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"Nous avons à dépasser la question de savoir s’il faut apprendre le code informatique aux jeunes, ce sera le cas, et le but de cette journée était précisément de montrer ce qui existe et de croiser les initiatives du terrain", indique à AEF Stéphane Distinguin, président du pôle de compétitivité Cap Digital, le 3 avril 2014 au lendemain d’une journée organisée avec l’Inria à Paris, en partenariat avec le Cnam et la Fing. Pour Antoine Petit, directeur général adjoint de l’Inria, "il y a un mouvement international" en faveur de l’enseignement de l’informatique et du numérique. Cet événement vise à "faire le relais" avec les pratiques des acteurs éducatifs en France.
"Quasiment unanimes sur l'importance des nouvelles technologies dans le monde du travail, les Français sont critiques sur l'enseignement reçu dans le cadre des formations scolaires et universitaires", estime la chaire "économie numérique" de l'université Paris-Dauphine dans son dernier baromètre publié le 23 mars 2014. Selon les données recueillies par l'institut de sondage Médiamétrie, plus de la moitié des personnes interrogées "jugent que la formation, aujourd'hui, ne prépare pas correctement aux métiers actuels". Par ailleurs, dans son étude sur "Les Français et le numérique", l'Inria soulignait le 12 mars dernier que les trois-quarts des personnes interrogées se prononcent en faveur de "cours d'informatique et sciences du numérique" avant la terminale.
L'Éducation nationale a déjà connu « une quinzaine de plans sur le numérique » mais avec la « feuille de route » présentée par le ministre Vincent Peillon en décembre 2012, « il s'agit d'essayer de faire entrer le numérique dans la structure même de l'institution et non de financer un équipement pour passer rapidement à autre chose », estime Gilles Braun, conseiller numérique du ministre, lors d'une table ronde, le 14 juin 2013 dans le cadre de Futur en Seine, manifestation organisée par Cap Digital à Paris. Pour François Jarraud, fondateur du « Café pédagogique », la question reste de savoir « ce qu'on veut faire du numérique : des savoir-faire passent par le numérique, mais ces points-là ne sont pas aujourd'hui soulevés et du coup on ne sait pas trop pourquoi on fait les choses ». Gilles Braun souligne par ailleurs la « question complexe » de la « plus-value pédagogique ».
« L'informatique est d'une importance toujours grandissante en termes de création de richesses et d'emplois dans le monde » mais la France accuse « un important retard conceptuel et industriel » par rapport aux « États-Unis et certains pays d'Asie », qui s'explique « en partie » par les « carences de l'enseignement de l'informatique », estime un groupe de travail (1) de l'Académie des sciences, dans un rapport publié le 15 mai 2013. Ce texte, qui a reçu le 9 avril un « avis favorable » de l'Académie des sciences, fait valoir que l'enseignement de l'informatique est « resté longtemps au point mort ou réduit à l'apprentissage des seuls usages de produits de base ». Il recommande de « mettre en place un enseignement de science informatique depuis le primaire jusqu'au lycée, orienté vers la compréhension et la maîtrise de l'informatique » et insiste sur la formation des enseignants.
« J'ai compris la mise en place de l'option 'informatique et sciences du numérique' en terminale scientifique dès la rentrée 2012 comme étant une première étape, car il fallait commencer par quelque chose », indique jeudi 22 décembre 2011 à AEF Gilles Dowek, directeur de recherche à l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) et membre du groupe d'expert en charge de la rédaction du programme. Il parle d'une « généralisation possible aux autres terminales » et se prononce en faveur d'une extension de l'option « en envisageant quelque chose dès la maternelle », jusqu'au baccalauréat. Environ 1 300 enseignants de physique, STI, mathématiques et biologie suivent une formation continue cette année, avec pour objectif d'enseigner l'option dans 1 000 lycées sur les 2 000 qui ont une terminale S. Pour cette formation d'environ 120 heures les enseignants se sont montrés « très motivés », d'autant que « le ministère ne leur a pas donné de décharge donc ils la suivent sur leur temps libre ».