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"Ce n’est pas l’option que nous préférons, mais si on nous impose qu’il n’y ait aucune sélection pendant le cursus universitaire, alors nous demanderons une sélection à l’entrée de la L1", indique à AEF Sandrine Clavel, présidente de la Conférence des doyens de droit et de science politique, après que la Conférence a pris position sur la sélection en master. Cette position a été adoptée à l’unanimité des 31 votants le 14 novembre 2014. La Conférence plaide pour garder une sélection à l’issue du M1. "Si une évolution devait être engagée", [les UFR] s’affirment prêtes à s’associer aux réflexions visant à reporter le moment de cette régulation à l’entrée de la 1re année de master", malgré certaines interrogations. "C’est sans doute une réflexion d’ensemble qui doit être menée", estime la Conférence.
Telle qu’elle est pratiquée actuellement, la sélection entre le M1 et le M2 ne convient ni au Snesup-FSU, ni au Sgen-CFDT, ni à Sup' recherche Unsa, interrogés par AEF alors que le tribunal administratif de Bordeaux a jugé que la sélection n’est pas justifiée en master, ce dernier relevant du 2e cycle – et non du 3e cycle (lire sur AEF). Le Snesup ne souhaite pas l’ouverture du débat sur la sélection en master mais demande "un travail sur la régulation nationale de l’offre de formation". Pour le Sgen, c’est un débat global sur l’orientation qui devrait être ouvert, et non spécifiquement sur la sélection. Mais Sup’Recherche Unsa estime "préférable de poser la question de la sélection en master – alors que le jugement du TA implique l’absence de sélection sur 5 ans, de la L1 au M2 – plutôt que celle de la sélection à l’entrée en L1". Mais la question reste "très complexe", estime-t-il.
"Nos diplômes conduisant à une profession réglementée, nous demandons des dispositions spécifiques en faveur de la sélection en master", indique à AEF Benoît Schneider, président de la FFPP (Fédération française des psychologues et de psychologie). "Supprimer toute sélection […], c’est placer l’université dans l’impossibilité d’offrir des conditions de formation satisfaisantes et rendre impossible l’organisation des stages nécessaires", estime-t-il. "La décision du tribunal de Bordeaux [pour qui la sélection n’est pas justifiée en master] nous inquiète, même si cela fait longtemps que nous expliquons qu’en psychologie, la sélection est nécessaire en master". Par ailleurs, la FFPP et l’AEPU (Association d’enseignants-chercheurs en psychologie des universités) vont relancer la réflexion sur l’architecture des mentions et parcours types de psychologie.
Si l'Unef, la Fage et PDE s'opposent à la sélection en master telle qu'elle existe aujourd'hui, c'est-à-dire entre la première et la deuxième années de ce cycle, leurs propositions de réforme divergent. PDE souhaite un "décalage de la sélection à l'entrée du master", à l'instar de la CPU (Conférence des présidents d'université), tandis que la Fage et l'Unef sont toutes deux contre toute sélection. Mais Julien Blanchet, président de la Fage, estime "indispensable" d'accompagner la suppression de la sélection en master par la création d'une plate-forme "admission post-licence", construite sur le modèle d'APB. In fine, afin d'examiner ces propositions, PDE et la Fage demandent "maintenant" l'ouverture de ce dossier, tandis que l'Unef souhaite que le débat soit posé "de manière plus large et plus politique, dans le cadre de la Stranes".
"La question du passage M1-M2 n'a pas encore été traitée mais le cabinet a confié une mission en ce sens à la Dgesip", indique le rapport annuel de la médiatrice de l’éducation nationale et de l'enseignement supérieur, Monique Sassier, rendu public mercredi 14 mai 2014, à Paris. Il poursuit : "La discussion sera ouverte en 2014 avec la CPU et les organisations étudiantes. Techniquement, il ne s'agit que d'un arrêté à modifier mais l'enjeu est tel qu'il faudra vraisemblablement plusieurs années pour faire aboutir la réforme." Interrogée par AEF, Monique Sassier indique que "toute sélection qui coupe le master en deux rompt la logique du LMD". De son côté, le cabinet de Geneviève Fioraso, secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche assure qu' "il n'y a aucun projet de modification de l'arrêté master" et qu'aucun groupe ne travaille sur ce sujet.