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"L'État délègue, externalise, contractualise avec les mairies qui sont incitées à se poser en coproducteurs de la sécurité sous peine de se voir sanctionnées", indique le sociologue Tanguy Le Goff, chargé d'études à l'IAU et chercheur associé au Cesdip. "Comment en est-on arrivé à ce système de gestion négociée de la sécurité", s'interroge-t-il dans le dernier numéro des "Cahiers de la sécurité", la revue de l'Inhesj. "Les élites politiques et administratives nationales n'ont cessé, depuis une trentaine d'années, d'accompagner [les maires] tout en cherchant à les contrôler par des outils plus ou moins souples permettant une tutelle à distance des services de l'État", explique-t-il.
« Pour ce scrutin municipal, la place de la police municipale est réellement importante », estime Jean-Michel Weiss, secrétaire général de la FA-FPT police municipale dans le Gard et l'Hérault, dans un document où il analyse « la place de la sécurité » dans ces élections. « C'est le reflet d'un désengagement important de l'État », estime le syndicaliste. « Outre la police municipale, les différents candidats abordent aussi la prévention et l'usage des nouvelles technologies comme étant des outils importants pour améliorer la sécurité des habitants. » Et d'ajouter : « Même si certains se sont risqués à annoncer un grand nombre de recrutement de policiers municipaux, rares sont ceux qui expliquent comme ils vont financer ces emplois nouveaux. »
« Il faut qu'il y ait un lien plus direct entre les moyens en personnels [de la police et de la gendarmerie] et l'activité mesurée par le nombre de faits de délinquance rapportée à la population », affirme Christian Martin, conseiller maître à la Cour des comptes, lors de son audition par la mission d'information sur la lutte contre l'insécurité sur tout le territoire de l'Assemblée nationale, mardi 11 février 2014. Il ne préconise pas qu'il « y ait une proportionnalité complète entre l'effectif d'une circonscription de sécurité publique et l'activité de la délinquance. Mais la méthode consistant à définir des paramètres vraiment significatifs, dont certains liés à l'activité, et à essayer d'ajuster au mieux les effectifs est la bonne », souligne-t-il. Il rappelle par ailleurs les préconisations de la Cour des comptes en matière de police municipale et de vidéosurveillance.
Des « mesures spécifiques aux agents de police municipale ont été prises », annonce le ministre de l'Intérieur, lors de la CCPM (Commission consultative des polices municipales), organisée jeudi 13 février 2014. « La priorité a été donnée à la revalorisation générale de la catégorie C, qui constitue une amélioration très sensible de la situation des fonctionnaires », ajoute Manuel Valls. Selon lui, les policiers municipaux « bénéficieront mécaniquement de ce fait d'une revalorisation plus substantielle que celle accordée aux autres fonctionnaires territoriaux ». Il précise que « chaque agent percevra annuellement un supplément de 110 à 390 euros en 2014, puis au moins 320 euros en 2015 ». Le coût de cette mesure au profit des polices municipales et des gardes-champêtres « est estimé à 13,2 millions d'euros sur deux ans », dit-il.