
"Le risque pour les entreprises est de ne pas percevoir la différence entre le DIF (droit individuel à la formation) et le CPF (compte personnel de formation)", prévient Denis Reymond, directeur de practice pôle solutions et conseil chez Demos, interrogé par AEF le 29 avril 2014. "Contrairement au DIF qui est un droit de discussion autour d’un projet de départ en formation, le CPF est un droit opposable, même s’il n’en porte pas le nom." Dans un communiqué publié par l’organisme de formation le 16 avril, il soulignait que le responsable formation "n’est plus en mesure d’inciter les collaborateurs à intégrer une formation qui intéresse l’entreprise", désignant quelques "leviers" pour "instaurer une stratégie d’incitation à la consommation".
« Le constat est quelque peu décevant. Avec un taux d'accès de 6,5 % en 2010, le DIF (droit individuel à la formation) n'a pas remporté le succès escompté. Destiné à permettre aux salariés d'être acteurs de leurs parcours professionnels, le DIF n'a pas atteint un volume à la hauteur de cet enjeu. » Tel est le constat dressé par le Cereq dans une étude (Bref n°299) intitulée « Le DIF, la maturité modeste ». Pour le centre d'études, le manque d'information et d'accompagnement des salariés peut expliquer son faible développement : « en effet, l'existence d'un droit individuel ne suffit pas à en susciter l'usage ; le contexte, qui détermine les conditions favorables ou non de son application, reste décisif ». C'est pourquoi, le Cereq préconise de « favoriser les politiques d'entreprise susceptibles d'assurer l'essor du DIF ou de transférer le DIF sur le congé individuel de formation ». Pour ce faire, il conviendrait donc que les politiques d'entreprise « permettent aux salariés d'être capables de négocier l'évolution de leurs compétences ».