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Alors que la négociation avec l'éditeur Elsevier « entre dans sa dernière ligne droite », le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a « engagé, au nom du comité de pilotage de BSN (Bibliothèque scientifique numérique), une démarche auprès des dirigeants d'Elsevier pour leur demander une ultime proposition qui soit acceptable », indique Roger Genet, DGRI, dans un courrier adressé le 12 décembre 2013 à la CPU et dont AEF a eu copie. Il y souligne que « le comité de pilotage BSN, comme le ministère, ne sont pas prêts à accepter des conditions abusives et draconiennes que certains éditeurs ont pu pratiquer par le passé ». Pour autant, un échec de la négociation se traduirait par des discussions « en ordre dispersé » des établissements, conduisant à ce que la « communauté nationale enseignement supérieur et recherche paye plus cher un service hétérogène et de moins bonne qualité ».
L'Abes vient d'envoyer le 4 décembre 2013 à Elsevier une lettre recommandée demandant à l'éditeur de « procéder à une interruption des accès au 1er janvier 2014 », en raison de « l'incertitude » actuelle sur l'aboutissement des négociations conduites au niveau national. Interrogé par AEF, le directeur de l'Abes, Jérome Kalfon, souligne que « ce n'est pas la première fois que ce genre de choses arrive » et qu'il s'agit « d'éviter que les abonnements soient reconduits tacitement sous la responsabilité de l'agence ». Cette décision « administrative » montre que « l'Abes se professionnalise, c'est une preuve de bonne gestion » pour « éviter des risques juridiques ou économiques ».
« Elsevier retire son soutien au RWA ('Research work act'). Nous espérons que cela dissipera certaines des inquiétudes exprimées et aidera à créer un climat moins tendu et plus productif pour nos discussions en cours avec les bailleurs de fonds de la recherche. » C'est ce qu'annonce l'éditeur scientifique dans un « message à la communauté scientifique » posté sur son site internet le 27 février 2012. Ce retrait intervient alors que près de 7 500 chercheurs dans le monde ont annoncé, selon les chiffres du site « The cost of knowledge », boycotter l'éditeur en raison de « ses pratiques commerciales », mais également en raison de son soutien à différents projets de loi américains, dont le « Research Works Act » qui, selon eux, « ont pour but de restreindre le libre échange de l'information » (AEF n°221301). Certaines clauses de ce projet de loi projet visent à interdire le libre accès aux publications scientifiques financées par l'État. L'éditeur ne s'exprime pas sur les deux autres projets mentionnés par les signataires : le Sopa (Stop online piracy act) et le Pipa (Protect intellectual property act).
La négociation avec l'éditeur Elsevier autour d'un groupement de commande a représenté un moment « très douloureux, long, pénible, et nous a mis les nerfs à vif », souligne mardi 17 mai 2011 Raymond Bérard, directeur de l'Abes (Agence bibliographique de l'enseignement supérieur), lors des « Journées » de sa structure organisées à Montpellier jusqu'au 18 mai. Pour Jean-Pierre Finance, président de l'université Henri-Poincaré (Nancy-I) et président du conseil d'administration de l'Abes, « nous attendions beaucoup de choses, nous sommes allés aussi loin que possible, mais j'ai eu la désagréable impression que le consortium [des établissements membres de l'Abes et de Couperin] se délitait au fur et à mesure de l'avancée des discussions. On ne peut pas, en cours de route, quitter le bateau », cela « rend les négociations difficiles ». Jean-Pierre Finance évoque l'idée de « mettre en place un consortium en amont des discussions, de manière quasiment signée ».