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Supprimer la qualification, former tous les doctorants à la pédagogie, harmoniser les compétences requises pour la HDR, supprimer la mention de thèse… Telles sont quelques-unes des propositions de la CPU concernant le recrutement des enseignants-chercheurs, leur formation et leurs carrières et figurant dans un document qu’AEF s’est procuré. Alors que la loi ESR prévoit que le gouvernement fasse des propositions sur ce sujet dans les 2 ans suivant sa promulgation et que l’IGAENR travaille aussi sur ce thème, un groupe de travail présidé par Hélène Pauliat (Limoges) s’est réuni depuis septembre 2013 et a soumis à discussion ses propositions en septembre 2014. La CPU estime qu’il faudrait sans doute "revoir la conception du métier d’enseignant-chercheur", notamment en réfléchissant à la durée du travail, en revoyant les référentiels horaires et en remettant la formation "au cœur du métier".
La procédure de qualification était au coeur des débats lors du colloque sur le recrutement des enseignants-chercheurs (1), organisé par les sénatrices écologistes Marie-Christine Blandin et Corinne Bouchoux, le 8 novembre 2013, au Sénat (AEF n°469865). Alors que les partisans de la qualification défendent une conception disciplinaire de l'enseignement supérieur et saluent une procédure luttant contre l'endo-recrutement, ses détracteurs dénoncent une mesure contraire à l'autonomie des établissements, qui dévalorise en outre le doctorat. Au rang des solutions, certains prônent la suppression du CNU, d'autres demandent la baisse du service d'enseignement quand les derniers veulent mettre des étudiants dans les comités de sélection et étoffer les dossiers de candidature avec des éléments pédagogiques.
Supprimer la qualification qui fait office de 2e jury de thèse ou la maintenir comme garantie contre le recrutement local ; sanctionner les directeurs de thèses qui ne parviennent pas à qualifier leurs docteurs ; réfléchir à l'adéquation des personnes recrutées aux fonctions qu'ils auront à exercer ; supprimer les membres nommés et les listes syndicales au CNU : ce sont quelques-unes des idées exprimées lors d'un séminaire organisé par QSF, le 4 octobre 2013 sur l' « une des questions les plus difficiles à régler », selon son président Olivier Beaud : « Comment concilier autonomie des universités et qualité du recrutement des universitaires ? » Vincent Berger, Alain Abécassis et Pierre-Cyrille Hautcœur, notamment, ont été invités à participer à ce séminaire, qui se tient après « le vif émoi » suscité par l'adoption, au Sénat, d'un amendement à la loi ESR supprimant la qualification, finalement rejeté en CMP (AEF n°187097 et n°186783).
La CMP (commission mixte paritaire) s'est mise d'accord par 9 voix pour et 3 contre sur les dispositions du projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et la recherche qui restaient en discussion, mercredi 26 juin 2013, apprend AEF. Le texte qui en résulte sera soumis au vote de l'Assemblée nationale le 9 juillet et du Sénat le 3 juillet. Si l'essentiel des propositions de rédaction adoptées et formulées par les deux rapporteurs, Vincent Feltesse, député socialiste de Gironde, et Dominique Gillot, sénatrice socialiste du Val-d'Oise, sont d'ordre rédactionnel, quelques modifications de fond ont été validées. Ainsi, la procédure de qualification supprimée par le Sénat est rétablie ; les épreuves de l'examen classant en médecine restent nationales ; l'élection au suffrage direct des représentants des personnels et étudiants au CA des communautés d'universités est maintenue sauf pour celles de plus de 10 membres.
« La procédure de qualification telle qu'elle existe actuellement soulève de nombreuses questions », estime un rapport encore non publié de l'IGAENR portant sur « les effets de la LRU sur les processus de recrutement des enseignants-chercheurs » et dont AEF s'est procuré un extrait sur la qualification. L'IGAENR estime, chiffres à l'appui et après analyse des critères de quatre sections, qu'il « n'existe pas une politique de qualification du CNU mais des politiques propres à chaque section ». De ce fait, les candidats « n'abordent pas leur passage devant le CNU avec les mêmes chances ». De plus, cette situation « aboutit, pour certaines sections, à priver de fait les universités de liberté de choix dans leurs recrutements ». L'IGAENR estime que « le CNU doit garantir l'égalité de tous les candidats » à la qualification et que la CP-CNU devrait jouer un rôle de coordination des sections.
43,5 % des personnes qualifiées par le CNU (Conseil national des universités) en 2012 n'ont pas été candidates aux concours d'enseignant-chercheur la même année, indique une étude de la promotion 2012 des qualifiés aux fonctions de MCF et de PR publiée par la DGRH en mars 2013. La DGRH parle d'un « fort taux d'évaporation de qualifiés de l'année ». À titre de comparaison, ce taux d' « évaporés » était de 34,5 % en 2007, 37,3 % en 2008, 42,6 % en 2009, 41,6 % en 2010 et 43,2 % en 2011.