En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
Marisol Touraine, qui a obtenu mardi 30 décembre 2014 la levée du préavis de grève illimitée lancée par la FHP à partir du 5 janvier 2015 sur la base de promesse de réécriture de certaines dispositions de son projet de loi de santé (lire sur AEF), n'aura pas réussi à infléchir la détermination des syndicats de médecins, dont certains étaient solidaires de la FHP. Malgré les promesses de tenue de "réunions bilatérales" et la constitution d'un "groupe de travail" formulées dans un courrier adressé le week-end dernier aux présidents de syndicats, ceux-ci ne semblent guère réceptifs dans l'ensemble. Le SML, Le Bloc et l'UFML (1), et vraisemblablement la FMF, persistent à appeler à faire à nouveau grève à partir du 5 janvier contre le projet de loi. MG France appelle à la fermeture des cabinets le 6 janvier. La CSMF invite les libéraux à rester mobilisés et unis jusqu'au 31 décembre.
Si les syndicats médicaux se félicitent ouvertement du caractère unitaire de la mobilisation de fin décembre contre la loi de santé et pour l’obtention d’une revalorisation financière de l’exercice des praticiens en médecine de ville, des tensions entre les hôpitaux privés - mobilisés par la FHP à compter du 6 janvier 2015 - et la CSMF, principal syndicat défenseur de l’avenant n° 8 créant le contrat d’accès aux soins, commencent à se manifester. La prise de distance était palpable mardi 16 décembre 2014 lors des tables rondes des rencontres FHP organisées autour de l’étatisation de la santé, où l’UFML de Jérôme Marty était présente, de l’efficience du système avec les docteurs Hamon (FMF) et Henry (SML) et des lacunes du projet de loi sur la prise en charge des patients avec Luc Duquesnel (Unof-CSMF) et plus encore dans les propos de Jean-Paul Ortiz (CSMF) plus tard devant la presse.
MG France, qui a rencontré Marisol Touraine le 11 décembre dernier dans le cadre de la concertation relancée autour du projet de loi de santé, indique lundi 15 décembre 2014 que la ministre de la Santé "n’a pas semblé entendre les demandes des médecins généralistes, ne revenant pas sur l’obligation du tiers payant, ne renonçant pas à mettre en œuvre l’essentiel des mesures décriées par les médecins". Le syndicat regrette qu’elle ne réponde pas au "défi posé par la baisse démographique" des généralistes et s’insurge "contre l’absence de moyens alloués aux soins primaires contrairement aux intentions affichées par la stratégie nationale de santé." Il "rappelle donc son mot d’ordre de fermeture des cabinets médicaux à partir du 23 décembre et jusqu’au 31 selon les situations locales, et de nouveau le 6 janvier."
S’il "prend acte", vendredi 12 décembre 2014, du "changement de méthode affiché par le gouvernement" qui s’est traduit dans les faits par un report de l’examen du projet de loi de santé devant le Parlement (lire sur AEF) et l’annonce d’une reprise de la concertation, le conseil national de l’Ordre des médecins a encore une requête à faire. Il demande "qu’aucun préalable ne limite la réécriture en profondeur du projet de loi de santé". Et "insiste vivement" pour que "le calendrier proposé par la ministre soit rapidement publié, pour permettre la réécriture des points incontournables […]" de ce projet de loi.
"Nous restons vigilants sur la portée et l’issue de cette concertation qui doit avoir pour objet une réécriture profonde du texte. C’est la qualité de notre système de santé et d’organisation des soins qui est en jeu", souligne Patrick Bouet, président du Cnom.
Plusieurs réunions syndicales de médecins libéraux ont eu lieu le week-end des 6 et 7 décembre, alors que la totalité des syndicats médicaux représentatifs des généralistes (Unof-CSMF, MG France, FMF et SML) et des spécialistes (CSMF, SML, FMF et Le Bloc) appellent à une fermeture des cabinets médicaux de ville et à un arrêt des prises de garde entre le 23 décembre au soir et le 1er janvier au matin. Prenant note sans grande surprise du report de l’examen du texte au Parlement (lire sur AEF), ils veulent maintenir la pression sur Marisol Touraine tant ils considèrent que son projet de loi est contradictoire avec les orientations de la stratégie nationale de santé lancée en février 2013 par Jean-Marc Ayrault. Aussi bien les syndicats médicaux que la FHP réclament donc une réécriture en profondeur d’un texte accusé d’étatiser la gestion de l’offre de soins via des ARS toutes puissantes.
L’examen par le Parlement du projet de loi de santé porté par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, va être reporté au début du mois d’avril 2015, confirme lundi 8 décembre 2014 à l’AEF une source à la commission des affaires sociales de l’Assemblée. Le projet de loi, adopté le 15 octobre dernier en Conseil des ministres et qui devait venir en janvier à l’Assemblée nationale, serait examiné au lendemain des élections départementales qui ont lieu le 29 mars. Le report de l’examen de la loi de santé s’expliquerait par la priorité donnée au projet de loi "Macron" sur la croissance et l’activité dont la discussion est programmée également en janvier ; les députés intéressés par les deux textes ne pouvant siéger à la fois au sein de la commission spéciale constituée sur le texte "Macron" et au sein de la commission des affaires sociales en charge de l’examen du projet de loi santé.
Dans une déclaration lue à l’issue d’une réunion au siège parisien de Solidaires dans la foulée de la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites le 28 mars 2023, l’intersyndicale annonce la poursuite des grèves et des manifestations au niveau interprofessionnel avec un nouveau rendez-vous national programmé jeudi 6 avril. Cette décision intervient après la fin de non-recevoir adressée par l’exécutif à la demande de médiation réclamée par les syndicats pour tenter de trouver une issue au conflit dans le dialogue. Avec comme préalable la mise en suspens de la réforme prévoyant le recul de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite qui fait l’objet de plusieurs recours devant le Conseil constitutionnel. L’intersyndicale continue donc d’afficher son unité alors que, de l’aveu même de Philippe Martinez, une incertitude existe désormais sur la position qu’adoptera la CGT à l’issue de son congrès réuni actuellement à Clermont-Ferrand et devant se solder par le départ du leader de la centrale de Montreuil et la désignation d’une nouvelle direction confédérale.