En plus des cookies strictement nécessaires au fonctionnement du site, le groupe AEF info et ses partenaires utilisent des cookies ou des technologies similaires nécessitant votre consentement.
Avant de continuer votre navigation sur ce site, nous vous proposons de choisir les fonctionnalités dont vous souhaitez bénéficier ou non :
"Le risque pour les entreprises est de ne pas percevoir la différence entre le DIF (droit individuel à la formation) et le CPF (compte personnel de formation)", prévient Denis Reymond, directeur de practice pôle solutions et conseil chez Demos, interrogé par AEF le 29 avril 2014. "Contrairement au DIF qui est un droit de discussion autour d’un projet de départ en formation, le CPF est un droit opposable, même s’il n’en porte pas le nom." Dans un communiqué publié par l’organisme de formation le 16 avril, il soulignait que le responsable formation "n’est plus en mesure d’inciter les collaborateurs à intégrer une formation qui intéresse l’entreprise", désignant quelques "leviers" pour "instaurer une stratégie d’incitation à la consommation".
Outre le groupe quadripartite (État, régions, partenaires sociaux), qui "assure le suivi et le pilotage stratégique de la mise en œuvre de la réforme de la formation professionnelle", deux autres instances sont chargées de suivre la mise en place du CPF (compte personnel de formation) : un comité de pilotage, qui "assure la gouvernance de l’ensemble du dispositif", et un comité opérationnel du SI (système d’information) qui "pilote et coordonne l’ensemble des chantiers autour du SI CPF". C’est ce qu’indique un document de travail remis aux membres du groupe quadripartite lors de sa réunion du 2 avril 2014. Au sein de la DGEFP, Catherine Dessein, qui était jusqu’à présent secrétaire générale de l’École des hautes études en santé publique, a été nommée directrice de projet CPF.
La Fédération nationale des Urof (Unions régionales des organismes de formation) appelle, dans un communiqué diffusé le 20 mars 2014, les partenaires sociaux et les pouvoirs publics à maintenir l'accès au socle de connaissances et de compétences parmi les formations éligibles au CPF (compte personnel de formation). Les prestataires de formation répondant essentiellement à la commande publique interviennent pour demander le respect de la "philosophie de l'ANI (accord national interprofessionnel)" du 14 décembre 2013 sur la formation professionnelle, alors que le groupe quadripartite État-régions-partenaires sociaux, qui prolonge ses travaux, doit se réunir le 2 avril prochain. À cette occasion, il doit notamment formuler des "propositions de méthode pour l'élaboration des listes de formations éligibles" au compte personnel.
L'article 1er du projet de loi relatif à la formation professionnelle, l'emploi et la démocratie sociale, qui pose les principes et modalités essentielles de fonctionnement du CPF (compte personnel de formation), a été l'un des plus débattus et amendés lors du passage du texte devant le Parlement. Parmi les modifications majeures apportées à cet article par les députés et sénateurs, qui ont adopté de façon définitive le projet de loi respectivement les 26 et 27 février 2014, le rythme d'alimentation du CPF est accéléré, permettant ainsi l'acquisition des 150 heures de plafond en un peu plus de 7 ans ; l'opposabilité est précisée et l'abondement correctif porté à 130 heures pour les salariés à temps partiels, contre 100 heures pour les autres. Attaché à la personne tout au long de sa carrière, le CPF se substituera au DIF (droit individuel à la formation) à compter du 1er janvier 2015.
Près de 4 entreprises sur 10 de plus de 250 salariés consacrent plus de 4 % de leur masse salariale à la formation, indique le groupe Demos dans son enquête publiée jeudi 12 décembre 2013 sur l'externalisation de la formation en 2013. En outre, alors que la négociation sur la formation professionnelle achoppe actuellement sur la question du financement, l'étude indique qu'une majorité d'entreprises dépense davantage que la contribution légale (1,6 % pour les 20 salariés et plus actuellement). Par ailleurs, si la part des dirigeants d'entreprise insatisfaits de l'exploitation des fonds de la formation par les Opca diminue par rapport à 2011, 62 % estiment encore que leur taux de récupération n'est pas optimal. La fonction formation est aussi perçue de plus en plus comme une fonction stratégique, relève l'étude.