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"L'espace scolaire est un espace de comparaison organisée et forcée. C’est ainsi. Il y a donc nécessité de construire une maîtrise de cette comparaison", déclare Jean-Marc Monteil, professeur au Cnam, lors des Journées de l’évaluation vendredi 12 décembre 2014. L’ancien recteur appelle à "construire des dimensions sur lesquelles l’élève peut se comparer favorablement". Jean-Marc Monteil "croit" à "la richesse quotidienne que constitue l’expérience des enseignants" mais interroge : "Cette richesse, on l’utilise où et quand dans l’Éducation nationale ?" "Faut-il que le rôle de l’inspecteur soit d’aller voir le professeur enseigner pendant 1h30 et revenir le voir 5 ans après ? On ne tire pas de conclusions pédagogiques de cela". Il rappelle qu’en 1998, il avait remis "un rapport à Claude Allègre demandant la suppression de l’inspection."
"Quel que soit le système d'évaluation que nous adoptions, n’importe qui pourra toujours trouver une bijection qui transformera ce système en une note", estime Étienne Klein, président du jury de la Conférence nationale sur l’évaluation, lors des Journées de l’évaluation le 11 décembre 2014. Ainsi en va-t-il des "A--" et des "B++" par exemple. Aussi, "il faudrait insérer ce que nous apprennent les sciences du comportement pour voir comment améliorer le système", ajoute-t-il. "On ferait un grand pas en avant si le système éducatif pouvait évaluer d’autres compétences que l’on retrouve dans l’entreprise comme la créativité, la conduite de projets, l’esprit d’ouverture", déclare Pierre Ferracci, président du CNEE et chef d'entreprise. Car "sortir du cadre, ce n’est pas toujours être hors-sujet" et le système éducatif "le sous-estime".
"Ce que nous attendons désormais c'est une politique de l’évaluation, un calendrier, une évolution du DNB, un nouveau livret scolaire, une transformation des bulletins et des notes et le développement de nouvelles compétences. Vous voyez que le programme est intense", annonce la Dgesco Florence Robine, en ouverture des Journées de l’évaluation jeudi 11 décembre 2014. Pour sa part, l’historien Antoine Prost est "frappé par l’appauvrissement des procédures d’évaluation concentrées uniquement sur la note" et appelle les enseignants à distinguer "les devoirs d’apprentissage" et "les devoirs d’évaluation". Il est "immoral" de tenir compte dans une évaluation "des erreurs d’un élève qui apprend". À ses yeux, "le drame, c’est que nous secondarisons l’enseignement primaire alors qu’il aurait fallu primariser au moins la première partie du socle commun de l’enseignement secondaire".