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Le ministère de l'Éducation nationale a mis en place un groupe de suivi du dispositif « plus de maîtres que de classes » dont la première réunion a eu lieu le 31 janvier 2014, selon les informations recueillies par AEF. Présidé par la rectrice de Clermont-Ferrand, Marie-Danièle Campion, il devrait remettre deux notes d'étape au ministre en juin 2014 et janvier 2015 avant un rapport final en juillet 2015. Y participent notamment Roland Goigoux, du laboratoire Acté de l'université de Clermont-Ferrand, Patrick Picard, directeur du centre Alain Savary, Jean-Marc Merriaux, directeur général de Canopé et Marie Toullec-Théry, enseignant-chercheur à l'université de Nantes. Les Dasen, Catherine Benoit-Mervant de Loire-Atlantique et Benoît Dechambre de Paris, quatre professeurs des écoles, des représentants des syndicats du premier degré et l'ANCP font également partie du comité. En 2013, 1 351,75 emplois sont consacrés à ce dispositif (AEF n°471703).
« Nous allons mettre en place un groupe de suivi des maîtres supplémentaires, afin de mutualiser les projets des écoles et de prendre en charge l'évaluation », explique à AEF le Dasen du Rhône, Jean-Louis Baglan le 12 juillet 2013. À la rentrée 2013, le programme « plus de maîtres que de classes » va disposer de 110 maîtres au total dans l'académie de Lyon, dont 98 dans le Rhône. Ce dispositif « n'est pas nouveau dans le département, il existe dans nos réseaux d'éducation prioritaire depuis le début des années 2000 », précise Jean-Louis Baglan. Le Dasen a demandé « à ce que le Rhône soit évalué par la Dgesco et la Depp, avec l'aide des chercheurs de l'IFÉ ».
« Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, dans la littérature [travaux de recherche scientifiques], on dispose de clés et de raisons de penser que le dispositif 'plus de maîtres que de classes' (AEF n°200611) va marcher », indique Marc Gurgand, directeur de recherches au CNRS et professeur associé de l'École d'économie de Paris, lors d'une rencontre organisée par l'Ajé (Association des journalistes éducation et recherche) vendredi 17 mai 2013. Il s'appuie notamment sur les résultats d'une expérience menée aux États-Unis, intitulée « Star », qui a concerné près de 12 000 élèves. Accompagné de Clément de Chaisemartin, doctorant, le chercheur a présenté plusieurs résultats de recherche qui mesurent l'effet de différentes politiques scolaires sur les apprentissages des élèves et leurs trajectoires.
Mettre en œuvre des pédagogies innovantes, créer des passerelles entre les cycles et avec le collège, renforcer le travail en équipe, améliorer la réussite des élèves : tels sont les objectifs des équipes pédagogiques qui bénéficieront du dispositif « plus de maîtres que de classes » à partir de la rentrée 2013 dans le Nord. « Nous avons validé 44 projets, variables d'une école à l'autre, dans le département », indique à AEF jeudi 28 mars 2013 le Dasen, Christian Wassenberg. « Ce dispositif, centré sur les élèves en difficulté, explicitement tourné vers la prévention, repose sur la responsabilité des équipes enseignantes », souligne jeudi 11 avril Pierre Hautecoeur, inspecteur de l'Éducation nationale adjoint au Dasen (1). AEF détaille trois projets transmis par les autorités académiques.
« Le risque principal » associé au dispositif « plus de maîtres que de classes » est que « les enseignants responsables de la classe accordent moins d'attention aux élèves en difficulté, laissant ainsi à l'autre adulte la responsabilité de leur prise en charge », écrit Bruno Suchaut, professeur en sciences de l'éducation, détaché à l'URSP (Unité de recherche pour le pilotage des systèmes pédagogiques) à Lausanne (Suisse), dans une étude publiée en mars 2013. « Cela peut même conduire à ce que ces élèves, comme dans le cas d'une prise en charge externe, soient séparés du curriculum principal de la classe. » Bruno Suchaut livre une « analyse des conditions de l'efficacité du dispositif », rappelant au regard des expériences étrangères, que « la co-intervention, pour être efficace, doit être pensée en termes de complémentarité et en définissant précisément les tâches de l'enseignant supplémentaire, ce qui nécessite sans doute de la part du tandem d'avoir un certain entraînement dans ce domaine », d'autant plus « si l'un des deux est peu expérimenté » (1).