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« Proposer une autre lecture des résultats de l'enquête Pisa » : c'est l'objectif du texte que Bruno Suchaut, chercheur associé à l'Iredu, poursuit dans le texte qu'il a publié en mai 2013. Exploitant les scores obtenus par les pays participant à l'enquête Pisa, il les traduit en notes, fondées sur le système de notation tel qu'il s'applique à l'école (de 0 à 20 en France). Selon cette approche, la Finlande, « toujours citée en exemple », obtiendrait 11 sur 20, contre 10,1 pour la France. Dans un entretien à AEF, mardi 17 décembre 2013, il estime, avec Marc Demeuse, professeur à l'université de Mons en Belgique, que « les écarts de scores entre les pays sont très souvent surestimés dans les commentaires réalisés par les médias ». Selon Bruno Suchaut, « Pisa met surtout l'accent sur les différences de performances entre les élèves au sein d'un même pays, plutôt que sur les écarts entre pays ». Son analyse montre que la France parvient plus difficilement à réduire les écarts entre les élèves qu'il y a 30 ans.
Comment réagir après Pisa 2012 ? AEF a interrogé plusieurs scientifiques sur leur interprétation des résultats de la France (AEF n°468924) dans cette étude (1). Martin Andler, professeur à l'UVSQ, souligne l'utilité de travailler l'image des mathématiques, de renforcer la formation des enseignants, en assurant notamment une place aux disciplines scientifiques dans toutes les sections du lycée. Pierre Léna, membre de l'Académie des sciences, regrette que seule la moitié des classes de primaire « fassent des sciences » et prône le développement de l'EIST. Christophe Soulé, délégué de la section « mathématiques » de l'Académie des Sciences demande que l'on accorde davantage d'heures à cette discipline. Bertrand Monthubert, président de l'université Toulouse III - Paul Sabatier, insiste sur l'importance de faire interagir les élèves avec les chercheurs.
En France, la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée que dans la plupart des autres pays de l'OCDE, indiquent les résultats de Pisa 2012, publiés mardi 3 décembre 2013 (1). Ainsi, « l'augmentation d'une unité de l'indice Pisa de statut économique, social et culturel entraîne une augmentation du score en mathématiques de 39 points en moyenne, et de 57 points en France », « soit l'augmentation la plus marquée de tous les pays de l'OCDE ». Les inégalités sociales se sont surtout aggravées entre 2003 et 2006, et les élèves issus de l'immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté. Les résultats de Pisa 2012 montrent aussi que les rares élèves qui n'ont pas bénéficié en France d'un enseignement préprimaire « sont issus de classes sociales très défavorisées ».
« Pour la formation des professeurs des écoles, il faudrait créer des licences pluridisciplinaires, qui manquent actuellement », déclare Bernard Egger président de l'Apmep (association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public) mercredi 27 novembre 2013, interrogé sur la formation à apporter aux futurs enseignants de mathématiques. Le 3 décembre sera publiée par l'OCDE l'enquête Pisa, dont la majeure évaluée est la culture mathématique. Aline Bonami, qui a présidé la Société mathématique de France jusqu'en juin 2013, rappelle « qu'auparavant existait une licence pluridisciplinaire en sciences alliant physique, mathématiques et français ». L'Espé de Créteil vient de mettre en place à la rentrée 2013, et pour deux ans, le projet « Orpella », afin d'accompagner davantage en mathématiques les futurs PE.