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« Nous avons lancé en 2013 le chantier d'un référentiel de compétences communes aux docteurs », explique à AEF Christelle Goutaudier, responsable du collège doctoral de l'Université de Lyon. Une liste d'une dizaine de compétences est actuellement « soumise aux enseignants-chercheurs, doctorants et entreprises », afin d'obtenir une « version stabilisée » en avril 2014. Le site de Lyon Saint-Étienne compte environ 6 000 doctorants, répartis au sein de 17 écoles doctorales. Outre un observatoire de l'insertion professionnelle, le service des études doctorales de cette Comue organise des modules de formation transversaux, des journées de rencontres et un financement pour les entreprises confiant une mission d'innovation à un jeune docteur.
« De mon expérience, je retiens qu'un docteur n'est pas tant un expert qu'un chef de projet, capable de constituer et d'animer une équipe réunissant toutes les compétences nécessaires pour pouvoir mener un projet jusqu'à son terme. » C'est ainsi que Marc Chaussade, directeur exécutif du consortium de valorisation thématique d'AllEnvi (Alliance nationale de la recherche pour l'environnement) et lui-même titulaire d'un doctorat, répond à la question « le docteur n'est-il qu'un chercheur ? », thème d'une rencontre du Club Cursus & Insertion (1) qui s'est tenue le 31 janvier 2014 dans les locaux de l'université Paris-Descartes et qui était animée par l'ABG (2). Des docteurs exerçant en dehors de la recherche ont à cette occasion débattu de la définition du métier de chercheur et illustré, à travers leurs témoignages, que la recherche n'est pas la seule finalité du doctorat.
Les docteurs sont embauchés « d'abord pour faire de la recherche », mais ils ont aussi des « compétences clés » leur permettant d'exercer des responsabilités en dehors de la seule R&D. C'est ce qu'il ressort d'une conférence-débat du club « Cursus & Insertion » (1), jeudi 13 juin 2013 à Paris sur le thème « Les docteurs : des compétences stratégiques au service des enjeux de demain ». La conférence était cette fois-ci animée par l'ABG Intelli'agence (2). Pour mieux appréhender et valoriser ces compétences, les écoles doctorales leur offrent un accompagnement individualisé tout au long de la préparation de la thèse. Mais des obstacles subsistent, liés à la « culture » et aux relations des milieux académique et socio-économique, ainsi qu'au nombre de docteurs formés dans certaines disciplines, telle la biologie.
« Seules 10 % des écoles doctorales sont exemplaires » en matière de suivi et d'insertion des docteurs. C'est ce que relève l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) dans son rapport d'activité pour 2011, adopté par le conseil de l'agence en mai 2012 et rendu public mardi 3 juillet 2012. Pour la vague B, l'agence a évalué 72 écoles doctorales regroupant plus de 20 000 doctorants, soit près de 30 % des effectifs nationaux, réparties sur 14 académies et 30 établissements. Or pour la moitié d'entre elles, « les experts mentionnent de réelles difficultés et regrettent un manque de données exploitables » sur le devenir professionnel des docteurs. Selon les experts, rapporte l'agence, « ce critère est étroitement lié au volontarisme de la direction [de l'école] et à la qualité du soutien administratif ». Le rapport ajoute que « la faiblesse du suivi est couramment associée à un taux d'abandon élevé, notamment dans le secteur SHS (sciences humaines et sociales) ».
« L'enquête 'compétences et employabilité des docteurs' tente de répondre à la question de savoir si l'on peut définir un pool de compétences commun à tous les docteurs », explique à AEF Barthélémy Durette, chef de projet au sein du cabinet de conseil en recrutement de docteurs Adoc Talent Management, à l'initiative de l'enquête dont les résultats sont mis en ligne mardi 31 janvier 2012 sur le site de la société (1). « Pour ce faire, un travail essentiellement statistique a été mené à partir d'un questionnaire en ligne auquel ont répondu 5 000 docteurs et recruteurs, préparé par les réflexions de 'focus groups' et complété par des entretiens semi-directifs avec 25 docteurs et recruteurs » (AEF n°232451). La réponse apportée par la centaine de pages du rapport d'enquête est qu' « il existe bien un pool d'une vingtaine de compétences coeur – ou génériques – chez tous les docteurs, indépendamment de leur discipline, de leur taux de séniorité (antériorité de l'obtention de la thèse) et de l'environnement de la thèse (mode et source de financement, activités complémentaires, etc.) ». Ces compétences génériques « s'enrichissent ensuite de compétences spécifiques, notamment en fonction des disciplines », poursuit Barthélémy Durette.