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« Afin d'accompagner les efforts importants réalisés par la communauté universitaire, un soutien accru de l'État en matière de dotation et d'emplois, qui compense significativement le déficit structurel de l'UVSQ, est urgent. Faute de cela, l'hypothèse d'une fermeture en février, après les examens de début d'année, n'est plus à exclure », écrit la présidence de l'UVSQ dans un communiqué, le 18 décembre 2013, au lendemain de l'annulation de son CA. Celui-ci devait examiner le budget 2014 mais n'a pas pu se tenir à cause de l'occupation de la salle du conseil par des étudiants et des personnels. Les administrateurs de l'UVSQ estiment en effet « inacceptable » le montant des dotations en emplois et en crédits qui lui ont été annoncés pour 2014. Joint par AEF, le ministère se défend de ne pas avoir tenu ses engagements de novembre (AEF n°470095) et assure avoir comblé le déficit de l'UVSQ pour 2013 comme prévu, à hauteur d'environ 4 M€.
« Si l'UVSQ a le malheureux privilège de servir de repoussoir actuellement, n'oublions pas non plus que nos maux sont ceux de l'ensemble du système universitaire », se défend Jean-Luc Vayssière, président de l'UVSQ, dans un billet publié sur son blog, le 27 novembre 2013. Il réagit à la « multiplication d'articles de presse et de déclarations publiques » dont fait l'objet son université à propos de ses difficultés financières (AEF n°470202 et n°469924). « Que nous ayons à faire des progrès en matière de pilotage et de gestion, c'est une chose évidente. Mais ne cachons pas un problème structurel derrière des difficultés conjoncturelles (…) », écrit-il. Il dénonce également l'attitude des « services de l'Etat », qui « choisissent systématiquement d'intervenir négativement à propos de l'UVSQ (AEF n°469733), tout en [la] plaçant devant de véritables injonctions contradictoires ».
« La situation de l'UVSQ est tout à fait préoccupante », déclare, le 19 novembre 2013, le MESR qui « regrette les erreurs de gestion successives et les dysfonctionnements qui ont amené l'UVSQ à cette situation ». L'université bénéficiera d'une avance remboursable d'environ 5 M€ pour assurer le paiement des salaires de la fin 2013. Jean-Luc Vayssière, son président, salue « le dialogue constructif » et « l'accompagnement » prévu par le ministère et précise les mesures envisagées pour 2014 dans le cadre d'un plan de retour à l'équilibre. Il assure aussi que le PPP énergétique constitue « un vrai sujet de préoccupation et d'inquiétude ». Une intersyndicale CGT, FSU, Unef dénonce, de son côté, les « réductions drastiques de la masse salariale, de l'offre de formation et du fonctionnement des laboratoires ».
La Cour des comptes constate, dans son relevé d'observations provisoires portant sur les exercices 2006 à 2012 de l'UVSQ, qu'AEF s'est procuré, un défaut d'anticipation dans la gestion du CPPE (contrat de partenariat de performance énergétique) qui conduit l'université à avoir des personnels en surnombre et un projet d'un coût supérieur de 5,72 % au coût prévisionnel. Elle s'interroge aussi sur le rôle de la fondation Fondaterra, « prescriptrice du CPPE », présidée par Sylvie Faucheux, qui était alors également présidente de l'université et signataire du contrat. La Cour note aussi que la situation financière de l'université est « très difficile » et s'est dégradée rapidement, que les effectifs de personnels, la masse salariale, les heures complémentaires, les vacations et l'enveloppe indemnitaire ont augmenté et que la gestion financière et comptable ne garantit par la sincérité du budget.
Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche prévoit de dégeler 109,46 M€ sur les 130,54 M€ de la réserve (en crédits de paiement) pour aider l'UVSQ « à hauteur de 4 à 7 M€ et constituer une dotation de 50 % du GVT solde positif, soit environ 29 millions d'euros », dans le cadre du PLFR (projet de loi de finances rectificative) 2013, indique à AEF le MESR, jeudi 14 novembre 2013. Cette somme est issue du programme 150 de la Mires (mission interministérielle « recherche et enseignement supérieur ») consacré aux « formations supérieures et à la recherche universitaire ». Par ailleurs, la totalité des crédits du programme 231 « vie étudiante » sont dégelés.
« Vous disposez actuellement d'environ 15 millions d'euros de trésorerie alors que les crédits nécessaires pour assurer les salaires de novembre et décembre sont évalués à 18 millions d'euros », écrit le recteur de l'académie de Versailles, le 7 novembre 2013, à Jean-Luc Vayssière, président de l'UVSQ, dans une lettre qui a ensuite été adressée à tous les personnels de l'université et qu'AEF s'est procurée. « À ce stade de la gestion (…), je vous demande de surseoir, sur la section de fonctionnement, à tous nouveaux engagements juridiques sur la gestion 2013 et à tous paiements en dehors de la rémunération des personnels. Tout nouvel investissement et tout paiement sont suspendus en dehors de ceux concernant la sécurité et le paiement des PPP. » Cette lettre fait suite à la visite d'un comité d'accompagnement du MESR sur la situation budgétaire de l'UVSQ, qui « reflète un état potentiel de cessation de paiement », selon le rapport qu'il en a fait.