En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
"Les masters comptent aujourd’hui 290 000 étudiants, dont 150 000 en M1 et 140 000 en M2. On ne peut donc pas dire qu’il y a une déperdition entre les deux", estime Geneviève Fioraso, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, lors des questions d’actualité au gouvernement, mardi 3 juin 2014. Toutefois, si l’on regarde la situation des seuls primo-entrants en master, le taux de passage entre le M1 et le M2 "n’est que de 65 %", indique-t-elle.
Telle qu’elle est pratiquée actuellement, la sélection entre le M1 et le M2 ne convient ni au Snesup-FSU, ni au Sgen-CFDT, ni à Sup' recherche Unsa, interrogés par AEF alors que le tribunal administratif de Bordeaux a jugé que la sélection n’est pas justifiée en master, ce dernier relevant du 2e cycle – et non du 3e cycle (lire sur AEF). Le Snesup ne souhaite pas l’ouverture du débat sur la sélection en master mais demande "un travail sur la régulation nationale de l’offre de formation". Pour le Sgen, c’est un débat global sur l’orientation qui devrait être ouvert, et non spécifiquement sur la sélection. Mais Sup’Recherche Unsa estime "préférable de poser la question de la sélection en master – alors que le jugement du TA implique l’absence de sélection sur 5 ans, de la L1 au M2 – plutôt que celle de la sélection à l’entrée en L1". Mais la question reste "très complexe", estime-t-il.
Si l'Unef, la Fage et PDE s'opposent à la sélection en master telle qu'elle existe aujourd'hui, c'est-à-dire entre la première et la deuxième années de ce cycle, leurs propositions de réforme divergent. PDE souhaite un "décalage de la sélection à l'entrée du master", à l'instar de la CPU (Conférence des présidents d'université), tandis que la Fage et l'Unef sont toutes deux contre toute sélection. Mais Julien Blanchet, président de la Fage, estime "indispensable" d'accompagner la suppression de la sélection en master par la création d'une plate-forme "admission post-licence", construite sur le modèle d'APB. In fine, afin d'examiner ces propositions, PDE et la Fage demandent "maintenant" l'ouverture de ce dossier, tandis que l'Unef souhaite que le débat soit posé "de manière plus large et plus politique, dans le cadre de la Stranes".
"La question du passage M1-M2 n'a pas encore été traitée mais le cabinet a confié une mission en ce sens à la Dgesip", indique le rapport annuel de la médiatrice de l’éducation nationale et de l'enseignement supérieur, Monique Sassier, rendu public mercredi 14 mai 2014, à Paris. Il poursuit : "La discussion sera ouverte en 2014 avec la CPU et les organisations étudiantes. Techniquement, il ne s'agit que d'un arrêté à modifier mais l'enjeu est tel qu'il faudra vraisemblablement plusieurs années pour faire aboutir la réforme." Interrogée par AEF, Monique Sassier indique que "toute sélection qui coupe le master en deux rompt la logique du LMD". De son côté, le cabinet de Geneviève Fioraso, secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche assure qu' "il n'y a aucun projet de modification de l'arrêté master" et qu'aucun groupe ne travaille sur ce sujet.
Le tribunal administratif de Bordeaux enjoint au président de l’université Montesquieu Bordeaux-IV d’inscrire une étudiante en M2 recherche de "droit des affaires", par une décision du 5 décembre 2013. Selon le TA, depuis la loi LRU, le M2 relève du 2e cycle, et non pas du 3e cycle comme l’avait fait valoir l’université. S’appliquent donc les dispositions du 2e cycle selon lesquelles "l’admission dans les formations du 2e cycle est ouverte à tous les titulaires des diplômes sanctionnant les études de 1er cycle". Bordeaux-IV ne peut pas non plus invoquer "la capacité d’accueil limitée", en l’absence du décret listant les formations de 2e cycle dans lesquelles l’admission peut dépendre des capacités d’accueil des établissements. "Ce jugement est intéressant et, au vu du code de l'éducation, semble imparable", estime Bernard Toulemonde, juriste et IGEN honoraire, interrogé par AEF.