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Dans une lettre aux dirigeants des écoles nationales supérieures d'architecture datée du 30 décembre 2013, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, expose les trois axes d'une réforme qu'elle entend « finaliser à l'automne » et qui aura comme objectif « une plus forte insertion des Ensa dans le droit commun du service public de l'enseignement supérieur ». Cette réforme vise d'une part à « intégrer les principes de gouvernance » des autres établissements d'enseignement supérieur à celle des écoles d'architecture, leur statut actuel ne « facilitant pas leur pleine participation à la recomposition du paysage de l'ESR en cours ». La ministre souhaite d'autre part faire évoluer le statut des enseignants des Ensa « pour leur permettre de se consacrer davantage à la recherche ». Enfin, en matière de vie étudiante, la réforme devra « donner les mêmes droits et avantages » aux élèves architectes qu'aux étudiants d'université.
« La pédagogie » est l'une des trois priorités – avec « la vie étudiante » et « la gouvernance » – qu'Aurélie Filippetti identifie en vue de « l'objectif d'une plus forte insertion des Ensa (Écoles nationales supérieures d'architecture) dans le droit commun du service public de l'enseignement supérieur ». C'est ce qu'indique la ministre de la Culture et de la Communication dans un courrier aux Ensa, daté du 30 décembre 2013. « La valeur ajoutée des diplômes des Ensa reste trop peu connue et les diplômés souffrent de niveaux de rémunération trop faibles », estime notamment la ministre. Ce courrier fait suite au rapport de « la concertation sur l'enseignement et la recherche en architecture » que lui a remis Vincent Feltesse (1) le 8 avril 2013 (AEF n°191965). Aurélie Filippetti aborde aussi entre autres la place des écoles dans les Comue et le statut d'enseignant-chercheur dans ces écoles (AEF n°472552).
Vincent Feltesse, député PS de Gironde et président du comité d'orientation sur l'enseignement et la recherche en architecture (AEF n°201887), plaide pour la « mise en place d'une cotutelle du ministère de la Culture et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur les écoles d'architecture », dans le « rapport de la concertation sur l'enseignement et la recherche en architecture » (1) qu'il remet à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, le 8 avril 2013. Le député, qui est par ailleurs rapporteur du projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche (AEF n°196859), estime en effet dans ce document que cette cotutelle serait le premier préalable au « rapprochement aussi naturel que souhaitable » des Ensa (Écoles nationales supérieures d'architecture) avec les universités et les grandes écoles. « Il est indéniable que les écoles d'architecture exercent des missions en tous points comparables à celles des universités et des grandes écoles. Elles sont des établissements d'enseignement supérieur et de recherche à part entière, et doivent à ce titre relever également du ministère qui en a la charge », écrit-il.
« La technique est peu présente » dans la formation des architectes en France et « des efforts restent à faire » pour renforcer les « doubles cursus architecte-ingénieur ». Tel est le constat dressé par le rapport de la concertation sur l'enseignement et la recherche en architecture (1), remis par Vincent Feltesse (2) à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication (3), le 8 avril 2013. Afin d'y remédier, il propose d'« adapter la formation aux attentes de la société et aux évolutions des métiers de l'architecture ». Parmi d'autres « actions prioritaires » à mener, le rapport recommande d'« établir un référentiel commun des compétences délivrées par les écoles d'architecture », de « définir un programme national interministériel de formation et de recherche en architecture », ou encore de « placer les écoles d'architecture sous la cotutelle du ministère de la Culture et de la Communication d'une part, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche d'autre part ».
« Entrées dans le schéma global du LMD très peu de temps après les universités, les écoles d'architecture ont montré une très grande capacité à mener une réforme en profondeur qui se traduit aujourd'hui dans les évaluations très positives de leurs deux cursus principaux [diplôme d'études en architecture et diplôme d'État d'architecte] », indique l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) dans son rapport de synthèse de l'évaluation de ces programmes, mis en ligne le 29 juin 2012 (1). Il existe 22 écoles d'architecture en France qui accueillent plus de 18 000 étudiants : 21 sont publiques (les Ensa, écoles nationales supérieures d'architecture, sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication et l'Insa Strasbourg, qui dépend du MESR) et une école est privée (l'école supérieure d'architecture à Paris) (2). Elles délivrent un DEEA (diplôme d'études en architecture) valant grade de licence et un DEA (diplôme d'État d'architecte) valant grade de master.
« Est-il convenable, équitable, encore acceptable que l'investissement de l'État demeure deux fois moins important pour la formation d'un étudiant en architecture que celui engagé pour les autres étudiants, futurs professionnels techniques et culturels de même niveau de formation ? » interroge le collège des directeurs des vingt Ensa (écoles nationales supérieures d'architecture) de France, dans une « lettre ouverte aux élus de la nation » rendue publique le 25 mai 2012. Les Ensa sont des établissements publics administratifs, qui accueillent 18 000 étudiants. « Avec un apport de l'État inférieur à 7 000 euros par an et par étudiant, les Ensa reçoivent un budget deux fois moindre que les écoles publiques comparables dans les domaines techniques et culturels. » En outre, les dotations annuelles d'investissement portant sur l'immobilier et l'équipement de premier niveau « ne peuvent répondre aux besoins de maintenance des bâtiments et des équipements. Les locaux et l'équipement atteignent souvent un niveau critique ».