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Le taux de prescription des emplois d'avenir atteint 91 % de l'objectif annuel et depuis le 1er novembre 2012, 85 190 contrats ont été prescrits (1) dont 97,3 % par les missions locales et 2,4 % par les Cap emploi, selon les données communiquées par l'UNML (Union nationale des missions locales). « Nous avons atteint notre rythme de croisière. Le nombre moyen d'emplois d'avenir en cours de signature est actuellement de 1 500 par semaine, ce qui est globalement pas mal », déclare à l'AEF Serge Kroichvili, délégué général de l'UNML, ajoutant que 7 200 contrats avaient été prescrits au cours du mois de janvier 2014. En 2013, les emplois d'avenir du secteur non marchand ont représenté 82 % des prescriptions. Michel Sapin a adressé une lettre aux préfets demandant que la part du secteur marchand ne s'accroisse plus en 2014, pour éviter les effets d'aubaine (AEF n°473528).
« La part des emplois d'avenir réalisés dans des entreprises du secteur marchand devra être davantage maîtrisée, pour limiter les effets d'aubaine et assurer un niveau d'exigence élevé vis-à-vis de ces employeurs », demande Michel Sapin dans une lettre datée du 16 décembre 2013 et adressée aux préfets, aux Direccte, Dieccte et au directeur général de Pôle emploi. « Cette part est au plan national de plus de 17 % des prescriptions en 2013, et même 27 % sur les 3 derniers mois : elle ne doit plus s'accroître en 2014, et même diminuer dans les régions les plus atypiques de ce point de vue (parfois au-delà de 40 % sur les 3 derniers mois, ce qui est excessif », prévient-il. Selon le ministère, la région Champagne-Ardenne affiche un taux moyen de 43,2 % sur les 3 derniers mois, la Haute-Normandie de 36,0 %, la Picardie de 33,9 % et la Bourgogne de 32,7 %.
« Renforcer la capacité de négociation des missions locales [avec les employeurs locaux et les acteurs du territoire] pour parvenir à une fabrication conjointe des [emplois d'avenir] est ainsi l'un des principaux enjeux des phases futures de mise en œuvre du dispositif », estiment les auteurs d'une analyse comparative sur les premiers mois de mise en œuvre des emplois d'avenir dans 5 missions locales (1). Pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics, le renforcement de cette capacité de négociation passe pour les auteurs par une « meilleure lisibilité et pérennité des moyens accordés aux équipes 'emploi' des missions locales, par le développement des supports collectifs externes (notamment en matière de formation) pour favoriser la fabrique conjointe des emplois d'avenir, et par la poursuite de l'adaptation pragmatique des règles ou des régulations ».
Michel Sapin et Sylvia Pinel ont signé, le 24 octobre 2013, une convention-cadre sur la mise en œuvre des emplois d'avenir entre l'État et les fédérations professionnelles des entreprises de services à la personne, dans le cadre de l'extension des emplois d'avenir au secteur marchand. « Cette convention vise le recrutement de 1 000 jeunes en emplois d'avenir d'ici la fin de l'année 2014. » Elle s'inscrit notamment dans les objectifs de développement du secteur des services à la personne, dont les trois chantiers ont été présentés le 11 septembre dernier en Conseil des ministres (AEF n°182733), affirment les ministères en charge de l'Emploi et des PME.
« 2013 a été l'année de la mobilisation pour réussir l'entrée, 2014 et 2015 doivent être celles de la mobilisation sur la formation et le tutorat pour réussir la sortie », affirme Jean-Marc Germain (PS), président-rapporteur de la mission parlementaire sur la mise en œuvre des emplois d'avenir le 18 septembre 2013. Lors de la remise du rapport, le député assure qu' « après un retard à l'allumage », les emplois d'avenir ont trouvé leur « rythme de croisière […] grâce à une forte mobilisation ». L'effort doit se porter sur l'objectif de 30 % de contrats fléchés vers les ZUS en 2014 : « nous devons les atteindre coûte que coûte », insiste Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, à l'initiative de la mission. « Le déploiement a été plus rapide en zone rurale qu'en zone urbaine », constate le rapporteur qui note de fortes disparités entre les territoires.
Neuf mois après la création des emplois d'avenir, quel bilan peut-on en faire ? Si 40 % de l'objectif fixé par le gouvernement a été atteint à la mi-juillet, les missions locales, qui ont un rôle clé dans ce dispositif, estiment qu'il est normal que le lancement de ce nouveau programme prenne du temps. L'enjeu est d'abord de « construire des parcours d'emploi durables pour les jeunes », tient à rappeler Serge Kroichvili, délégué général de l'UNML. « Les objectifs fixés par le gouvernement « ne sont pas trop ambitieux, comme certains le laissaient entendre ». S'agissant de l'ouverture du dispositif au secteur marchand, les missions locales se veulent vigilantes pour éviter les effets d'aubaine. « Nous pouvons refuser des dossiers qui n'offriraient pas assez de garantie au jeune sur le type de poste proposé », assure Antonio Correia, directeur de la mission locale de Paris.