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Après la rénovation des concours et la création des Espé, le ministère de l'Éducation nationale se penche maintenant sur le profil des personnels qui formeront les futurs enseignants dans le cadre des discussions sur le métier. Avec pour point de départ ce constat, résumé par Didier Jourdan, administrateur provisoire de l'Espé de Clermont-Ferrand : « On ne fera pas les Espé avec les ressources humaines des IUFM ». Comment sont recrutés les formateurs actuellement (1) ? En quoi la création de « professeurs formateurs académiques » et d'une certification reconnaissant leurs compétences peut être utile ? Que deviennent dans ce contexte les professeurs recrutés « en temps partagés » dans les Espé ? AEF a interrogé des acteurs (2).
« Les écarts de volumes horaires entre les masters MEEF 1er degré atteignent jusqu'à 172 heures », dénonce Aline Becker, secrétaire générale adjointe du Snuipp-FSU, lors d'une table ronde sur les Espé, organisée par la mission d'information du Sénat, mercredi 11 décembre 2013. Selon elle, le cahier des charges de l'accréditation des Espé est en cause car il constitue « un cadre très insuffisant ». À l'inverse, Chantal Demonque, secrétaire nationale du Sgen-CFDT, estime que « l'autonomie des universités et la procédure d'accréditation, c'est la possibilité de faire au mieux. » Par ailleurs, lors de ces débats, la formation des formateurs, décrite par Vincent Charbonnier (Snesup) comme « un point de cristallisation » des tensions, a longuement été abordée. Claire Pontais (Snep-FSU) regrette notamment que les masters universitaires visant à former les formateurs ne soient pas financés par l'Éducation nationale.
« Je souhaite que les discussions se poursuivent sur la réorganisation de l'ensemble des pondérations. Les professeurs sur le terrain n'ont pas été saisis, je veux qu'on se laisse le temps de les consulter », explique le ministre de l'Éducation nationale, Vincent Peillon, jeudi 12 décembre 2013. L'ensemble des discussions sur les missions des enseignants du second degré se poursuivront en janvier. Plusieurs manifestations des professeurs de CPGE et une grève rassemblant près de 60 % de ces personnels selon le ministère ont été organisées en décembre pour protester contre une pondération à 1,5 (AEF n°472313). D'autre part, le ministre annonce la création d'un corps de professeurs formateurs académiques dans le second degré.
Le ministère de l'Éducation nationale travaille à l'élaboration d'un référentiel de compétences de formateurs et à un référentiel de formation. L'élaboration d'un référentiel de formateurs part d'un « constat » qu'« il n'y a pas de descriptif de ce qu'est le métier de formateur » et des compétences qu'il requiert, explique Virginie Gohin, chef du bureau de la formation des enseignants à la Dgesco, lors de l'université du GFEN (Groupe français d'éducation nouvelle) à Paris, le 11 juillet 2013. Cette démarche a été initiée en partenariat avec l'IFÉ lors de son université d'été début juillet. Il s'agit par ce biais de consolider le réseau de formateurs - un chantier « difficile » dans le second degré - et d'en former les membres. Le référentiel de formation visera lui à traduire les référentiels métiers en partant des « situations observables » des enseignants et CPE.
Un rapport des inspections générales, Igen et IGAENR (1), intitulé « Évolution et état des lieux des moyens mis en œuvre pour la formation des enseignants », daté de janvier 2013 et dont AEF a eu copie, recommande de « s'attacher prioritairement à la dimension qualitative du vivier de formateurs, déterminante pour la réussite de la réforme de la formation ». Les inspections listent neuf préconisations (2) dont plusieurs relatives aux formateurs relevant de l'Éducation nationale. Le rapport recommande aux deux ministères (MESR et MEN) de « s'assurer de l'adéquation des profils des enseignants qui interviendront dans les Espé ». Il « doivent être recrutés sur leurs compétences et selon les besoins et non en fonction de leur statut actuel », soulignent les inspections. Elles recommandent de « mettre en place les conditions d'un pilotage académique de la formation dans le premier degré par l'harmonisation des procédures départementales de gestion et de mobilisation des ressources ».
Les Espé (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) « accueilleront, aux côtés des universitaires, de multiples acteurs pour participer à la formation », précise le SE-Unsa sur son site, le 16 octobre 2012. Les organisations syndicales ont été reçues les 15 et 16 octobre en vue de la préparation de la loi d'orientation et de programmation pour l'école (AEF n°204613). « Il y aura des formateurs issus du terrain » aux côtés des universitaires et « reconnus pour leurs compétences », confirme le ministère à AEF le 17 octobre 2012. « Nous voulons reconstituer le réseau de maîtres-formateurs (dans le premier degré) et nous avons le projet de constituer un réseau de professeurs-formateurs dans les lycées et collèges », annonce le ministère. Les actuels conseillers pédagogiques dans le second degré pourraient donc « avoir vocation à évoluer ». Il s'agit en tout cas de « leur donner un caractère officiel ».