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Les recommandations du jury de la Conférence nationale sur l’évaluation "ne doivent pas mettre en cause le travail des enseignants" mais "seront destinées à leur donner des outils supplémentaires", indique le président du jury Étienne Klein le 12 décembre 2014. Interrogé par AEF, il indique que "le rapport du CSP sur l’évaluation du socle commun n’est pas la base de travail du jury et [que] ce n’est pas son souci de se positionner par rapport à lui". "Nous nous réunissons demain [samedi 13 décembre] pour établir nos 4 ou 5 recommandations. On verra bien si elles recoupent celles du CSP." Pour Michel Quéré, président de la Conférence nationale sur l’évaluation, "nous sommes à l’aube d’une réflexion profonde sur la cohérence entre la dimension formative de l’évaluation et sa dimension sommative".
"Il est étrange que ce soit les innovateurs qui aient en permanence à se justifier de manquer d’exigence. Le niveau d’exigence ne baisse pas parce qu’on fournit un accompagnement aux élèves ! C’est le contraire !", déclare Viviane Bouysse, Igen, lors des Journées de l’évaluation vendredi 12 décembre 2014. Pour sa part, l’universitaire Elisabeth Bautier affirme qu'"il faudra s’interroger sur les effets de l’évaluation par compétence sur l’acquisition des savoirs". Car "avec les élèves qui n’ont pas de difficulté scolaire, vous n’avez pas besoin de cette question des compétences. Elles ont été pensées en fonction du socle et essaient de réguler l’extraordinaire niveau d’exigence du curriculum actuel." "Je ne suis pas sûre que nous soyons d’accord sur le sens du mot compétence", répond Viviane Bouysse selon qui, il existe "des centaines de définitions" propices aux "querelles incessantes".
"Quel que soit le système d'évaluation que nous adoptions, n’importe qui pourra toujours trouver une bijection qui transformera ce système en une note", estime Étienne Klein, président du jury de la Conférence nationale sur l’évaluation, lors des Journées de l’évaluation le 11 décembre 2014. Ainsi en va-t-il des "A--" et des "B++" par exemple. Aussi, "il faudrait insérer ce que nous apprennent les sciences du comportement pour voir comment améliorer le système", ajoute-t-il. "On ferait un grand pas en avant si le système éducatif pouvait évaluer d’autres compétences que l’on retrouve dans l’entreprise comme la créativité, la conduite de projets, l’esprit d’ouverture", déclare Pierre Ferracci, président du CNEE et chef d'entreprise. Car "sortir du cadre, ce n’est pas toujours être hors-sujet" et le système éducatif "le sous-estime".
"Ce que nous attendons désormais c'est une politique de l’évaluation, un calendrier, une évolution du DNB, un nouveau livret scolaire, une transformation des bulletins et des notes et le développement de nouvelles compétences. Vous voyez que le programme est intense", annonce la Dgesco Florence Robine, en ouverture des Journées de l’évaluation jeudi 11 décembre 2014. Pour sa part, l’historien Antoine Prost est "frappé par l’appauvrissement des procédures d’évaluation concentrées uniquement sur la note" et appelle les enseignants à distinguer "les devoirs d’apprentissage" et "les devoirs d’évaluation". Il est "immoral" de tenir compte dans une évaluation "des erreurs d’un élève qui apprend". À ses yeux, "le drame, c’est que nous secondarisons l’enseignement primaire alors qu’il aurait fallu primariser au moins la première partie du socle commun de l’enseignement secondaire".