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Chrono Flex (groupe Inov-On), 280 salariés, spécialisée dans le dépannage de flexibles hydrauliques, a décidé en 2012 de prendre le chemin de l’entreprise "libérée". Un concept né aux États-Unis, qui arrive en France dans les années 1980, et qu’Isaac Getz, professeur de leadership et de l’innovation à l’ESCP Europe, définit comme "l’organisation dans laquelle les salariés sont libres et responsables d’entreprendre toute action qu’eux-mêmes – et non leurs managers ou les procédures – considèrent comme la meilleure pour l’entreprise". Chez Chrono Flex, touchée de plein fouet par la crise en 2009, c’est Alexandre Gérard, le président du groupe, qui décide de franchir le pas, persuadé que "la liberté + la responsabilité = le bonheur + la performance".
Les propositions du rapport Pénicaud-Lachmann-Larose « Bien-être et efficacité au travail », publié en février 2010 (AEF n°275408), « furent unanimement saluées pour leur pertinence… mais leur mise en oeuvre reste aujourd'hui très inégale et dans l'ensemble lacunaire ». Tel est le principal constat de Martin Richer, consultant en RSE (responsabilité sociale des entreprises), dans sa note « Bien-être et efficacité : pour une politique de qualité de vie au travail », publiée par le think tank Terra Nova le 18 mars 2013. Alors que la négociation interprofessionnelle sur la qualité de vie au travail se poursuit, la note fait « le point sur chacun des cinq champs de progrès proposés en formulant des recommandations dont les partenaires sociaux, les entreprises et les pouvoirs publics pourraient utilement se saisir ».
« Après la lutte contre les discriminations et la prévention des risques psychosociaux, voici venir la promotion du 'bien-être au travail' », constate Hubert Landier dans sa chronique pour AEF. « Cette recherche de facteurs de satisfaction non monétaires, venant des entreprises, s'explique d'une façon évidente : quand les contraintes budgétaires et la nécessité de comprimer les coûts rendent difficile l'octroi d'améliorations de salaires substantielles, l'on se tourne vers les facteurs de satisfaction immatériels. » Le bien-être, en outre, se trouve dans la suite logique de la démarche, initiée à partir des années 1970, visant à l'amélioration des conditions de travail. Cette démarche, toutefois, n'est pas sans risque, prévient cet expert en management et en relations sociales.
« Idéalisation + insatisfaction = frustration : voici en une équation et en trois mots les tendances de fond du vécu au travail des Français », résume Pierre-Éric Sutter, président de m@rs-lab, et directeur de l'Ovat (Observatoire de la vie au travail), à l'occasion de la publication de la quatrième édition de l'enquête de l'observatoire, vendredi 16 novembre 2012 (1). Pour lui, la frustration est « la tonalité principale du vécu au travail, le 'profil-type' du travailleur en France. Le Français idéalise le travail en valeur absolue mais dans le même temps il trouve le sien, en valeur relative, insatisfaisant. Ce vécu concerne, toute catégorie confondue, environ deux Français sur trois ».